Chapter 7

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NDA : Celui-ci est court, mais je voulais qu'il constitue un chapitre en soit ;) 

De retour à la maison, c'est un peu comme un plan d'évacuation d'urgence, mais chacun vers une sortie de secours différente. Mes parents, sans trop de surprise, ne tardent pas à rejoindre leur bureau et à s'y cloitrer, tandis que ma sœur en bonne casanière part se réfugier dans sa chambre. La norme chez les Garnier. En bon petit soldat je m'apprête à en faire de même, ne demandant qu'une seule chose : décompresser. Seul et au calme. Bien sûr il a fallu qu'un grain de sable vienne s'immiscer dans l'engrenage. J'ai nommé : Malo.

Il vient poser une main sur mon épaule alors que je m'apprête à monter la première marche. Je me retourne vers lui, incertain quant à ce qui s'apprête à advenir mais n'ayant absolument aucune envie de le découvrir. Je lève les yeux vers lui, faisant facilement une tête de moins. Je ne dis rien, me contentant de l'interroger du regard.

- Il faut que je te parle Rafael. J'irai parler à Sam aussi après.

Et merde. Le moment confessions intimes. C'est ça n'est-ce pas ? Est-ce que j'ai le droit de refuser ? Il n'y a personne que je pourrais choquer, pas un seul regard à attirer. Et je ne sais pas quelle importance j'accorde au sien. Donc techniquement, oui je pourrais. Mais quelque chose dans son expression, et ses mots quelques heures plus tôt continuant de résonner en moi... Je n'en ai pas réellement la force.

- D'accord.

Il se détourne alors et d'une démarche raide se dirige vers le salon. Je le suis du regard avant de me décider à suivre sa direction quand je le perds de vue. Dire que je suis anxieux serait le plus gros euphémisme de la décennie. Je le retrouve alors installé dans un des canapés, faisant face à la baie vitrée, les coudes sur les genoux et le regard dans le vague. Et moi j'ai l'impression que je vais court-circuiter dans les quinze secondes à venir. En étant large. Il ne me regarde toujours pas alors que je m'assieds sur l'accoudoir, instaurant le maximum de distance possible. Puis sa voix s'élève, mettant fin au silence assourdissant.

- D'accord. J'ai compris tu sais, vos comportements. Vous m'en voulez, j'accepte. Mais... merde Rafael ce n'est pas moi qui l'ait voulu cette situation. Je n'ai rien voulu de tout ça.

Dans n'importe quelle circonstance, qu'il soit euphorique ou profondément remonté, il m'a toujours appelé Rafael. Tout le monde m'appelle Raf. Malo n'est décidément pas tout le monde. Mais ce qui m'interpelle le plus, c'est la dose monumentale de culot en une si petite intervention. Un peu comme si on se décidait à manger d'un coup le tube entier de lait concentré. Ecœurant. Alors je me relève déjà, étant finalement venu à la conclusion que je n'ai aucune envie d'entendre ce genre de connerie.

- Non tu ne comprends pas Malo, et c'est encore pire.

- Attends Rafael, s'il te plaît. Laisse-moi finir.

Je m'arrête, hésite, puis m'assois. Je suis faible. Fatigué aussi.

- Je sais que je vous dois des explications. Putain j'ai merdé, c'est aussi simple que ça. Quand je suis parti rejoindre mon père j'avais douze ans. Douze ans. Je n'étais qu'un gamin, comment tu veux avoir les idées claires à cet âge-là, surtout dans une situation pareille ? C'est à ma vie qu'on m'enlevait, tout ça pour m'en servir une autre complètement différente. Une nouvelle famille, un nouveau pays, une nouvelle langue même. Un nouveau monde.

Il marque une pause, comme étant perdu dans ses souvenirs de cette période. Voyant qu'il ne continue pas, j'estime que je suis en droit d'intervenir.

- Alors tu en as profité, pour tout recommencer à zéro ?

Il lâche un rire sans joie mais ne me regarde toujours pas tandis qu'il se laisse tomber contre le canapé.

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