Chapitre 28

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C'est en pleure et totalement inconsolable que Nafissatou se tint face à Michael.

« Michael, vous pouvez pas faire ça...mon village, se plaignit Nafissatou les yeux imbibés de larmes.

- Je suis vraiment désolé, je t'assure que si j'avais le pouvoir j'aurais demandé que rien soit fait, lui répondit-il. Nafissatou se mit subitement à genoux afin de l'implorer.

- Michael, notre village, c'est là où nos ancêtres ont marché, si ils le détruisent, où vont aller Madi et Lamine ? Demanda-t-elle en reposant sa tête sur la cuisse Michael tout en pleurant.

- Je...suis...vraiment, désolé, lui répéta Michael totalement impuissant. Il posa sa main sur les cheveux de Nafissatou afin de tenter de la calmer.

- S'il te plaît, Michael, va leur dire qu'ils peuvent pas nous faire ça », l'implora en sanglot Nafissatou. Après un bon bout de temps, Nafissatou s'endormit dans les bras de Michael. Il s'assura que celle-ci puisse s'allonger sur le lit. Il fixa avec inquiétude son visage endormi tout en fronçant des sourcils.

« J'aime vraiment pas te voir mal », s'exprima-t-il. Il sentit son portable vibrer dans sa poche. Il sortit discrètement de la chambre afin de prendre l'appel.

« J'écoute ?

- Tu devrais voir ça », lui répondit le soldat Jamal.

*****

Un peu plus tard dans la même journée, c'est face à un grand fleuve que Michael se tint. Il se retourna sur le soldat Jamal afin d'en comprendre un peu plus.

« Regarde », lui dit Jamal. Michael détourna de nouveau son regard sur le fleuve pour voir des femmes arriver avec leur bassine pour s'apprêter à faire la lessive.

« Si on avance encore à des kilomètres au loin, tu verras des gens pêcher les poissons d'eaux douces, lui apprit Jamal.

- Et, quel est le problème ? Lui demanda Michael toujours dans l'incompréhension.

- Si tu avances encore loin, tu sauras qu'il y a des animaux sauvages de cette terre qui viennent se recueillirent sur ce fleuve afin de boire et se rafraîchir de la forte chaleur, lui répondit Jamal. Et dans quelques temps, il y aura de grosses machines un peu partout, uniquement pour récolter le liquide noir sous le sol. Quand il sera extrait, des déchets toxiques vont sortir et empoisonner la terre. Les animaux seront tués, l'eau sera contaminée, et aucune terre agricole pourrait être utilisée pour les villageois autour.

- Donc tu veux dire que le fait de récolter le pétrole tout autour va causer plus de dommage que d'intérêt ? Lui demanda Michael.

- Hum, dans peu de temps, des gens commenceront à manifester, les organisations qui s'occupent de la protection de l'environnement ne vont pas tarder à agir, ce fleuve ici, représente 80% de l'écosystème de tout l'environnement ici, dans les alentours, les villages, les savanes, c'est aussi un fleuve sacré pour beaucoup de gens. Malgré qu'on soit soldat, on est des humains avant tout et il y a des choses qu'on ne devrait pas accepter. Il faut qu'on leur dise que leur projet est vraiment mauvais », s'exprima Jamal. Michael inquiet reporta son regard sur le fleuve où les femmes tout en riant et discutant effectuaient à la mains leur lessive.

*****

Quelques jours plus tard.

Septembre 2017

« Ce sont de nombreux villageois révoltés qui ont aujourd'hui décidé d'occuper tout le long du grand fleuve *****. Celui-ci existant depuis la création de notre terre est sous la menace de la construction d'une grande mine pétrolière. Sa construction causera l'intoxication de l'eau, mais aussi des terres agricoles tout autour. Il est inconcevable pour tous les villageois dans les alentours de voir leurs terres détruites », s'exprimait une journaliste face à une caméra.

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