Média : Malo.
Je n'ai pas énormément vu Malo ces deux derniers jours. Ce que je comprends. Il rattrape le temps avec ses connaissances, profitant du peu qu'il a devant lui. Une semaine, c'est très court. Ne voulant pas m'imposer, d'autant plus qu'avec moi il n'aurait pas pu être entièrement focalisé sur ses amis, j'ai donc décidé de réellement m'intéresser aux universités américaines. J'ai beau avoir sorti ça en excuse dans un pur moment de panique totale, il n'en reste pas moins vrai que je veux faire mon semestre Erasmus aux États-Unis. P-P a rarement raison, mais sur ce point-là oui : si je veux mettre toutes les chances de mon côté pour être admis, rien de mieux que le démarchage sur place.
J'ai donc passé ma première journée principalement en compagnie de Bill, qui m'a énormément aidé. Je n'en avais aucune idée, mais Bill est professeur d'Histoire contemporaine. À la fac. C'est littéralement parfait. Il a pu me passer un nombre important de contact, tout en me conseillant dans mes choix. Ça nous a permis de faire connaissance. Il est vraiment quelqu'un de simple, chaleureux et ouvert. Il m'a presque immédiatement pris sous son aile pour m'aider dans mes recherches, alors que rien ne l'y obligeait. Mais il a pris une semaine de vacances en l'honneur de Malo, et vu que celui-ci passe le plus clair de son temps dehors, je suppose qu'il y a vu un bon compromis. Sans oublier qu'il a toujours rêvé de, je cite : « devenir l'Obi Wan d'un jeune Padawan ».
Hier je me suis rendu dans une université non loin, à une heure de bus. Elle est la première sur ma liste de voeux, tout simplement parce que c'est la meilleure aussi près de la maison de Bill. Je veux que Malo me suive durant ce semestre, et je veux qu'il soit heureux. Lui accorder six mois près de son père, de sa famille et de ses amis est le choix le plus naturel que je puisse faire. L'université a tout ce que je puisse demander, même si j'avoue m'être senti englouti par tant de grandeur. Mais je suis aux États-Unis, la démesure fait partie du décors. Et j'y étais seul, je suppose que je me ferai des amis, au moins des connaissances, donc je ne me fais pas de soucis de ce côté-là, du moins pas encore.
Ça m'a donc occupé les deux derniers jours. Ce qui fait que je n'ai plus aucun impératif aujourd'hui. Sans compter que je ne connais absolument pas le quartier, donc il est hors de question que je n'aille courir. Alors pour l'une des rares fois de ma vie : je fais la grasse matinée.
Du moins j'avais l'intention de la faire, avant qu'une barbe naissante ne vienne m'agresser la joue, puis que des lèvres ne l'embrassent et que des gouttes d'eau ne me tombent sur le visage.
- Debout marmotte. On part dans une heure.
J'entrouvre les yeux en grommelant, me passant une main sur le visage pour m'essuyer. Malo est penché au-dessus de moi, une simple serviette autour des hanches et ses cheveux encore dégoulinant d'eau. Je pourrais m'habituer sans aucun problème à me réveiller à cette vue.
- Tu pars encore ? Où ?
Je marmonne à nouveau en ramenant la couverture sur mon visage, tant pour témoigner mon mécontentement de m'être fait réveiller que pour me soustraire à cette vue de lui, beaucoup trop plaisante à une heure aussi matinale. Je l'entends rire, et dans la seconde qui suit un énorme poids me tombe dessus. Il est littéralement assis sur moi, m'enlevant la couverture d'un geste sec.
- Ne te rendors pas. Et on part, je vais te faire voir du pays un peu.
- Rien que tous les deux ?
Je sais que ma voix sonnait beaucoup trop suppliante, je pourrais presque m'en donner des gifles. Seulement depuis notre arrivée je ne l'ai à peine vu plus que je n'en ai l'habitude en France. Un tête à tête serait définitivement la meilleure façon de passer ma journée.
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RomanceDes rires d'enfants. Une complicité d'enfants. Une confiance d'enfants. Seulement Rafael n'a plus rien d'un enfant. Son rire ne ricoche plus contre les murs, cette complicité est depuis longtemps enterrée et la confiance est une notion devenue c...