Chapitre 42

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Chez le docteur Philippe. 

Nafissatou enroula un bandage autour du bras d'un des prisonniers libérés. Celui-ci lui racontait en même temps ses jours de calvaires emprisonnés dans ces prisons. 

« C'était pas de vraies prisons, ils ont juste trouvé un truc pour nous enfermer et nous entasser là-bas comme des animaux. Ils ont tout fait pour qu'on parle et qu'on dise pour qui on travaillait. D'autres ont malheureusement pas survécu, raconta-t-il à Nafissatou qui le regardait avec tristesse.

- Que leurs âmes reposent en paix », pria-t-elle en essuyant son front. Elle remarqua que le jeune homme se mettait étrangement à sourire en ayant son regard porter à un tout autre endroit. Nafissatou suivit le sien pour voir que la petite Sackina tenait à leur venir en aide. Celle-ci avait plongé une serviette dans une petite bassine avant d'essuyer le front d'un blessé allongé sur le sol. Il discutait en souriant avec la petite fille. Plusieurs des grands enfants de l'orphelinat apportaient de même leurs aides.

« Ce sont de braves enfants », s'exprima Nafissatou en souriant avant de voir le docteur Philippe sortir d'une pièce tout en retirant les gants qu'il portait. Il approcha avec un air triste Nafissatou.

« Je suis désolé, elle n'a pas survécu, informa-t-il en laissant Nafissatou sous le choc et en même temps attristée. Ce qu'ils lui ont fait subir c'était pour qu'elle meurt, dans ces conditions, il n'y avait aucune chance qu'elle survit.

- Cela devait donc être son heure, lui répondit Nafissatou. Que son âme repose en paix ».

 Tout d'un coup ils entendirent du bruit provenir depuis l'extérieur avant de comprendre que de nouveaux arrivants étaient enfin arrivés. Philippe s'empressa d'ouvrir la porte pour laisser entrer Mélina. Aidée par un jeune homme, elle transportait l'un des blessés par balle qui avait perdu énormément de sang.

 « Ne me demandez pas de faire des miracles, lui dit Philippe exténué.

- Faites votre possible, c'est tout ce que l'on veut, lui répondit avec tristesse Mélina. D'autres n'ont pas eu la chance d'arriver jusqu'ici ». Le docteur leur montra de la main la direction d'une des chambres dans laquelle ils firent entrer le blessé. Nafissatou quant à elle accueillait les autres arrivés qui étaient encore sous le choc de leur chemin. Elle leur indiqua à chacun un emplacement à prendre.

« Tonton Mike ! », s'écria subitement la voix joyeuse ainsi qu'excitée de Sackina. Nafissatou se retourna rapidement pour voir celle-ci sauter dans les bras du grand homme.

« Je t'ai pas dit de m'appeler autrement ? Lui rappela Michael en souriant.

- Oups, j'ai oublié », lui répondit Sackina qui enroula fortement ses bras autour de son cou. Le grand homme prit à peine que quelques secondes avant de remarquer la présence de Nafissatou qui s'était figée en plein milieu de la salle de séjour. Michael afficha automatiquement un sourire et l'approcha tout en gardant dans ses bras Sackina. Plus il l'approchait plus celle-ci plissait les yeux de son visage tout en tentant de retenir au mieux ses larmes.

« Pleure pas, je suis là, tout va bien, lui fit Michael qui reposa son front sur le sien.

- J'ai eu tellement peur, ils ont dit qu'ils t'ont emprisonné», lui confessa Nafissatou qui pleura de soulagement. Elle entoura ses bras autour de lui tout en reposant sa tête sur son épaule. Subitement ils entendirent les gazouillement du petit Ernest qui cherchait à faire part de sa présence dans le dos de sa mère.

« On t'a pas oublié petit monstre », s'exprima Michael. Nafissatou en souriant se retourna pour faire voir le visage du bébé. À la vue de son père Ernst s'excita et agita ses bras.
« Ah ouais, ça se voit que je l'ai manqué à lui, dit Michael qui le prit dans ses bras après que sa mère l'ait libéré. Ça n'a pas été trop dur ?

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