Média : Loïc
— Impossible. Je te renie sinon.
Je lève le regard jusqu'au miroir, me détaillant légèrement. Ok, elle abuse.
— Quoi ? C'est le gilet ? Je le mets toujours Sam, je vois pas où est le problème...
— Mais justement, il est exactement là ton problème ! Tu le mets toujours.
— Et donc ?
Je soupire, me tournant légèrement pour lui faire face. Elle est allongée sur mon lit et se tourne sur elle-même, finissant sur le dos et se cachant théâtralement le visage de ses mains en poussant un soupire d'exaspération. Quelle comédienne.
— C'est ton anniversaire Raf ! Tu ne peux pas juste te contenter du même gilet que les 364 autres jours ok ? C'est ton jour alors innove, éblouis-nous, éblouis-le !
— Le ?
Je fronce les sourcils, avant de doucement rire en comprenant la référence. Je continue de me laisser aller en retirant ce fameux gilet pour refaire un tour dans ma penderie. Alors que je cherche sans grande conviction quelque chose qui pourrait la satisfaire et lui clouer le bec par la même occasion, je me décide finalement à lui répondre.
— Loïc n'a pas besoin d'être éblouis, il l'est déjà. Qui ne le serait pas ?
Elle enlève précipitamment les mains de son visage, relevant sa tête qui pendait dans le vide pour me jeter un regard scrutateur.
— Quoi ? Comment ça « il l'est déjà » ? Alors ça y est enfin vous deux ? Vraiment ? Depuis quand ?
Elle me bombarde, ne me laissant même pas l'occasion d'en placer une. Je ris à nouveau, c'est plus fort que moi elle a toujours eu cet effet sur moi. Je suis sadique, mais la tentation était beaucoup trop grande pour ne pas en profiter.
— Ouais, vraiment ouais. Je crois que c'est l'amour de ma vie Sam. Non sérieux, on a même prévu d'acheter un chien tous les deux, faut juste qu'on se mette d'accord sur le nom. Pourquoi pas Pitchoune ? On a aussi prévu d'adopter en passant ! Vraiment Loïc est comme mon prince charmant, je n'en reviens pas de ne pas l'avoir compris plus t...
Je ne finis pas ma phrase, étant stoppé dans mon élan par l'attaque soudaine de mon oreiller en pleine figure, accompagné d'un « abruti » sonore. Je ramasse l'oreiller pour riposter, mais bien sûr je manque ma cible d'un bon mètre. Elle ne cille même pas, préférant continuer de me fusiller du regard. Alors je soupire.
— Je dois te le dire en quelle langue Sam ? Loïc est mon meilleur ami, point à la ligne. Ce serait carrément malsain.
Ça fait des années, à vrai dire depuis qu'elle est au courant de ma sexualité, qu'elle me tanne pour Loïc. Ça nous a toujours bien fait rire lui et moi, mais il serait peut-être temps qu'elle fasse une croix sur son fantasme. Ça n'arrivera jamais, je me tue à lui répéter.
— D'accord. Compris. Mais ne viens pas me reprocher de te répéter « je te l'avais dit » en boucle du matin au soir quand tu ouvriras enfin les yeux.
— Bon cette chemise t'en penses quoi ? Elle t'éblouit ?
Elle me scrute encore quelques secondes avant de lever les yeux au ciel, abandonnant tout simplement. Pour cette fois.
— C'est parfait Raf. Tout sera parfait.
Je souris franchement en enfilant ladite chemise, puis m'approche d'elle pour l'embrasser furtivement sur le front. Je lui lance un clin d'œil avant de sortir de ma chambre, enfin prêt.
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Links I [BxB]
RomanceDes rires d'enfants. Une complicité d'enfants. Une confiance d'enfants. Seulement Rafael n'a plus rien d'un enfant. Son rire ne ricoche plus contre les murs, cette complicité est depuis longtemps enterrée et la confiance est une notion devenue c...