Mascarade

Chapitre 6

Jour-j des élections.

« En direct du grand monument de la capital, de nombreux citoyens sont venus présenter leur soutien à D**** le président toujours en siège. Ici la joie ainsi que les cris sont au rendez-vous ! », s'exclamait la voix d'une journaliste entourée de nombreuses personnes autour d'elle.

« Tu penses qui va gagner ces élections ? Demanda Nafissatou en s'adressant à madame Konaté dans son salon.

- Franchement ma fille, je ne sais pas, on dirait que c'est très serré, lui répondit madame Konaté qui semblait très inquiète. Tout ce que je ne veux pas est qu'il y a pas des débordement.

- Je l'espère aussi, lui avoua Nafissatou.

- Dis Nafi, quand tu es partie en France, tu as continué la cuisine ?

- Oui, j'ai même travaillé dans un restaurant, lui apprit Nafissatou en souriant.

- Vraiment ? Mais c'est bien ça, s'exclama la dame tout enchantée. J'espère que tu continueras dans cette lancée, tu sais que ta cuisine, m'a beaucoup manqué.

- Que veux-tu donc que je te prépare, je te sens venir ? Lui demanda Nafissatou d'un regard suspicieux ainsi qu'amusée.

- Un plat français, je veux manger ça, vu que tu étais là-bas.

- D'accord, il n'y a pas de problème, je reviens », lui accorda Nafissatou qui se dirigea dans la cuisine. Elle trouva la bonne qui était seule assise sur la table à discuter au téléphone. Quand elle vit Nafissatou apparaître celle-ci sursauta de peur et raccrocha rapidement.

« Pardon, je ne voulais pas te faire peur, lui dit Nafissatou.

- Non, c'est rien, vous avez besoin de quelque chose ? Lui demanda la servante avec beaucoup de gênes.

- Non, je suis venue faire à manger pour madame, il ne faut pas t'en faire, tu peux partir, lui rassura Nafissatou.

- D'accord, donc tanti, je vais y aller, lui informa la bonne qui sortit rapidement de la cuisine sous le regard suspicieux de Nafissatou.

- Celle-là doit avoir un copain, ça doit être ça », pensa Nafissatou sur un ton amusé et en tournant sa tête de gauche à droite. Sans perdre plus de temps, elle se mit en cuisine pour préparer le dîner du soir. Alors qu'elle entamait l'application de ses pommes de terres pour son gratin, son portable sonna en même temps.

« Oui ?

- Belle demoiselle, comment allez-vous ? Lui demanda Michael au bout du fil. Nafissatou retira son portable de son oreille afin de vérifier le nom qui s'était affiché. Elle se pinça la lèvre en regrettant en un instant de ne pas avoir lu le nom s'afficher.

- Qu'y a-t-il Michael ?

- Pour les intimes c'est Mike ?

- Qu'est-ce qu'il y a écrit sur ta carte d'identité ?

- Michael pourquoi ?

- Donc ça va rester Michael pour moi, fais donc vite, je n'ai pas ton temps ?

- Belle demoiselle, je voulais seulement savoir, si tu te portais bien, es-tu en sécurité dans ta chambre d'hôtel ?

- Oui ma chambre, se porte bien, tu n'as pas à t'en faire.

- Si je passe en soirée, ça va pas te déranger j'espère, c'est juste le temps de vérifier, que tout va bien ».
Un sourire malicieux se dessina en même temps sur le visage de la jeune dame.

« Il n'y a pas de problème, tu peux passer.

- Sérieux ?

- Oui qué, passe, lui accorda-t-elle.