Chapitre 57

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C'est totalement paniquée et sous les cris, que Nafissatou chercha la trace de ses enfants dans la maison. Elle pouvait entendre la voix de la petite Mélina s'écrier.

« Maman, maman !

- Ma chérie, où tu es...Ernst, Sackina ? », s'écria-t-elle avant d'éclairer le visage blanc et effrayé du petit Alihan. La petite Malika attrapait la jambe de celui-ci en tentant de se protéger.

« Maman, tu es où ! », s'écria la voix de Sackina qui arriva de même en éclairant la pièce avec son portable. Elle était suivie du petit Ernest et de la petite Mélina. Maman, c'était quoi ces bruits ? Demanda Sackina. Pourquoi la lumière a été coupée ?

- J'essaie de savoir, arrête de crier », lui répondit Nafissatou sous la panique. Elle tenta d'utiliser son portable afin de joindre une personne, mais elle se rendit compte qu'elle était privée de réseaux.

« Il ne manquait plus que ça, s'exprima-t-elle en soufflant, avant d'entendre à l'extérieur un tout nouveau fracas. Allons dans la cave, vite ! ».

Tous se pressèrent de se descendre dans la cave afin de s'y enfermer et se protéger des bombardements. Ce fut pour eux tout une nuit de calvaire sous les bruits des bombardements, les éclats d'obus, de coups de feu ainsi que de cris effrayants poussant jusqu'à l'horreur.

À l'extérieur on aurait pu croire que des feux d'artifices jaillirent dans le ciel afin d'offrir un magnifique spectacle. Mais à la place cela n'était que le résultat de bombes larguées sur de nombreuses villes venant à peine d'être reconstruites de ses précédentes guerres ainsi que conflits politiques. En un instant, le monde de nombreux habitants s'était écroulé, d'autres y ont perdu la vie sans même s'y être préparés.  

C'est uniquement au lever du jour que les bruits terrifiants ainsi les bombardements cessèrent. Nafissatou qui durant la nuit entière s'étaient enfermée dans la cave avec ses enfants put enfin ouvrir les yeux. Elle posa en premier lieu son regard sur sa petite Maya endormie dans ses bras avant de le détourner sur tous les autres enfants qui s'étaient à présent endormis sur des tissus qu'elle avait disposé sur le sol afin de leur offrir un summum de confort. C'est le cœur lourd et fort battant que la mère se leva en amenant avec elle la petite Maya et sortit de la cave. Nafissatou prit une profonde inspiration avant de s'aventurer et ouvrir la porte d'entrée. Tout comme les années précédentes, ce fut le choc pour cette femme de revoir plusieurs maisons ensevelies sous les débris en ayant conscience que de nombreuses personnes qu'elle saluait chaque matin en se rendant à son boulot n'étaient à présent sûrement plus en vie. Les lignes d'électricités qui avaient été installées ont été à présent arrachées et sont aussi tombées sous la force de ces armes sophistiquées avec lesquelles toute la ville a été attaquée. La pauvre nature qui a été de même implantée dans chaque rue a été déracinée par la seule main de l'homme. Un grand arbre que beaucoup admiraient pour sa sagesse ainsi que son ancienneté s'écrasait entièrement en plein milieu de la route tout cela pour provoquer un énorme barrage au cauchemar qui suivait juste après. Face à toute cette horreur, Nafissatou ne put faire retenir une de ses larmes qui s'écoula sur sa joue qu'elle essuya rapidement. Elle leva son regard face à la maison voisine de son amie Grâce. Celle-ci comme très peu avait miraculeusement survécu.

« Nafi ! », s'écria dans le fond la voix d'un homme. Elle se retourna pour voir arriver Michael en panique. Il la prit dans ses bras tout en la serrant fortement. Nafissatou s'effondra et ne put se retenir d'évacuer toute la tristesse qu'elle ressentait.

« Michael, pourquoi encore ?

- Je suis désolé », lui répondit-il.

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