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Chapitre 32

Je n'ai pas revu mes parents depuis cette « discussion », mais je ne l'ai pas cherché non plus. Je suis resté avec Sam, j'ai énormément parlé avec elle. Je savais que j'en avais besoin, mais pas à ce point. Elle m'a fait un bien fou. La vérité c'est qu'elle s'est montrée beaucoup plus mature que ce que j'aurai pensé, et surtout beaucoup plus mature que moi je ne l'ai été vis à vis de Gabriel.

Dire que ma relation avec Malo l'enchante serait cependant mentir. Mais elle avait déjà des doutes, depuis ma rupture avec Loïc soi-disant, donc elle s'y était déjà préparée. Pourtant à aucun moment elle ne m'a reproché d'avoir gardé le silence ou de lui avoir menti. Mon dieu que j'aime cette fille. C'est la première fois que j'ai pu réellement me confier sur Malo, sur Loïc, sur tout ce que j'ai traversé, sur mes émotions et mes sentiments que j'accepte maintenant. Thomas m'a écouté, mais Sam c'est différent. Elle est ma moitié. Alors je ne lui cache absolument rien, j'ai passé des heures à lui parler et à m'exposer devant elle, et elle a passé des heures à m'écouter.

Ma parabatai.

Je suis d'ailleurs resté dormir dans sa chambre, jusqu'à ce que Malo ne vienne me réveiller en plein milieu de la nuit. Je n'ai pas cherché à prévenir Sam, elle était déjà au courant et m'en aurait voulu pendant des mois de l'avoir réveillée à une heure pareille. J'ai donc récupéré ma valise le plus discrètement possible, vérifié une dernière fois que je n'oubliais aucun papier, puis j'ai suivi Malo dans la voiture.

L'avion décolle à huit heure, mais sur une longue distance telle que Paris-Minneapolis, il vaut mieux y être bien à l'avance. Apparemment. Après tout ce n'est pas moi l'expert ici, c'est bien la première fois que je prends l'avion de ma vie. Malo est l'habitué. Je lui suis aussi utile qu'une lampe torche en plein jour, mais monsieur trouve ça 'mignon'.

Sur la route en direction d'Orly, j'ai pu prendre conscience du nombre de messages et autres snapchats que j'ai reçu depuis la vieille. Toute l'équipe est occupée de fêter notre victoire aux qualifications, même le coach est présent apparemment. Et il a beau être cinq heure du matin passé, aucun de mes coéquipiers ne dors encore. Je m'en veux un peu de ne pas être présent avec eux, mais je me rattraperai quand nous gagnerons les championnats et non uniquement les qualifications.

De ce que j'ai compris : ils sont tous déchirés. Ce qui n'est pas une grande surprise en soi. Non seulement le désir de célébrer était grand, mais en plus nos corps ont été privé d'alcool depuis un long moment, purification avant les compétitions oblige. Je suis à peu près certain qu'au bout de deux verres les rires résonnaient déjà un peu trop fort.

Je n'ai pas pu m'en empêcher, j'ai demandé à Thomas comment allait Loïc. J'ai vraiment agi de la pire manière possible en embrassant Malo devant tout le monde. Thomas n'a même pas cherché à me contredire. Dans un sens c'est mieux que je ne sois pas présent à cette soirée, ça va permettre à Loïc de réellement lâcher prise, du moins je l'espère. Thomas m'a aussi dit que tout le monde était au courant maintenant de sa demande de transfert, même le coach. Ce qui rend la situation beaucoup trop réelle à mes yeux, et donc encore plus douloureuse qu'elle ne l'était déjà.

Mais je n'ai pas eu l'opportunité d'y penser plus, et Dieu merci. Je ne veux pas laisser mes pensées noires reprendre le dessus, pas alors que j'ai besoin plus que tout au monde de me déconnecter de ma vie, juste pour un temps. D'entrer dans celle de Malo.

Ça fait maintenant plus d'une heure qu'on est arrivés à l'aéroport. L'enregistrement des bagages en soute s'est fait assez rapidement, tout comme les contrôles de sécurité. Maintenant il n'y a plus qu'à attendre. Ça ne me dérange pas. Je préfère être en avance moi aussi, surtout quand il s'agit de prendre un avion pour rejoindre l'autre bout du monde. Je rappelle que les fois où j'ai quitté Paris, en dehors des compétitions, se comptent sur les doigts d'une seule main.