Bad Trip - Tome 2

Alors ? (Pdv Yann)

- Yann, regarde celui-là avec son collant en lycra, ça fait super masculin ! me dit-elle en ricanant discrètement face au coureur qui vient de passer devant nous.

- Arrête d'être moqueuse comme ça ! c'est des sportifs Alice ! Ils n'ont pas le choix.

- Peut-être, mais alors le modèle poutre apparente à travers le caleçon...très peu pour moi ! pouffe-t-elle en se cachant dans sa veste.

- Tu es incorrigible !

- Ça me fait rire c'est tout ! si tu débarques comme ça en face de moi, je t'assure que ça cassera tout le mythe du mec super viril que je me suis fait de toi.

Je la prends par les épaules en riant et lui dépose un baiser sur le front pendant que les derniers participants passent la ligne d'arrivée. Elle a le don d'apporter de la gaieté dans n'importe quelle situation.

***

- Ça pue ton truc !

- C'est du fromage Alice !

- Oui mais alors ça sent fort, merci l'haleine de chacal ! me renvois-t-elle en se moquant de moi

Elle est très taquine ce soir et je décide de rentrer dans son jeu. Passer du temps avec elle me permet de la connaitre de mieux en mieux et elle est à l'opposé de Katie. Ni maquillée, ni habillée de façon sophistiquée, elle mange son plat en étant tout aussi charmante. Toujours le sourire aux lèvres, elle est une bulle de bonheur à elle seule.

- Tu vas pouvoir en profiter toute la nuit ! lui renvoyé je le plus sérieusement possible.

Elle se met à rire, surprise par ma remarque.

- Ca ne risque pas ! le chewing gum sera ton meilleur ami après t'être empiffré de croziflette au morbier. Tu apprendras que les odeurs en tout genre me dérangent fortement.

- Parce que saucisses lentilles c'est mieux ?

- Qui a dit que je t'en ferai profiter toute la nuit ?

- Tu ne pourras pas t'empêcher de me sauter dessus une fois couché, je te connais ! lui renvoyé-je sarcastique.

- Ah ouais ? c'est ce qu'on verra !

- Pari tenu !

Une fois dans la chambre, aucun de nous deux n'a pu résister à l'attirance que nous avons l'un pour l'autre, les différents parfums se mêlant à la fête !

Le week end s'est passé à merveille. Nous avons partagé des moments très intimes. Elle pourra créer une offre complète car nous avons testé les installations dans leur ensemble. La découverte de cette région nous a permis de prendre le temps d'apprécier la nature et de nous à pousser à la confession. Cette fille est étonnante de bienveillance et d'humour. Elle a toujours le mot pour rire et dédramatiser une situation.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit qui tu étais plus tôt ?

- Je te l'ai dit dans le courrier, je ne me sentais pas capable de te le dire.

- Oui mais tu as poussé le vice très loin et il a fallu que te dise que je ne voulais plus de toi pour que tu réagisses. Tu as besoin qu'on te pousse à l'extrême, c'est fou ! qu'est-ce que tu aurais fait si je n'avais plus jamais voulu te voir ?

- Tu veux vraiment parler de ça après une folle nuit d'amour ? J'aurai pleuré toutes les larmes de mon corps.

- Arrête de te foutre de moi Yann !

- Je ne me fous pas de toi, j'aurai été mal c'est sûr !

- J'avais oublié que coté communication verbale ce n'est pas encore ça ! toujours est-il que tu aurais dû me dire qui tu étais et Auriane aussi !

- Je sais !

- Et tes parents ? tu ne peux pas ne plus les voir du tout ?

- Tu veux vraiment manger le pain au chocolat par le nez ?

- Quoi ?!

- Si tu pouvais éviter ce sujet au petit déj, je t'en serai très reconnaissant.

Elle comprend immédiatement qu'elle vient de se lancer sur un terrain très glissant et finit par céder, en se renfrognant. Bien qu'à ses côtés, je me sens comme invincible, je suis prêt à tout sauf à ça, il est encore trop tôt pour moi.

Alors que nous sommes dans la voiture pour rentrer à Lyon, je lui pose la question qui me brûle les lèvres depuis maintenant presque quatre jours. Je pense avoir été assez patient.

- Tu n'as toujours pas de réponse à me donner ?

- Tu es bien impatient ! me taquine-t-elle en regardant par la fenêtre.

- Ça fait juste quatre jours qu'on batifole et qu'on ne se lâche plus, c'est tout. Mais, tu as raison, ne me donnes pas de réponse. Ne nous prenons pas la tête. Chacun fait sa vie et quand on se voit, on passe du bon temps, tu es d'accord avec cette idée ? Moi ça me va ! lui renvoyé-je en lui tendant la main pour qu'elle tape dedans scellant ce pacte diabolique.

- Arrête-toi !

- Quoi ?!

- J'ai dit arrête toi Yann !

- Tu vas vomir ? lui demandé-je pendant que j'immobilise la voiture sur le bas-côté.

En effet, nous descendons le col et j'ai bien peur que les virages aient eu raison de sa concentration sur la route pour se retenir. Lorsque la voiture est stationnée, elle se détache et enjambe le pommeau de vitesse pour se retrouver à califourchon sur mes genoux. Ses hormones sont en ébullition et presque incontrôlables. Elle m'enlace de ses bras et m'embrasse comme si sa vie en dépendait. Je me laisse faire et glisse mes mains dans son dos. Heureusement cette route n'est pas très empruntée, car je me vois mal faire des galipettes dans l'habitacle de la voiture.

A bout de souffle, elle se redresse pour me faire face :

- Ça te va comme réponse ?

- Hum...ça n'est pas la réponse exacte. Je t'ai donné deux solutions continué-je en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Elle rougit immédiatement et se cache le visage dans ses mains. Je lui enlève et l'oblige à m'affronter directement. Ses yeux verts sont larmoyants et un sourire s'étend sur ses lèvres. Je souris à mon tour, la poussant à la confession.

- Je ne sais pas lequel de nous deux a le plus de mal à parler finalement lui dis-je sur un ton ironique.

Elle baisse les yeux et soupire puis ouvre la bouche pour commencer mais s'y reprend en plusieurs fois. Elle réfléchit à la façon de tourner sa phrase et je n'arrive pas à discerner si c'est un bon présage ou non. Au bout de quelques minutes, elle me caresse la joue et colle son front contre le mien :

- Si tu veux tout savoir Yann... mon cœur est entier et il est tout à toi !