Prologue

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À l'aide d'une canne pour marcher, un vieil homme ouvrit les portes d'un balcon qui donna directement vue sur un grand jardin. Il observa le magnifique lever du soleil qui s'étendit sur toute l'horizon et le paysage du quartier encore bien calme. Le vieil homme finit par poser son regard sur un pot de fleurs, où pensait se cacher petit garçon noir, son petit-fils qui craignait sa présence.

« Tu as deux minutes pour me dire ce que tu fais ici ? Lui demanda son grand-père.

- Bah John...il a dit que si tu te levais tôt c'est pour manger les serpents du jardin », lui confessa avec gêne le petit garçon.
Hébété le grand-père réfléchit un temps tout en fixant longuement son petit-fils.

« Il t'a aussi dit que je mangeais le chien de la voisine ?

- Non papy », nia-t-il en secouant sa tête de gauche à droite. Le petit garçon observa le vieil homme s'avancer et prendre place sur un transat. Il souffla et leva son regard en direction du ciel. Ne comprenant en rien à ses agissements le petit garçon fit de même et porta son regard sur le ciel.

« Junior, tu vas continuer à me regarder comme ça ?

- Bah je comprends pas ce que tu fais ».

Son grand-père soupira et tira un petit tabouret à l'aide de sa canne qu'il plaça devant lui. Il tapota la chaise et invita Junior à s'y asseoir.

« Si tu veux savoir mon enfant ce que je fais, c'est respirer la liberté, lui avoua-t-il en laissant encore bien plus confus le petit.

- La liberté ?

- Oui, la liberté, comme je te le répète, lui dit-il.

- Pourquoi, c'est vrai ce qu'ils ont dit, papy tu as fait la prison avant ? », lui demanda Junior avec le regard obnubilé.

En réponse, le grand-père fusilla du regard le petit garçon qui prit peur et se racla la gorge.

« Bon, ton papy a un temps fait quelque chose pour sauver des gens et après...dit-il avant de s'arrêter dans ses mots pour fixer le petit garçon qui l'écoutait attentivement. Bon si je te parlais à la place de la liberté ?

- La liberté ?

- Il y a de très, très longues années, notre grand pays que tu connais était habité par des colons ?

- Des colons ? Répéta le petit garçon en fronçant les sourcils. C'est quoi des colons ?

- Des hommes qui portent des uniformes, viennent dans ton pays en bateau. Ils plantent leurs drapeaux sur nos terres et ils disent que maintenant que le pays est à eux.

- Mais c'est pas vrai ! S'exclama le petit révolté.

- Hum, soit le jusqu'au bout, change pas ta manière de penser, tu as compris ?

- Oui papy, acquiesça Junior en hochant en même temps de la tête.

- Bon, où j'en étais ? Se demanda le vieil homme. Bon voilà, donc ils sont venus sur nos terres et nous ont tout volé.

- Mais pourquoi ils ont fait ça ? Demanda avec tristesse le petit garçon.

- Eh bien par folie et avidité, lui raconta le grand-père. Ils ont pris aussi des gens de notre peuple et les ont envoyé au loin.

- Ils les ont emmenés où ?

- Chez eux là-bas, dans leur pays. Ils ont été forcés à travailler pour eux sans être payés. C'est ce qu'on appelle des esclaves, quand on oblige quelqu'un à travailler gratuitement pour soi.

- Papy, c'est pas ce que tu fais à papa ? », l'interrogea le petit garçon en méditant un instant. Résultat, le grand-père se plongea un instant en pleine réflexion.

« J'ai nourri son gros ventre depuis qu'il est né, qu'il s'en contente, se défendit le grand-père. Bon où j'en étais ? Voilà, après toute la souffrance qu'ont provoqué les colons sur notre pays, le peuple s'est battu corps et âmes afin de retrouver sa liberté.

- Il y a eu des morts papy ? Demanda tristement le petit garçon. Cela fit arrêter un instant le vieil homme dans tout son récit. Il posa avec peine son regard sur son petit-fils.

- Malheureusement oui mon cher junior, lui avoua-t-il. Dans cette lutte, beaucoup de personnes, de héros ont laissé leur vie. Le seul but de toute cette lutte était afin que nous, en tant que citoyen nous obtenons nos droits qui nous ont été injustement retirés des mains. Il faut que tu saches Junior, qu'une lutte ne se fera jamais sans sacrifice. Si tu veux obtenir quelque chose qui te revient de droit et qui est juste, tu devras tout donner du petit soldat qu'il y a en toi », lui conseilla-t-il en posant son doigt sur sa poitrine pour lui indiquer l'emplacement de son cœur.

MascaradeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant