Malo a déjà programmé une nouvelle visite aux États-Unis. Je crois que cette semaine passée près de sa famille et de ses proches lui a permis de réaliser qu'ils lui manquaient réellement, mais qu'en contrepartie il avait fait le bon choix. Il s'est donc déjà mis en tête de revenir, mais uniquement après avoir fait les démarches nécessaires pour permettre à Falcon de l'accompagner sur le retour en France. Il est plus facile pour un chien de quitter le territoire américain que d'y entrer, je ne me fais pas de soucis de ce côté.
Falcon ne sera pas le seul du voyage. Kitty Kat a prévu de nous rejoindre elle aussi, pour quelques semaines seulement. Je commence à comprendre que ma jalousie à son égard était peut-être mal placée et immature. Malo ne m'a jamais interdit de fréquenter Loïc, alors que notre situation est bien plus ambigüe. Et oui, je l'avoue, il est difficile de la détester.
Mais pour le moment, il y.a des problèmes bien plus gros à régler que de savoir où Kat dormira lors de son séjour.
Je vois Malo ralentir à côté de moi avant de s'arrêter complètement. Je le regarde en fronçant les sourcils, avant de porter mon regard dans la même direction que le sien. Et là je comprends. Une boule commence à faire son nid dans ma gorge, prenant en ampleur à chaque seconde passant, jusqu'à me l'obstruer complètement. À l'autre bout, tous les deux assis sur des sièges et attendant, se trouvent mon père et ma sœur. La dernière fois que j'ai vu mon père, son rejet imprégnait chacun des traits de son visage. Je n'ai absolument aucun début d'idée sur comment je suis censé me comporter. Surtout qu'eux ne nous ont toujours pas vus.
- Ça va ?
Malo me ramène sur la terre ferme, me pressant légèrement l'épaule. Je vois bien qu'il n'est pas mieux que moi, lui aussi est stressé. Je n'ai pas envie de revivre le même cauchemar d'il y a une semaine. Je vais avoir besoin de lui, plus que jamais. Je laisse alors ma main rejoindre la sienne pour ensuite entremêler mes doigts aux siens, les serrant doucement. Il me sourit puis m'embrasse délicatement la tempe d'une simple pression des lèvres. Nos regards restent ancrés l'un dans l'autre quand il se recule, puis nous inspirons tous les deux un grand coup. L'instant d'après nous nous remettons en marche, nos mains toujours liées.
Sam est la première à nous apercevoir. Quand son regard tombe sur nous, c'est comme si son corps était traversé d'une nouvelle dose d'énergie, la faisant se redresser presque immédiatement. Dans la seconde qui suit elle est déjà debout sur ses deux pieds, et celle d'après elle accourt vers nous. Je souris à pleines dents, lâchant la main de Malo pour venir la réceptionner dans mes bras. Ma tension interne se relâche d'elle-même. Je me laisse même aller à rire alors qu'elle accroche ses jambes autour de moi à la mode d'un koala.
Elle se décide finalement à redescendre après un long moment, un énorme sourire lui barrant la moitié du visage. Elle se tourne alors vers Malo, celui-ci nous regardant presque tendrement. Seulement il ne sait pas comment se comporter avec ma sœur, ça crève les yeux. Alors comme le gros boulet qu'il est il lui tend la main, s'attendant à ce qu'elle la lui serre. Sam la regarde un peu comme moi, à savoir comme s'il venait de lui pousser un tentacule de pieuvre à la place du bras. Elle lève alors très largement les yeux au ciel, son sourire réapparaissant à vitesse grand v. Elle lui attrape la main, mais uniquement pour le tirer vers elle et le serrer dans ses bras à son tour. Dire qu'il est surpris serait loin de la vérité. Mais il faudrait également être aveugle pour ne pas voir l'émotion sur son visage. Il se reprend alors et la serre dans ses bras, paraissant rayonner de bonheur à cette marque d'affection de la part de ma sœur.
- Toi aussi tu m'as manqué, beau-frère.
Malo sourit encore un peu plus, lui passant la main dans les cheveux pour les ébourriffer doucement. Puis mon père arrive à son tour, refroidissant l'atmosphère à toute vitesse. Je ne sais pas comment me comporter, je ne sais pas quoi faire ou dire. Presque inconsciemment mes doigts viennent agripper la manche du pull de Malo, à la mode d'un enfant effrayé. Ce que je suis à cet instant.
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RomanceDes rires d'enfants. Une complicité d'enfants. Une confiance d'enfants. Seulement Rafael n'a plus rien d'un enfant. Son rire ne ricoche plus contre les murs, cette complicité est depuis longtemps enterrée et la confiance est une notion devenue c...