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Chapter 18

Les sacs de Gabriel et Amyn tombent presque simultanément dans le sable alors qu'ils s'élancent dans la direction indiquée par le coach. De notre côté on se contente tous les quatre de les regarder d'un œil amusé.

- Allez coach ! C'est vous qui avez les clefs !

Il hoche une fois la tête, un sourire satisfait aux lèvres, et reprend sa marche dans le sable bien tranquillement en direction de notre bungalow.

- Eh Tic et Tac ! Vos sacs !

Thomas vient de crier bien fort dans leur direction, leur désignant d'un signe du menton les épaves des dits sacs échoués dans le sable. Amyn fronce les sourcils, prenant un air exagérément perplexe avant de crier à son tour :

- Ben quoi ? On est là pour l'esprit d'équipe, pas vrai coach ?

Le concerné tourne la tête dans notre direction, tous les trois toujours immobiles en plein soleil. Je ne le sens pas son sourire.

- Il a raison. Esprit d'équipe.

Thomas lève la tête au ciel, expirant tout l'air de ses poumons et relâchant ses épaules dans une attitude défaitiste et déjà exaspérée. Loïc en revanche ne perd pas de temps.

- Bon y'a deux sacs, on est trois. Salut.

Je tourne vivement ma tête dans la direction de mon copain, tentant de le retenir par le bras mais avec tout juste une seconde de retard. Il s'est déjà élancé, rejoignant bien vite le coach qui lui marche toujours d'un pas tranquille vers la porte.

- L'enfoiré.

- Tu sais quoi Raf ? Je crois qu'on s'est fait baiser.

- Et tu sais quoi Thomas ? J'en suis pas si sûr.

Il plisse les yeux en me regardant, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. Puis son regard dévie vers les sacs avant de revenir sur moi.

- Je te suis.

Même pas besoin d'expliquer, on s'est compris. On se penche alors pour récupérer chacun un sac, bien docilement. Au loin le coach et Loïc sont presque arrivés au bungalow, alors qu'Amyn et Gabriel se pavanent tels deux paon échappés de la basse-cour à nous voir obtempérer. Une fois nos sacs bien ancrés sur nos épaules on se contente de leur sourire, poussant jusqu'à leur faire un signe de la main. Puis on détale.

Le bungalow est loin. La mer, non.

Le choix est vite fait.

On entend des jurons derrière nous, ce qui fait que vu la distance les deux concernés doivent s'en donner à cœur joie. Mais ils n'ont aucune chance. On est déjà arrivés.

On repose tous les deux les sacs à nos pieds, Thomas se chargeant d'ouvrir le sac de Gabriel et moi m'occupant de celui d'Amyn. On explose simultanément de rire devant la montagne d'affaires qu'ils ont emmenée, telles deux princesses parties pour un mois entier. J'attrape le premier t-shirt me passant sous la main et me retiens de rire à nouveau en voyant Thomas brandir toute une pile de caleçons de son côté. On se retourne alors tous les deux vers les silhouettes détalant tant bien que mal dans le sable dans notre direction. On agite nos petites trouvailles dans leur direction, avant de tout simplement les envoyer valser par-dessus notre épaules, directement dans la mer.

Mon premier T-shirt est bientôt suivis d'un second, puis d'un short, encore un... Thomas à mes côtés s'en donne lui aussi à cœur joie. Heureusement que la mer n'est pas agitée, on aurait pu dire adieu à l'ensemble de leurs habits. Là une masse brouillonne de vêtements trempés s'étale devant nos yeux.

Avant que ce ne soit nos yeux qui ne s'étalent dans elle.

Deux boulets de canon viennent de nous percuter violemment, encerclant notre taille de leur bras et nous propulsant tous les quatre dans l'eau. Le choc est direct, en l'espace d'un clignement de paupière je me retrouve trempé de la tête au pied. Pire, en ressortant la tête de l'eau je suis prêt à parier qu'une algue s'est fièrement logée dans mes cheveux. Mais mes trois coéquipiers n'ont pas meilleure allure que moi en émergeant à leur tour, alors bien vite on se retrouve tous à rire bien fort, entourés de caleçons en tout genre dont certain bien ridicules.