En réalité, ce dont j'ai vécu cette nuit-là, a été l'horreur la plus horrible que j'ai vécu de toute mon existence. À cause de cela, j'ai préféré croire à une tout autre réalité que de devoir la supporter.
J'en fais sans cesse des cauchemars à en dormir debout.Lamine et moi étions prêts à quitter cette maison de malheur, lorsque la porte s'est faite subitement fracasser en deux. Nous avions reculé de plusieurs pas face à l'arrivée en furie de plusieurs hommes armés. Ils étaient vêtus d'uniformes de soldats, tous différents des uns et des autres.
« Où est-ce qu'il est ? », s'est écrié l'un d'entre eux avant de trouver Fodé en plein milieu du salon après qu'il se soit réveillé en sursaut. Ils l'ont tous attrapé tandis que moi ainsi que Lamine nous étions restés cloîtrés dans un coin. Ces hommes se sont pris sauvagement à Fodé qu'ils ont frappé sans aucune pitié. Son visage était méconnaissable ainsi que tout gonflé et blessé. Je n'ai rien compris à la raison de toute cette intervention. Lamine pleurait et cachait son visage sur ma cuisse.
« Tu vas payer tout ce que tu nous dois Fodé, le menaçait l'un des hommes qui continuait à le battre.
- J'ai...dit...que j'ai...pas l'argent », lui répondit avec difficulté Fodé qui n'arrivait même plus à parler. Dans un tout autre contexte, j'aurais pu apprécier de le voir en souffrance, mais cela se déroulait devant les yeux de ses fils.
« Dans ce cas, tu vas le payer très cher Fodé », lui a répondu l'un des hommes avant de se retourner brusquement sur moi. Son geste m'a fait sursauter de peur. Il s'est approché et m'a retiré des bras Lamine.
« Ne touchez pas à mon fils ! Leur ai-je crié dessus.
- Ma jolie, tu vas rapidement la fermer, me menaça l'un des hommes. J'ai senti derrière mon dos Madi se tortiller. Il était effrayé et s'était mis à pleurer.
- S'il vous plaît, laissez mes enfants, ils n'ont rien fait, je vais vous rembourser moi-même l'argent que vous doit Fodé », leur ai-je imploré en pleure. Lamine était effrayé et resté immobile sur place. L'un des hommes le tenait par les épaules et je pouvais sentir que mon bébé souffrait terriblement.
« Fodé, tu as entendu ça, ta femme se porte d'elle-même garante de tout rembourser ?
- La touc...hez..pas », lui répondit Fodé qui s'est mis à ramper afin de m'approcher, mais l'un des hommes l'a complètement assommé en lui donnant un énorme coup de pied. Son geste a poussé fortement mon cri.
« Comme ça il restera tranquille pendant qu'on réglera notre affaire », s'exprima l'un d'entre eux qui s'est approché de moi. Il me scruta bizarrement du regard de la tête aux pieds. Il sourit automatiquement jusqu'à me dégoûter.
Cette nuit-là, de nouveau j'ai cru mourir sous l'emprise de ces porcs, ces monstres. Mais leur brutalité a été pire que ce Fodé me faisait subir. L'un après l'autre ces hommes sont passés sur mon corps, afin que je puisse payer la dette de mon mari, dont je ne connaissais aucunement la provenance. De cette façon, cette dette a été payée sous les yeux de mon mari, ceux de nos enfants et mes cris ainsi que mes pleurs.
Chaque soir lorsque je ferme les yeux, je revis la même horreur dans mon esprit. Je crois que le reste de mes jours, je continuerai à en vouloir à Fodé, à le détester ainsi que le haïr. Je ne pourrais jamais pardonner les actes ignobles.
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Mascarade
General FictionHonnêtement, je ne connais pas la raison qui m'a poussé à écrire cette histoire. Vous pourriez être surpris, choqués ou pire outrés par les propos que j'évoque dans tout ce long contenu. D'autres la détesteront mais d'autres l'aimeront et s'y attac...