Après la petite prière devenue coutumière de Gabriel et Amyn pour sauver le portable de Thomas, celui-ci les surveillant du coin de l'oeil, on s'est tous affalés dans nos lits. Au bout d'une demie-heure chacun dormait d'un sommeil profond. La journée d'aujourd'hui nous a clairement tous crevés. Je pourrais m'habituer à cette vie, je pourrais tellement. La mer comme vue chaque jour, mes amis m'entourant et me soutenant, la course. Loïc. S'il n'y avait pas Sam restée à Paris je crois que je ne voudrais jamais repartir de ce bungalow. Tout est tellement plus simple ici.
- Ne fais pas de bruit.
Je sursaute au chuchotement de Loïc directement dans mon oreille. Ma tête vient cogner la sienne et je l'entends retenir un grognement. Je me tourne sur le dos de sorte à l'avoir dans mon champ de vision, fronçant les sourcils.
- Lo' ? Tu fais quoi ?
Uniquement vêtu de son caleçon il se tient debout devant mon lit, la mine espiègle. Il pose un doigt sur ses lèvres et me fait signe de me décaler pour lui laisser la place. Je lève les yeux au ciel mais reste à ma place. Je chuchote alors à mon tour, tentant de me faire le plus discret possible :
- Certainement pas. N'importe qui peut...
Je me fais interrompre abruptement dans ma phrase par le ronflement sonore de Gabriel à quelques mètres de là. Loïc me regarde en levant un sourcil, l'air clairement satisfait. Je roule alors mes yeux dans leurs orbites tout en me décalant. Je jure que si quelqu'un se réveille et le trouve dans mon lit ce sera ma mort. Seulement, la vérité c'est que je n'ai aucune volonté à lui opposer, absolument aucune.
Son sourire vient illuminer l'obscurité de la pièce alors qu'il se glisse silencieusement sous ma couette. Je colle presque immédiatement mon dos contre son torse, ses bras venant m'entourer. Son nez se niche à la base de ma nuque, me provocant toutes sortes de frissons incontrôlables. Sa chaleur m'apaise, comme un doux cocon.
Seulement alors que je sens le sommeil me rattraper à grand pas, mes paupières se faisant déjà lourdes, ses lèvres humides viennent se poser contre mon cou, à une reprise, puis deux, et trois. Il me laisse une multitude de baisers remplis de tendresse dans le cou et sur l'épaule, couvrant chaque parcelle de peau à sa portée.
- Je n'ai pas sommeil Raf...
Ses dents me mordillent légèrement l'épaule, joueuses. Je souris, amusé et maintenant complètement réveillé. Je me retourne alors pour lui faire face, nos deux nez se touchant presque et nos regards rivés l'un à l'autre. Je viens doucement lui embrasser le bout du nez, puis descends sur ses lèvres. Ma main vient simultanément tracer des spirales invisibles sur son bras tout doucement.
- On ne serait qu'à deux...
Ses mots, étrangement rauques, résonnent en moi tel un écho se répercutant encore et encore. Cette douce chaleur si agréable recommence à se répandre et s'étendre. J'ai très bien compris où il voulait en venir, et le fait de l'avoir collé à moi, pratiquement nu, ne m'aide pas à garder mes idées parfaitement limpides. Je grogne alors légèrement et viens nicher ma tête dans le creux de son cou, respirant à pleins poumons son odeur. Pour toute réponse je n'entends que son léger rire alors que sa main vient caresser doucement mes cheveux. Je suis tout simplement bien, je n'ai pas envie de chercher plus loin que cette constatation. L'autre main de Loïc me caresse le dos du bout des doigts alors que je sens ma respiration progressivement ralentir. Il me dépose un dernier baiser sur la joue, après quoi je ferme définitivement les paupières pour me laisser aller au sommeil.
J'ai dormi d'une traite, et même plus longtemps qu'à l'accoutumée. Je reste néanmoins le premier à me réveiller, il ne faut pas basculer dans l'abus. Je soupire doucement en découvrant la place à mes côtés vide. Loïc a rejoint son lit dans la nuit, je ne sais même pas quand. Je m'étire doucement, tentant de rester un maximum silencieux, il doit bien rester une bonne demie heure avant l'heure de se lever et notre course matinale. C'est suffisant. Je me lève toujours aussi discrètement, comme un voleur dans sa propre maison alors que je m'habille et sors sans un bruit, mon portable à la main.
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Links I [BxB]
RomanceDes rires d'enfants. Une complicité d'enfants. Une confiance d'enfants. Seulement Rafael n'a plus rien d'un enfant. Son rire ne ricoche plus contre les murs, cette complicité est depuis longtemps enterrée et la confiance est une notion devenue c...