Solo...mais pas que! (Pdv Alice)

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Petit conseil: Ecouter "Millions Reasons" de Lady Gaga tout en lisant ce chapitre

***

Lorsque j'arrive à la gare de Mouthe, il fait nuit et la température est plutôt basse pour un mois de juin. Le Jura quoi ! Dans le taxi qui m'attend pour m'emmener directement au Chalet Clarines, j'envoie un message à Yann pour le tenir informé. Il me répond qu'il est avec les garçons et que le week end va être long sans moi. Je branche mes écouteurs et lance la playlist de mon téléphone en le serrant contre ma poitrine. Les différentes chansons qui défilent me font penser à lui évidemment et tout en écoutant « Millions reasons » de ma chanteuse préférée, je m'imagine en train de danser ce slow magnifique lovée dans ses bras. Les virages du col que nous montons et qui me berçaient jusqu' maintenant commencent à me faire regretter d'avoir mangé un sandwich dans le train. Je me concentre pour éviter de tapisser le fauteuil devant moi.

Nous nous garons face à cette énorme maison en bois entourée de verdure. Eclairée par des spots encastrés dans le sol, elle semble posée ici comme par magie. L'environnement est calme et apaisant. Je m'avance et monte jusqu'à l'entrée, dans laquelle je suis accueillie par un couple de personnes d'une cinquantaine d'années. Très chaleureux et hospitaliers. La dame me fait faire le tour du chalet et me présente les cinq chambres qui le composent. J'ai comme un sentiment de nostalgie quand je passe dans chacune d'entre elle, un peu comme si je me retrouvais dans le chalet de Katie quelques semaines auparavant. Et pourtant cette fois, je suis bien seule et ici dans un contexte purement professionnel : pas d'ébats passionnés au programme. Mélancolique, je continue la visite sans trop m'intéresser aux installations, j'aurai le temps d'approfondir pendant le week end. Lorsque nous arrivons au fond du couloir, mon hôte s'arrête devant la porte et se retourne vers moi, ce qui me tire de ma rêverie.

- Cette dernière chambre est différente des autres ! me dit-elle avec un sourire en coin.

Je ne réponds pas et lui sourit en retour. Ne comprenant toujours pas pourquoi elle reste sans bouger devant la porte, je lui intime d'ouvrir dans le but de la découvrir.

- Ce sera votre chambre pour le week end. Elle pousse la porte et me glisse un « bon week end mademoiselle » puis referme derrière elle.

Je m'avance dans le petit couloir qui mène à la chambre et découvre une immense pièce recouverte de bois du sol au plafond. Un lit gigantesque recouvert d'une couverture rouge est installé en plein milieu. Un bouquet de lys blanc est posé sur la table au fond. Je m'approche pour les sentir et me laisse emporter par leur parfum enchanteur. Je pivote pour contempler les installations. Sur la droite, une petite pièce : la salle de bain. Enfin petite, tout est relatif, elle doit bien faire une dizaine de mètre carré à elle seule. Une immense baignoire à jet autour de laquelle sont disposés des pétales de roses rouges et une douche à l'italienne dans le fond occupe l'espace épuré. L'eau chaude coule dans la baignoire emplissant la pièce d'une humidité réconfortante. Faire couler un bain aux arrivants fait-il partie de la prestation ? J'éteins l'eau sans comprendre pourquoi elle est en marche. Derrière le lit, une grande baie vitrée offre une vue sur les montagnes. Rien d'autre autour que de la nature, calme et sereine.

Je pose mes affaires et m'assoit sur le lit, me sentant complètement isolée du monde extérieur. Au bout de quelques minutes à me lamenter sur mon sort, et à m'auto flageller pour ne pas avoir accepté la proposition de Yann de venir avec moi, je décide de rejoindre la réception pour signaler aux propriétaires qu'il y a dû avoir une erreur dans l'attribution des chambres et que baigner dans le romantisme alors que je suis seule ne rime à rien. Alors que je m'apprête à sortir de la chambre, je suis interpellée :

- Bonsoir ma belle !

