Média : Rafael.
Il ne m'a pas calculé une fois entrés dans la maison, se contentant de monter les escaliers menant à sa chambre, sans un mot ni un regard. Sur le moment je me suis demandé ce que je devais y comprendre. Il ne veut plus avoir affaire à moi ? Non, sinon il n'aurait pas pris la peine de me trainer ici. J'ai donc soufflé un large coup, toujours aussi agacé par son comportement. Puis je suis monté.
Je suis maintenant dans sa chambre, alors même qu'il referme la porte derrière-moi. Je me prépare pour d'ultimes reproches, même si en toute honnêteté je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir le supporter sans craquer. Il se tourne alors vers moi, me regardant à nouveau pour la première fois. Je suis incapable de mettre un mot sur l'image qu'il me renvoie.
Tout ce que je sais c'est qu'il ne lui a pas fallu plus d'une seconde pour me rejoindre et me prendre dans ses bras. Il s'accroche à moi comme si je représentais son unique espoir pour ne pas chuter. Et je le lui rends bien. Mes mains passent dans son dos pour le serrer à mon tour, le maintenir contre moi. Je sens son cœur battre, peut-être même aussi vite que le mien. Sa main se pose dans mes cheveux, dans une infinie délicatesse. Une délicatesse me provocant une large trainée de frissons incontrôlables.
- Rafael, écoute-moi s'il te plaît.
Je ne sais pas à quoi m'attendre. Si c'est le moment où il m'avoue qu'il a effectivement des choses à se reprocher, je ne suis pas prêt, je ne le serai jamais. Il se recule de notre étreinte pour me regarder, passant le bout de ses doigts sur ma joue en souriant tristement.
- J'ai déconné.
Ma paupière tressaute sans que je ne puisse rien y faire. Ses doigts descendent alors sur mes lèvres, se contentant à nouveau de les effleurer. Il semble dans un autre monde, perdu dans Dieu sait quelles pensées. Je ne sais même pas s'il a conscience d'à quel point mon corps a pu se tendre, attendant le coup fatal.
- Quand tu as dit à tes parents que tu es tombé amoureux de moi j'ai... j'ai eu envie de me lever pour te prendre dans mes bras, t'emmener loin, plus loin qu'il ne le sera jamais possible.
Ses yeux sont fixés sur mes lèvres alors que ses doigts en tracent une seconde fois le contour.
- Mais ce n'était pas le moment. Je ne voulais pas que ce soit le moment.
Ses doigts quittent ma peau, provoquant une sensation de manque immédiate et brutale. Mais sa main revient se placer derrière ma nuque, son pouce traçant des cercles invisibles à l'œil nu, mais des sentiers de feu sur mon épiderme.
- Sauf qu'à force de vouloir trouver ce moment je me suis perdu. Une question en a entraîné une autre. J'ai cru ne jamais parvenir à te faire éprouver ces sentiments, alors quand tu les as revendiqués, j'ai immédiatement flippé. C'était peut-être trop beau pour être vrai, tu comprends ? Je ne voulais pas que tu changes d'avis, tout sauf ça. Donc c'est débile, mais je me suis mis la pression. J'ai eu peur que tu te lasses, après tout une semaine rien que tous les deux, loin de Paris, c'est une première. Donc j'ai voulu te donner le même espace. Et Kat m'a réellement manqué et...
Il s'éloigne alors pour la première fois de moi, s'écartant puis me tournant le dos alors qu'il reprend, après une longue inspiration bien méritée :
- Si j'avais su que tu pensais ça...
Je n'ai toujours pas bougé, toujours appuyé contre le mur, le regard fixé sur un point invisible de son dos. Puis finalement il se retourne, ses yeux se plongeant enfin dans les miens.
- Si j'avais su je t'aurais répété chaque jour à quel point je suis fou de toi. J'aime Kat du fond de mon cœur, mais ça ne vaudra jamais l'amour que j'ai pour toi. Ce n'est pas toujours toi le plus immature des deux ou celui avec le plus d'insécurités tu s... Rafael ça va ?
VOUS LISEZ
Links I [BxB]
RomanceDes rires d'enfants. Une complicité d'enfants. Une confiance d'enfants. Seulement Rafael n'a plus rien d'un enfant. Son rire ne ricoche plus contre les murs, cette complicité est depuis longtemps enterrée et la confiance est une notion devenue c...