Mascarade

Chapitre 4

Onze ans plus tôt. 2005

C'est tout en pleure et désespérée que la jeune Nafissatou implora ses parents à genoux.

« C'est la seule solution pour qu'elle nous apporte pas le déshonneur comme ça dans la famille ! S'exclamait la voix du chef de famille. Nafissatou, ce sera ainsi que tu le veuilles oui ou non ! ».
Nafissatou détourna son regard en voyant la porte de leur maison s'ouvrir sous les pas d'un homme qui l'effraya et la tétanisa sur place.

Août 2016

Avec un air très confus, Nafissatou fixait Michael qui lui tenait le bras.

« Je ne comprends...pas...toi... qu'est-ce-que tu fais ici ? Lui demanda-t-elle sous le choc en portant son regard sur sa tenue de militaire.

- Je voudrais te poser la même question, lui retourna Michael. C'est pas d'un endroit où tu devrais te retrouver, c'est dangereux pour toi ».

Nafissatou en profita afin de retirer son bras de la main de Michael.

« Peu importe, lui dit-elle gênée tout en détournant son regard.

- Tu ne peux pas monter dans ce car, l'avertit Michael.

- Et pourquoi pas ?», le questionna à présent agacée la jeune dame tout en fronçant des sourcils

« Je dois vite retourner à la capital, j'ai des affaires à faire avant de...

- Dans ce cas, je vais t'y emmener demain matin, je t'assure que la route la nuit c'est vraiment pas prudente, lui mit en garde Michael. Je dis pas ça pour t'embêter, c'est mon travail.

- Et pour tous ces autres personnes alors ? Le questionna Nafi qui porta son regard en direction des autres passagers.

- Viens ! », insista Michael qui la tira par le bras.

Nafi toujours confuse se laissa tirer et se fit ramener au campement. Michael l'installa, dans un coin d'une des tentes qui était tout juste près d'une des voitures militaires. Il s'abaissa au niveau de Nafi et posa ses mains sur ses épaules afin de la fixer droit dans les yeux.

« Attends-moi juste là, je reviens », lui dit-il avant de s'en aller.

*****

Ce n'est uniquement qu'au lever du jour, que Nafissatou revit Michael refaire apparition face à elle. La matinée était à présent calme, après que plus de la moitié des blessées aient été pris en charge par les médecins. Certains d'entre eux avaient même pu profiter d'une pause, après la nuit acharnée qu'ils eurent vécu. Nafissatou se leva du banc sur lequel elle était assise et approcha de Michael qui s'avançait à elle.

« Où est-ce-que tu étais, je t'ai attendu ? Se plaignit-elle furieuse d'avoir dû patienter la nuit entière.

- Je devais faire des patrouilles autour, désolé, lui répondit-il en souriant. Il se retourna en direction d'un des soldats. Jamal, tu reprends la relève, je prends une pause.

- Ta pause elle va durer combien de temps on doit protéger la zone ? Lui rappela son collègue.

- Je te tiens informé », lui assura Michael qui contourna une des voitures et ouvrit la portière. Il fit un signe de tête à Nafi afin de l'inviter à monter. Sans un mot, elle s'installa à l'intérieur de la voiture. Michael salua ses soldats d'un signe de la main avant de démarrer la voiture pour quitter les lieux.

« La capital tu m'as dit ?

- Non, enfin...si, mais avant ça, je comptais passer par mon village, c'est à quelques kilomètres d'ici plus loin, à ****** ».