Chapitre 28 : PDV Annie

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On est mercredi après-midi, je suis assise à mon bureau et je surveille mon père du coin de l'œil. Depuis vendredi il ne me lâche plus. Il veut savoir qui est cet homme mystère. Et à chaque fois qu'il me pose la question, j'ai l'impression que mon cœur va exploser tellement c'est douloureux de ne pas pouvoir lui dire. J'ai toujours été très proche de mon père et je vois bien que le fait que je ne lui dise rien le blesse. Mais j'ai tellement peur de le décevoir. La porte de mon bureau s'ouvre sur mon père qui s'assois sans attendre d'invitation, en même temps il est déjà rentré sans frapper on n'est plus à ça près. Je lève les yeux du plan que je suis en train de monter et me concentre sur mon père qui pose ses deux mains sur mon bureau.

Là, il est déterminé ! Je suis dans la merde.

- Ok, ne me le présente pas. Mais parle-moi de lui.

Son ton est désespéré et sa me déchire le cœur. Je fixe mon père en tentant de ne pas pleurer mais une larme s'échappe et dévale ma joue, le regard de mon père la suit et il se lève pour me prendre dans ses bras.

- Annie ! Mon bébé ! Parle-moi. Je sais que tu n'es pas malheureuse. Tu es rayonnante alors pourquoi tu pleures ?

- Je ne veux pas te décevoir papa.

- Me décevoir ?

Au son de sa voix je sais qu'il oscille entre colère et tristesse et je craque franchement. Ses bras se resserre autour de moi, il me berce et caresse mes cheveux comme quand j'étais petite et j'adore ça. Petit à petit je me sens mieux et me calme. Mon père reprend.

- Tu ne peux pas me décevoir. Quoi que tu fasses, je serais fière de toi. Je t'ai reproché je ne sais combien de fois d'être sans cœur dans tout ce que tu faisais et je vois que ce garçon est important, tu es amoureuse et je veux savoir qui à réussis à te rendre heureuse. Il peut bien sortir de prison pour meurtre que ça ne changerait rien, si c'est lui que tu aimes.

- Si je te dis qu'il a six ans de moins que moi ?

Je sens mon père retenir un sursaut de surprise et je sais que dans peu de temps il va faire le lien.

- Je m'en contre fou. Donc il a dix-huit ans ? Je hoche la tête. Tuck le connais ? Je hoche la tête.

Mon père s'apprête à me poser une nouvelle question mais mon portable sonne, il se penche sur mon écran et me tend le téléphone.

- C'est Célia.

Je décroche et je n'ai pas le temps d'en placer une que Célia me hurle dessus.

- Annie dépêche-toi de venir chez toi. J'ai besoin de toi. Putain dépêche-toi.

Et elle raccroche. Je regarde mon père et récupère mes affaires à la vitesse de l'éclair en m'excusant je ne sais combien de fois. Je l'embrasse et m'éclipse. Sur les dix minutes de voiture que je fais pour rejoindre mon appart je me pose pleins de questions et j'espère réellement que ce n'est rien de grave. Je vois la voiture de Célia en bas de mon immeuble mais pas de Célia aux alentours, je monte les marches en courants et je la retrouve complètement recroquevillé par terre devant ma porte, en larmes. Je me mets à sa hauteur pour la relevé et la fait rentrer dans l'appartement. Je la guide jusqu'au canapé et m'assoie à côté d'elle.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Elle ne répond pas et me tend un petit bâton blanc ou il y a écrit "enceinte 2-3 semaines" et un petit bonhomme qui souris.

Ho putain de bordel de merde !

- Ok ! Calme-toi c'est peut-être une erreur.

Elle me lance un regard plein de désespoir, plonge la main dans son sac et m'en sort cinq autres, tous de marques différentes mais tous disent la même chose, chacun à leurs façons.

- Bon ! Ok ! Et Will en pense quoi ?

Elle me regarde et hausse les épaules. Ce qui signifie qu'elle ne lui en à pas encore parler.

- Il va falloir que tu lui dises Célia.

- Il va me quitter et je vais me retrouver toute seule avec un bébé.

- Si tu ne lui dis pas c'est ce qu'il risque d'arriver, c'est sûr. Mais Will est mature Célia. Mais je ne comprends pas, tu ne prends pas la pilule, pas de capote ?

- Pas de capotes depuis un mois environ et j'ai un implant que j'ai posé à mes seize ou dix-sept ans, j'avais rendez-vous dans six mois pour le changer.

Bah elle peut annuler le rendez-vous !

- Ok, respire ! Ce n'est pas la fin du monde. Tu es amoureuse de Will ?

- Bah oui ! C'est évident. 

- Il le sait ?

- Il se peut que ça m'a échappé une fois ou deux. Je contient mon rire.

- Et il t'aime ?

- Lui sa lui échappe tout le temps !

Je rigole franchement. Et Célia se remet à pleurer de plus belle. Je tente de la rassurer comme je peux.

- Tu sais quoi ? Elle relève la tête et me regarde. Tu vas dormir à la maison et demain matin on va aller ensemble faire ta prise de sang.

- Je n'aime pas les piqûres.

Je souffle résigner. Décidément elle et Will se ressemble beaucoup. De vrai gosses.

- Si je fais une prise de sang aussi, c'est bon ?

- Oui !

- Alors j'en ferais une aussi. Bon on va se commander du Thaï pour ce soir. Ok ?

- Ok !

- Et je vais appeler mon père pour lui dire que je serais en retard demain.

Elle hoche la tête comme une enfant et saisi ma télécommande. Je prends mon téléphone dans ma poche et lance l'appel vers mon père, avant de sortir du salon je vérifie que Célia va bien. Elle a choisi le film "Paul" dans mes enregistrements et rigole avant même que le film a commencer.

Putain ma soirée va être longue. Je veux Tuck !

Mon père décroche rapidement. Je le rassure en lui disant de ne pas s'inquiété et tout le blabla qui va bien et quand je m'apprête à raccrocher, mon père me pose la question.

- Annie ! Avant de raccrocher. J'ai réfléchi à ce que tu m'as dit et... Bon autant poser la question. Cet homme mystère ? C'est Tucker ?

Si je ne réponds pas et raccroche ça fonctionne ?

- Je sais que tu m'as entendu. Un oui ou un non ma puce.

- Je t'aime papa.

- J'apprécie beaucoup Tuck. C'est sérieux entre vous ?

- Je l'aime papa.

- Bien. Ça me va. Je vais le garder pour moi, jusqu'à ce que vous soyez prêt à nous le dire vous-même. Je t'aime.

- Merci.

Il marmonne quelque chose et raccroche. Je prends le menu du Thaï et un paquet de chips dans le placard et je retrouve Célia dans mon salon. Quand je m'assoie a ses cotés elle se blottit contre moi en me remerciant et ajoute.

- J'ai dit à Will qu'on se faisait une soirée entre fille.

- Je vais prévenir Tuck alors.

J'envoie un message à Tuck et m'enfonce dans le canapé en compagnie de ma meilleure amie. 

Un Sentiment, Pas Un Nombre. (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant