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Vendredi 18 Août 1978.

Big Ben sonne vingt heures. Londres se réveille de sa torpeur journalière. Les jeunes sortent de chez eux pour se rejoindre. Les Big Bus s'arrêtent en laissant les touristes rentrer. Les enfants jouant dans le Parc St. Jame's partent avec leur parent. Le Londres en fête prend place. Les pubs se remplissent petit à petit. Comme si le monde était en paix et que nous étions tous sûr de revoir le soleil.

Le Black Heart ne déroge pas à la règle. Les étudiants s'en emparent. La radio hurle les titres du moment et dans un joyeux brouhaha les pintes se vident. Je slalome entre les tables pour débarrasser tandis que Lily s'occupe des commandes. Je pars en cuisine ramener la vaisselle et retourne auprès de ma meilleure amie derrière le bar. Nous observons la salle pour miser.

« - Je prends le rouquin en Dr. Martens, je dis.

- Et moi la fille brune en jupe. »

Je détourne mon attention pour servir du cidre à un client. Il essaie de me draguer, mais je le rembarres sans ménagement. Je m'accoude sur le plan de travail en battant la musique avec mes converses.

« - Tu en as pensé quoi du film qu'on a vu au cinéma ce matin ? Me demande Lily.

- John Travolta est savoureux et les musiques entraînantes même si c'est un peu nié.

- Il faudrait que j'arrive à trouver les chansons de Grease sur cassette effectivement », elle me répond.

L'heure de la fin de notre service sonne enfin. Phil et Eli arrivent gaîment pendant que nous sortons dans la chaleur étouffante du mois d'août. Nous nous engouffrons dans le métro pour en ressortir huit stations plus loin. Notre immeuble se dresse devant nos yeux. Je pousse la porte d'entrée. Sans un bruit, nous montons les escaliers. Il est tard et la plupart de nos voisins sont des familles qui dorment à cette heure-ci. Lily sort les clés de son sac et actionne la poignée.

Je jette mes chaussures dans l'entrée alors que Bagheera se pose sur mon épaule. Elle est le plus souvent en sortie dans le Londres Sorcier et cela m'étonne de la voir. Elle hulule et je caresse son pelage avant de partir dans ma chambre pour un repos bien mérité. Je me couche sur mon lit en mettant le casque de mon Walkman sur mes oreilles. The Passenger de Iggy Pop commence. Je me laisse bercer en regardant mon plafond blanc. Ce soir, c'est la pleine lune. Remus est avec James.

Une tornade rousse déboule dans ma chambre en me jetant mes chaussures au visage. Je la regarde interloquée alors qu'elle panique, baguette en main.

« - Patronus de Maugrey, il y a une attaque à Manchester », elle m'informe avant de sortir de ma chambre.

J'enfile mes converses au plus vite en attrapant ma baguette au passage et suit Lily. On transplane en bas de l'immeuble pour atterrir en plein centre d'un combat. Ce n'est pas le premier combat, mais je suis toujours déboussolée au début. Je lance un Protego et un sort rouge s'écrase contre. Je grogne en ripostant avec une multitude de sorts appris à Poudlard comme Croque Cheville ou Flipendo.

J'ai commencé à en apprend d'autres qu'on peut qualifier de noirs, mais je ne suis pas encore au point. Mon regard dérive vers la droite et j'aperçois Sirius en difficulté. Sans attendre, je lance un Imobilis puis d'autre sort du même genre à mon assaillant, je le désarme et il part dans une volupte de fumée noirâtre. Je me jette entre mon petit-ami et son adversaire.

« - Protego », je hurle.

Le sort de mort percute mon bouclier et le fait exploser. Je me fais projeter en arrière et atterris la tête la première contre le béton. Un gémissement de douleur s'échappe de mes lèvres tandis que ma vue se floute. J'entends un cri qui me vrille les tympans. Je tente sans succès de me relever. Je serre mes doigts autour de ma baguette, refusant de la lâcher. Je ne peux pas abandonner maintenant. Je dois me battre. Plus le temps avance, plus ma vengeance s'éloigne un peu plus. Je dois les venger.

Je grince des dents en poussant sur mes bras. Je me remets sur mes pieds en fronçant les sourcils pour m'aider à retrouver une vue correcte. Un sort vole droit vers moi, je lève simplement la main et une décharge de magie produit une flamme qui anéantit le jet violet. J'ai bien fait de continuer l'entraînement à la magie sans baguette. Mon épaule gauche est tordue dans un angle bizarre qui me fait grimacer. Je repars au combat sans m'occuper d'autre chose. Les sorts s'enchaînent à une vitesse incroyable. Mary, qui vient d'arriver, se tient à mes côtés. Un sort de découpe m'écorche le mollet. Mon amie pousse un petit cri, mais un rayon vert la ramène à la réalité.

Des hurlements de terreurs proviennent de partout à la fois. Des Moldus sont en train de se faire décimer et je ne peux l'arrêter. Malgré tout ce que je donne, ces consanguins adeptes de la pureté du sang tuent sans ménagement.

« - Couvre moi », je dis à Mary.

Elle hoche la tête en bombardant nos adversaires de sorts de découpe. Je me concentre sur ma magie, je la sens se déplacer en moi, bouillir dans mon sang. Je la dévie vers ma main droite qui prend feu. Je fais grossir ce feu dans ma pomme pour le faire atteindre une taille assez importante. Sans attendre, je la lance droit devant moi. Elle brûle tout sur son passage détruisant ainsi deux Mangemorts. Ils tombent à terre calcinés. Mary se tourne d'un coup vers moi. Je viens de tuer pour la première fois de ma vie. Je devrais ressentir du remords, mais à la place, il n'y a qu'une voix qui hurle vengeance. À combien de personnes ces deux Mangemorts ont ôté la vie ? Je ne fais que réduire les dégâts. Si nous les laissons continuellement en vie, ils continueront à tuer.

J'enjambe leurs corps pour repartir à l'attaque. Mais une fumée noire envahit d'un coup le ciel. Ils sont tous partis. Je balance mon pied dans un caillou en poussant un rugissement de rage. Sirius se précipite vers moi quand il voit l'état de mon bras. Il empoigne l'autre valide et toute l'adrénaline redescend me faisant trébucher. Il me soulève dans ses bras.

« - Je l'emmène à St-Mangouste, il prévient les autres. Je te la ramène après Lily. »

Dans un crack, je me retrouve dans le hall de l'hôpital. Des guérisseurs me prennent en charge tout de suite en m'emmenant dans un box de leur Urgence.

« - Comment vous vous êtes fait ça ? Demande celui qui s'occupe de moi en fusillant Sirius des yeux.

- Je me suis fait tabasser dans la rue », je réponds simplement en essayant de stabiliser ma vue.

Son regard se fait moins brutale quand il écarte l'éventualité que ce soit Sirius qui m'ait fait ça. Il remet mon épaule en place dans un bruit sonore. Je grogne de douleur. Il se concentre ensuite sur le reste de mon corps avant de grimacer quand il me lance des sorts de diagnostic. Il appelle vivement un de ses collègues avant de se tourner vers Sirius.

« - Monsieur, vous devriez sortir s'il vous plaît. »

Il proteste avant de comprendre que quelque chose ne va pas pour finir par sortir.

« - Vous avez une commotion cérébrale légère Miss, nous devons résoudre ça et cela risque de faire mal », me prévient le rouquin qui m'a prise en charge.

Je ne dis rien. À deux, ils commencent des sorts et ma tête se met à vriller. Je l'attrape tandis que leur litanie continue. Je ne peux empêcher un cri de douleur de s'échapper de mes lèvres. C'est comme si on enlevait chaque morceau de mon crâne pour le rassembler. Les deux Médicomages s'arrêtent enfin. Ils me donnent plusieurs potions pour diminuer la douleur. Sirius rentre de nouveau dans le box sous l'ordre de l'un d'eux. Je me tiens toujours la tête.

« - Vous allez devoir la surveiller toute la nuit pour voir que tout va bien, l'informe-t-on.

- Très bien. »

Il me prend dans ses bras en me chuchotant des encouragements pour m'aider à marcher. Des larmes dévalent mes joues sous la douleur encore présente.

« - Cassie, nous allons transplaner », me prévient Sirius.

Je grogne en retour. Nous atterrissons en bas de mon immeuble. Sachant qu'il y a des escaliers, il passe un bras sous mes jambes et l'autre dans mon dos pour me porter. Je me réfugie contre son torse pendant qu'il grimpe les marches. Il n'a pas besoin de toquer que Lily lui ouvre totalement angoissée. Il la rassure à demi-mot. Il part dans ma chambre pour me pose sur mon lit en me mettant en pyjama. La porte claque, je sais qu'il est parti lui parler. Je serre dans mes bras la peluche tigre qu'ils m'ont offert à Noël.

« - Je vous promets que vous serez vengés », je sanglote. 

Stab The LightningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant