Taquineries (Pdv Yann)

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Cheveux mouillés, emmêles, pas maquillée, vierge de tout accoutrement, elle est encore plus sublime que je l'avais imaginé dans mes rêves les plus fous. Alice... je suis chez Alice et nous venons de prendre une douche ensemble. Tout ceci me semble improbable après la soirée pourrie que je viens de passer. Il est 2h45 du matin et je suis en serviette dans l'appartement de l'objet de tous mes désirs. Comme un sujet face à son gourou, je la laisse me guider. En temps normal, je n'aurai pas accepter de me dépoiler aussi rapidement mais avec elle tout semble si simple. Je me sens bien, comme si nous étions ensemble depuis des années alors qu'il ne s'est rien passé entre nous, hormis quelques baisers. En agissant comme ça, je comprends qu'Alice me fait confiance et qu'elle me laisse le temps de me livrer. Depuis qu'elle m'a retrouvé, elle n'a pas essayé de me poser de questions, ce en quoi je lui suis reconnaissant. Je ne veux pas parler, je préfère savourer le temps que nous passons ensemble en mettant de côté tout le reste. Elle est la seule à me faire oublier mes ennuis, même si je sais que quand je vais me réveiller demain, tout va me revenir en pleine face comme un boomerang.

Je lui ai même refusé d'aller plus loin et elle n'a pas été surprise, ni en colère. Elle m'a simplement sourit. En effet, je n'ai pas envie qu'elle pense que je l'utilise et que je veux simplement coucher avec elle. Non, je veux bien plus que ça et je préférerai encore passer des heures à l'écouter ou a simplement rester à ses côtés.

Elle me passe devant et me prend par la main pour m'emmener jusqu'à sa chambre, que je connais déjà évidemment. Elle fait tomber sa serviette et enfile un short et un débardeur. Je la contemple, le moindre de ses faits et gestes m'intéresse.

- Je suis désolée, je n'ai pas de caleçon pour homme

- Heureusement sinon je m'inquiéterai lui répondis-je sur un ton autoritaire

- Tu vas dormir comme ça me répond-elle en montrant du doigt la serviette

Je ris intérieurement car elle a l'air embarrassée et même timide à l'idée que je puisse être nu à côté d'elle alors que nous venons de nous doucher ensemble.

- Si ça te dérange je me rhabille

- Non non ...enfin comme tu veux, me dit-elle alors qu'elle tourne au rouge pivoine

J'adore cette fille. Il y a cinq minutes elle affichait une assurance à toute épreuve et maintenant elle est mal à l'aise rien qu'à l'idée de dormir à côté de moi. Je me mets à l'aise et m'allonge sur le côté la tête posée sur la main. Elle se met dans la même position que moi et me fait face. Nous nous regardons en silence. La lumière est tamisée et l'ambiance détendue.

- Tu veux jouer à un jeu ? m'interroge-t-elle avec un grand sourire

- Quel genre de jeu ?

- Pour apprendre à mieux se connaitre

- On se connait déjà pas mal tu ne crois pas lui dis-je en montrant ma tenue actuelle

- Oui oui mais pas comme ça je veux dire me dit-elle en se cachant la tête dans l'oreiller

J'attends qu'elle relève la tête pour lui dire :

- Tu veux faire un action ou vérité ?

- Non c'est pour les ados ça ! plutôt un vrai ou faux !

- Du style ?

- On lance une affirmation et l'autre doit répondre par vrai ou faux. Dans le cas où on répond vrai, celui qui a dit l'affirmation à le droit de poser une question. On doit répondre en toute sincérité. Ça te tente ?

- Si ça t'amuse, vas-y commence !

Je la vois alors réfléchir à l'affirmation qu'elle va me donner. Je ne suis pas très emballé par ce genre de jeu d'habitude mais avec elle, tout est différent et je me surprends à accepter de me dévoiler indirectement à travers ce divertissement.

- Tu aimes voyager.

- Vrai !

- Ou aimerais tu partir lors de ton prochain voyage ?

- Kauai

Elle s'assoit et tape dans ses mains comme une enfant.

- J'adorerai aller à Hawai aussi ! à toi !

- Tu es quelqu'un de timide

- Vrai et faux

- Et on fait quoi dans ce cas-là ?

- Tu as le droit de poser une question

- C'est-à-dire ?

- Elle est un peu large ta question...mais je vais y répondre. Vrai parce que je suis timide quand je ne connais pas les gens. J'ai besoin d'une phase d'observation qui m'a souvent desservie parce que j'ai bien failli me prendre des coups à cause de mon regard insistant, parait-il. Mais faux aussi parce que lorsque je connais bien les gens avec qui je suis, je suis moins réservée. A moi !

- Tu es colérique, tu t'emportes facilement

- Faux !

Ma réponse la désarçonne. C'est pourtant la vérité, je ne m'énerve pas facilement. Il en faut beaucoup pour que je sorte de mes gonds. Je reprends alors la parole :

- Tu as craqué pour moi la première fois que tu m'as vu lui balancé-je assez fier

- Vrai et faux

- Arrête de faire des réponses à double sens. Pourquoi tu dis faux alors que c'est la vérité ?

- Non c'est pas vrai me répond-elle gênée. Vrai parce que tu es beau comme un dieu, mais faux parce que tu étais puant ! j'avais envie de te claquer avec tes remarques désagréables.

- Et maintenant tu as encore envie de me claquer lui dis en me rapprochant dangereusement de son visage.

J'entrecoupe ma phrase de baiser que je dépose sur sa joue jusqu'à arriver à son menton sans passer par ses lèvres.

- Alors....je t'énerve...toujours...autant

- Tu triches la ! tu me déconcentre !

- C'est un ... jeu non ?

- Alors je te retourne la question continue-t-elle en me repoussant une main sur le torse

- Moi ? j'ai craqué dès que je t'ai vu !

- Donc tu n'étais attiré que par mon physique ?

- Oh non crois-moi ! en premier, j'ai vu ton fessier (sympa), ensuite j'ai compris que tu étais Madame catastrophe puis tu t'es tellement confiée, merci les cocktails ! tu n'as plus de secrets pour moi ma belle ! j'aime aussi ton coté « tout feu tout flammes ». Tu es capable de venir en aide aux autres sans te soucier de ton bien être. Tu es spontanée, naturelle, indépendante et tu as le cœur sur la main.

Elle reste bouche bée face à cette description. Elle se jette sur moi et m'embrasse sans me laisser le temps de réagir. Aurait-elle décider d'adopter ma technique d'attaque ? après quelques roulades qui me valent de terminer complètement à poil, nous nous reprenons et nous allongeons sous la couette. Nous nous retrouvons front contre front et elle me dit :

- Tant de compliments me fatiguent, on reprendra le jeu demain

- Si tu veux

- Je suis tellement heureuse que tu sois là, j'ai senti qu'il se passait quelque chose de grave et j'ai bien cru ne jamais te retrouver. Je suis bien dans tes bras. Reste avec moi

- Je suis là. Dors ma belle

Sa tête se repose sur mon bras tandis que je caresse ses cheveux. Alors que son souffle traduit son endormissement imminent, je ressasse la soirée que je viens de passer.


Bad Trip - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant