Chapitre 53

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Nafissatou se trouvait devant le palier de sa maison familiale au sein de son village natal. Elle était en compagnie de ses trois belles sœurs ainsi que leurs enfants.

« Dans chaque région, c'est ce qui a été convenu ? Demanda Sita femme de Lamine avec un fort étonnement.

- Oui, chaque région ont à présent leur terres agricoles, toutes les terres qui sont cultivables, et faut le dire qu'il y en a beaucoup, lui répondit Nafissatou.

- Mais ça m'inquiète un peu, ils vont pas encore tenter de prendre ça aussi ? Demanda avec inquiétude Téné, femme de son frère Youssouf.

- On a pris le risque, si jamais cela devait arriver, les récoltes seraient abîmées par les mains eux même des agriculteurs, comme ça, même si nous sommes perdants, l'autre camp sera perdant aussi, lui dit Nafissatou. Des gens ont faim, qu'est-ce-que nous sommes censés attendre comme ça ? ».
Sa fille Malika arriva en rompant sur son ventre jusqu'à elle.

« Elle a poussé ça fait aucun doute, elle a vraiment pris la copie conforme de son papa, s'exprima Sita.

- Tu as vu ça ? Répliqua Nafissatou en souriant.

- C'est bouboule qui ressemble à sa maman, commenta Téné d'un air moqueur. Elle se tourna en direction de Mélina qui jouait devant la maison avec d'autres enfants.

- Téné, laisse ma fille tranquille, ses grosses joues la rendent belle, la défendit Nafissatou. Elles tournèrent leurs regards sur plusieurs femmes du village qui les approchaient pour leur tenir compagnie.

- Bonjour mesdames, fit l'une d'entre elles.

- Asseyez-vous, il y a de la place, les invita Sarah la femme de Paps qui prit une natte qu'elle posa sur le sol. Les femmes prirent place afin de se poser à leurs côtés.

- Nafissatou, c'est ta fille qui est devenue grande comme ça ? Demanda une deuxième femme qui tendit ses bras à Malika. Celle-ci avec excitation se pressa pour aller en sa direction.

- Oui, oui, lui répondit Nafissatou en souriant.

- Fais nous encore un autre beau garçon hein ? Lui proposa une autre femme pour plaisanter.

- Laissez-moi d'abord me reposer après on verra », leur répondit Nafissatou qui continua à rire. Elle projeta son regard sur l'une d'entre elle qui semblait plus âgée. Au même moment, la petite Mélina arriva en courant sur les jambes de sa mère.

« Hum, il y a quoi Mélina ? Lui demanda Nafissatou. Celle-ci tendit une fleur à sa mère qu'elle venait de cueillir. Merci ma chérie, lui dit-elle en souriant.

- Mais, dis-moi Nafi ? L'interpella la femme la plus âgée.

- Oui ? Lui répondit-elle en gardant son attention sur Mélina.

- Tu as pensé à faire la purification chez tes filles ? », questionna-t-elle en laissant un instant Nafissatou figée. C'est avec choc qu'elle leva son regard sur celle-ci qui semblait se soucier de sa question. 

« Fais le maintenant vu qu'elles sont encore bébés, comme ça tu seras tranquilles », lui conseilla-t-elle tandis que Sita lui faisait discrètement signe à côté de s'arrêter.

« Je...pensais...que vous...avez arrêté ça ? Questionna Nafissatou avec une grande peine.

- Quel arrêté, tu sais pas que cette tradition est ancrée depuis des décennies chez nos ancêtres ? La réprimanda cette femme. Quel homme voudrait d'une femme non purifiée, c'est important ? ».

Nafissatou trembla subitement de colère et serra fortement son poing. Elle regarda les visages de chacune de ses femmes qui gardaient le silence.

 « Combien ici ont fait purifier leurs filles ? Leur demanda subitement Nafissatou. Plusieurs d'entre elles levèrent leurs mains tout en laissant Nafissatou choquée. Elle se racla la gorge afin de reposer une toute autre question. Combien ici, compte prochainement purifier leurs filles ? Demanda-t-elle avant que plusieurs d'entre elles lèvent la main. Sita surprise d'apprendre cela posa sa main sur sa bouche.

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