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Jeudi 15 Février 1979.

Assise face à mon évier, je trempe mollement ma tartine dans mon chocolat chaud. Je la mange doucement avant d'ouvrir les trois potions que je dois prendre le matin jusqu'à la fin du mois. Elles ne sont pas excellentes, loin de là. Je souffle en finissant mon mug puis débarrasse tout ce qu'il se trouve sur la table. J'enclenche la musique et tombe sur Cette Année Là de Claude François, un artiste français que ma mère idolâtrait avant sa mort l'année dernière. Je dois d'ailleurs aller voir mes parents aujourd'hui. Lily et Sirius sont allés les voir plusieurs fois pendant que j'étais encore à l'hôpital pour les tenir au courant, mais je peux enfin y aller moi-même. Je mets la vaisselle que je viens de laver à sécher et par dans ma salle de bain.

La rousse est partie en cours ce matin avant que je ne me réveille, je n'aurais un résumé de sa journée de St-Valentin que ce soir. Je me lave les cheveux avec encore en fond de la musique. J'ai des courbatures d'hier à cause du concert et je sais que je vais avoir le droit à une gueulante de la part de ma rééducatrice cet après-midi, mais ce n'est pas grave. Ça m'a vraiment fait du bien. Je m'enroule dans une serviette et me pose devant mon miroir. J'attrape ma baguette en contemplant mes cheveux. Ma couleur a déteint dans mon coma. Je relance le sors pour les ravoir comme mon châtain d'origine et les sèche. J'enfile mon jean et un énorme pull bordeaux. Je referme la porte derrière moi pour me diriger vers ma chambre. J'y prends mon sac où je fourre mes potions, quelques livres et galions. Je mets mes converses et mon manteau puis transplane chez mes parents.

La porte bleue se dresse devant moi. Le jeudi est le jour de repos de mes parents. Je sonne et attend qu'on vienne m'ouvrir. Ma mère me prend dans ses bras dès qu'elle me voit en hurlant à mon père de venir. Je l'encercle de mes bras en humant son parfum qui m'avait tant manqué. Mon père nous prend dans ses bras quand il nous voit. Nous restons un petit moment comme ça avant de rentrer dans la maison. Ma mère me bredouille des choses sans trop de sens en m'installant sur le canapé avant que mon père n'exige des explications.

« - Tes amis n'ont pas voulu nous dire pourquoi tu t'étais retrouvée dans cet état. Ils ont tous les deux dit que c'était à toi de nous l'apprend.

- Oui ma chérie, dit le nous », me demande ma mère.

Je souffle en triturant mes doigts sachant que je vais devoir leur avouer que je suis au premier plan de la guerre qui fait rage dans mon monde et qu'ils sont impuissant pour me protéger.

« - Je vous ai dit qu'il y a une guerre dans le monde des sorciers ? »

Ils hochent tous les deux la tête.

« - Elle oppose ceux qu'on appelle les Sang-Purs et quelques autres qui pensent qu'il n'y a que les familles sorcières depuis toujours qui ont le droit d'avoir des pouvoirs et que les autres ne sont que des imposteurs. Ils sont dirigés par le plus grand Mage-Noir de notre époque, Voldemort. Et ils font des attentats partout dans le pays. Le Ministère n'arrive pas à les arrêter, alors il y a un petit groupe de résistant. Quand je suis sortie de Poudlard, j'ai décidé de m'y engager pour les arrêter. J'étais en train de faire des courses quand ceux qu'on appelle les Mangemorts ont débarqué pour nous tuer. Je me suis battue avec les autres pour protéger les gens, mais ils m'ont eu. »

Je mens un peu sur comment cela est arrivé, mais ce n'est pas très grave. Les yeux de mes parents s'écarquillent sous le choc. Ma mère plaque sa main sur sa bouche alors que mon père reste stoïque. Mais il ne lui en faut pas plus pour me mettre dans la voiture en direction du stand de tir le plus proche.

Ils savent que me faire la morale maintenant ne sert plus à rien. Je suis déjà engagée et ils savent, surtout ma mère, qu'en raison du passé de ma famille je ne pourrais pas rester sans rien faire. Des millions de personnes se sont fait exterminer il y a trente-cinq ans par des racistes dégénérés. Il est hors de question qu'une chose semblable se reproduise. Je ne peux tolérer ça.

Même pas une heure après, j'ai une arme à feu dans les mains et un professionnel à côté de moi en train de m'apprendre à l'utiliser. Peut-être quand faisant ça, mes parents ont raison. Aucun sorcier de Sang-Pur ne s'attendrait à recevoir une balle, ne sachant pas ce que s'est. Je vais sûrement continuer ses cours pour avoir mon permis de porte d'arme en revenant chez moi. Je suis arrêtée jusqu'à la fin du mois, autant de travail que de cours. Je n'ai que ça à faire de ma journée.

Je ressors de la salle quelques heures après et me retrouve dans une boutique en regardant ma mère discuter avec la vendeuse que je reconnais. Je souffle en sachant pertinemment ce qu'il va m'arriver. Ma mère est juive par sa mère et même si nous ne pratiquons pas vraiment, ma génitrice est croyante. Tandis que moi je ne suis aucun des deux. Je pratique parfois pour les grandes fêtes quand je suis avec ma famille, mais sinon nous ne faisons rien. La preuve est que nous fêtons Noël et non Hanoukka.

Mais en rentrant chez moi, j'ai une Mezouza à devoir accrocher à la chambranle de ma porte. Je suis les conseils de ma mère en récitant la prière qu'il faut tout en l'accrochant. Selon les croyances, mon appartement est maintenant sous la protection de l'Éternel. Je lève les yeux au ciel, si cela peut rassurer ma mère. Je referme ma porte derrière moi puis pose mes affaires avant de me faire à manger. Un plat de pâtes avec du poisson. Je prends mes potions du midi en regardant ce qu'ils diffusent à la télévision. Rien de bien intéressant, mais cela fait passer le temps.

Je me décide, après avoir lavé la vaisselle, de chercher le numéro d'un stand de tir sur Londres dans l'annuaire. J'en trouve facilement un pas très loin de chez moi. Je les appelle pour m'inscrire et prendre rendez-vous pour un cours dès le lendemain. Une fois cela fait, je transplane à St-Mangouste. Je salue l'hôtesse d'accueil débordée par des accidents magiques. Il n'y a toujours pas eu de nouvelles attaques depuis celle de Carlisle.

Ma rééducatrice m'engueule comme je le pensais quand elle apprend ce que j'ai fait hier, ce qui me vaut une séance épuisante même si c'est une des dernières que j'ai à faire. Elle me donne un grand verre d'eau fraîche ayant pitié de l'état dans lequel elle m'a mise. Je le bois d'un coup. Je suis trempée à cause de ma sueur, mais au moins j'ai moins mal. Elle me donne une potion pour que je sois moins fatiguée. Comme prévu, Lily vient me chercher.

Mais une chose sur elle n'est pas comme d'habitude. Outre le sourire immense qui orne son visage, une bague en diamant trône fièrement sur son annuaire gauche. Je n'ai même pas le temps de poser une seule question qu'elle me livre l'information.

« - James m'a demandé en mariage ! », elle me hurle presque d'excitation.

Ne sachant quoi faire, je lui saute dessus sous le regard des personnes dans le couloir. Je la bombarde de félicitations. Même si c'est la guerre, les gens ont le droit d'être heureux, surtout eux. Ils le méritent tellement. J'espère vraiment qu'ils vont pouvoir être comblé de bonheur. Nous échangeons un immense sourire avec ma meilleure amie avant de rentrer chez nous pour qu'elle me raconte les détails. 

Stab The LightningOù les histoires vivent. Découvrez maintenant