Mascarade

Chapitre 36

Très tôt dans la matinée, à l'aube, Nafissatou ouvrit les yeux et sentit la place à ses côtés vide. Elle se leva et chercha du regard toute possible trace de Michael qui semblait s'en être allé. Elle sortit de la chambre et se rendit dans le salon. Elle trouva dans la pièce Michael qui était assis pensivement sur le sofa. Interloquée par son attitude Nafissatou l'approcha et s'accroupit face à lui.

« Michael, qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda-t-elle en posant ses mains sur ses cuisses afin d'attirer son attention.

- Rien, t'en fais pas, lui rassura-t-il en posant ses mains sur ses bras. Celle-ci qui n'était pas convaincue fronça les sourcils et fit une étrange moue.

- Quoi, ça un rapport avec le travail ?

- Non, rien, juste que j'arrivais pas à dormir, je crois que j'ai accumulé trop de fatigue.

- C'est vrai que tu travailles beaucoup, lui admit Nafissatou qui se releva pour s'asseoir sur ses cuisses. Elle attrapa à la suite délicatement ses joues pour le fixer droit dans les yeux. Tu veux pas prendre une pause ?

- Je peux pas, je suis en pleine mission, dit Michael en souriant avant de reposer son front sur celui de Nafissatou. Je vais pas tarder à me préparer pour y aller.

- Hum, d'accord, dis-moi ce que tu veux manger, je vais le faire.

- Une bonne omelette pour être bien en forme, lui réclama Michael.

- Tout de suite », lui accorda Nafissatou qui posa un baiser sur sa joue. Elle leva pour se rendre dans la cuisine sous le regard préoccupé de Michael.

« J'ose même pas imaginer encore, comment ça serait pour elle de le revoir », s'exprima Michael.

*****

Quelques années plus tôt.

Nafissatou se tenait face à son grand-frère Youssouf, chez qui elle souhaitait obtenir conseil.

« Je ne lui ai pas encore répondu, je lui ai dit que j'avais besoin de réfléchir Youssouf, conseil moi, qu'est-ce-que je dois faire ? Lui demanda-t-elle.

- Quel travail il a trouvé là-bas ?

- Euh...je sais...pas, il m'a pas dit vraiment, seulement qu'il gagne beaucoup, il est parti en ce moment à la capital pour trouver une maison où on pourra vivre.

- Hum, Nafi je sais pas, depuis que vous êtes là, le divorce n'a pas été prononcé... ?

- Papa, refuse, il dit que le mariage on l'endure on ne le quitte pas, lui répondit la jeune femme avec tristesse.

- Donc tu as enfin compris ?

- Quoi Youssouf ?

- Suis ton mari Nafi, il a à présent autorité sur toi, papa te l'a donné, donc tu dois lui obéir et le suivre. Je le sens qu'il a changé, il n'osera plus répéter les mêmes erreurs qu'il a fait dans le passé ».

Quelques temps plus tard. C'est toute dépitée que Nafissatou en pleure se rendit au point d'un taxiphone. Celle-ci prit le téléphone et composa un numéro tout en tremblant. Elle ne cessait de regarder à ses arrières de peur qu'une personne la surprenne.

« Allô ? Résonna la voix d'un homme au téléphone.

- Youssouf ? C'est moi Nafi, s'exclama-t-elle.

- Nafi, il y a quoi, tu vas bien ?

- Youssouf, s'il te plaît, viens me chercher, l'implora en pleure Nafissatou. Je veux plus de Fodé, il a menti, il est toujours le même, il va jamais changer..., rapporta-t-elle en sanglot.