Mon cœur manque un battement et je n'ose pas me retourner. Une vague de chaleur m'envahit immédiatement. Bien évidemment, j'ai reconnu la voix de celui qui vient de me parler mais ça ne peut pas être vrai ! Je suis en train de rêver ! Ses larges mains posées sur mes hanches et son souffle chaud dans mon cou me font perdre la tête. Les larmes me montent aux yeux tandis qu'il m'embrasse à l'endroit magique. Je lui avais pourtant dit qu'il ne pouvait pas venir ce week end. Une onde de colère s'insinue en moi mais toutes ses caresses me font rapidement oublier les raisons de mon énervement et laisse place à un désir charnel incontrôlé. Je me retourne et pose mon regard dans le sien :

- Tu es fou !

- Oui...de toi !

Il n'en fallait pas plus pour que je lui saute au cou. Il me porte jusqu'à la salle de bain pendant que nos bouches ne se lâchent plus. Il me déshabille calmement sans me quitter des yeux, ce qui m'embrase littéralement.

- Un bain pour te détendre ?

Sans répondre, je me glisse dans l'eau chaude et m'allonge. Il me rejoint rapidement et se positionne en face de moi. Nous nous toisons sans oser parler. Je caresse ses mollets avec mes orteils, en silence mais ma curiosité l'emporte et j'ai besoin de comprendre comment il a monté son plan alors je le gronde gentiment :

- Je t'avais dit que tu ne pouvais pas venir ce week end ! je suis ici pour raisons professionnelles je te rappelle.

- Et moi je t'avais dit que tu ne te débarrasserais pas de moi aussi facilement !

- Non mais Yann, tu ne peux pas rester ! si mon patron l'apprend c'est la porte directe.

- On ne peut pas joindre l'utile à l'agréable ? Ne t'inquiète pas, il n'en saura rien, fais-moi confiance.

- J'ai encore un peu de mal vois-tu !

- Et qu'est ce qui fait que tu n'arrives pas à me faire confiance ?

- J'attends des preuves sur le plus long terme.

- Celle-là n'en est pas une ?

- Oui tu as raison, je ne te pensais pas capable d'autant d'audace. Un point monsieur !

Pendant que nous discutons, il me masse les pieds dans cette eau délicieusement parfumée à la rose. Je ferme les yeux et lâche un petit cri de plaisir. Il se redresse et vient se positionner au-dessus de moi, me faisant frissonner d'excitation. Son torse musclé et puissant ne fait qu'effleurer ma poitrine, mais ça me rend folle. De ses yeux de braises, il parcourt mon visage tandis qu'une goutte perle sur son front. Il est comme essoufflé.

- Est-ce qu'il faut qu'on se marie pour que tu comprennes à quel point tu es importante pour moi ? me susurre-t-il en me mordillant le lobe de l'oreille.

- Au bout de deux jours, c'est un peu précoce non ?

- Pas faux, mais j'ai du mal à attendre maintenant que tu es avec moi, je ne veux plus jamais prendre le risque de te perdre.

- Et tu penses que de me mettre une bague au doigt me retiendra ?

- Tu m'étonneras toujours Alice !

- Et je n'ai toujours pas donné de réponse, lui répondis-je en mettant la tête sous l'eau pour le narguer.

Lorsque je remonte à la surface, il est à genoux dans le bain et je n'ai pas le temps d'ouvrir les yeux qu'il attrape mon visage et m'embrasse avidement. Je suis son assaut et glisse mes mains sur son corps humide et chaud. Il se relève et me force à le suivre en prenant ma bouche en otage. Il m'enveloppe d'une serviette et m'emmène directement sur le lit ou nous nous laissons guidés par le désir brûlant que nous ressentons l'un pour l'autre.


Bad Trip - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant