Chapitre 15

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Mon viol fut si choquant et brutal que j'ai perdu la notion du temps en restant allongée sur le sol et à moitié dévêtue. Fodé m'avait abandonné sur le sol tout comme un vulgaire déchet. Je me suis mise à pleurer ainsi que me maudire. J'ai fini difficilement par me lever et regagner la maison de mes parents. J'étais tellement furieuse, en colère à l'encontre de Fodé, que je voulais qu'une chose, qu'il me paie le mal qu'il m'avait causé. Je voulais qu'il souffre autant que j'ai souffert. Je voulais qu'il subisse la même humiliation qu'il m'a fait subir. C'est en pleure et tout anéantie que je suis arrivée face à ma mère choquée devant mon piteux état. Je lui ai donc tout raconté sans aucune exception.


« Nafi, faut rester ici, je vais tout raconter à ton père, ce salaud ne restera pas impuni, crois moi », m'avait-elle dit. Mon père quand il a appris a été très furieux. Il voulait que Fodé paie tout le mal qu'il m'avait causé, mais il avait bizarrement disparu. Mes frères n'avaient trouvé aucune trace de lui. Je voulais tenir Oumar au courant, mais celui-ci était en déplacement loin du village. Il n'allait revenir que le jour du mariage.

Durant les deux jours, j'étais restée enfermée dans ma chambre à pleurer ainsi qu'à me lamenter. Je n'étais d'ailleurs plus d'humeur festive le jour du mariage. C'est ma mère qui m'a forcé à me lever afin que je sois préparée. Elle est venue à moi et m'a conseillé.

« Nafi ce que tu as vécu était horrible, je le sais, mais crois moi que le jour où nous allons retrouver Fodé, la case qu'il va prendre sera la prison, faut me croire, souris, Oumar ne sera pas content de te voir triste comme ça le jour de ton mariage hein ?

- Oui maman », lui ai-je répondu en reniflant.
Elle a essuyé mes larmes et m'a pris dans ses bras. C'est mon grand-frère qui est venu interrompre notre conversation. Il est entré en panique dans la chambre.

« On a un problème ».

Maman et moi nous sommes sorties paniquées de la chambre. De nombreux oncles d'Oumar étaient présents de même que son père. Mon père avait le regard baissé, tandis que ma tante sa cousine se trouvait en plein milieu du salon. J'étais choquée de la voir alors que ma mère le lui en avait donné formellement l'interdiction.

« Ce mariage ne pourra jamais avoir lieu parce que cette fille dévergondée et enceinte de mon fils, demandez lui ! S'écriait-elle fortement.

- Pardon ? Demanda ma mère sous le choc qui a approché de ma tante.

- Ta fille saute les murs et part coucher dans les chambres des garçons, c'est pour ça que l'on dit qu'il est préférable de marier jeune nos enfants avant qu'ils entrent dans le pêchés, Nafi est l'exemple parfait, elle est une mauvaise fille !

- Je...ne suis...pas enceinte », leur dis-je sous le choc. Je ne comprenais pas pour quelle raison ma tante avait sorti ce mensonge. Son seul objectif était de gâcher mes plans de me marier. Fodé mon cousin se présenta au même moment dans le salon. Je voyais qu'à travers son visage qu'il se retenait de sourire pour me narguer.

« Mon fils, Fodé, cela est vrai que toi et Nafi vous entretenez une relation ? L'interrogea l'oncle d'Oumar.

- Oui et Nafi porte en ce moment notre enfant, elle veut faire croire qu'elle est vierge tout en faisant porter le nom de l'enfant à Oumar qui n'est au courant de rien, je ne pouvais pas la laisser agir comme ça ».

Les mensonges de Fodé m'ont fait perdre tous mes moyens au point que mes propres jambes m'abandonnent. En un instant, les oncles et le père d'Oumar se sont levés pour quitter notre maison et cela sans avoir scellé mon mariage que j'espérais tant depuis des années.

MascaradeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant