Son attitude traduit exactement l'état psychologique dans lequel il se trouve actuellement : perdu. J'ai l'impression d'avoir à faire à un petit garçon (enfin pas si jeune que ça quand il s'agit de me faire plier avec ses baisers...bref !). Il est timide dans un premier temps mais reprend vite de la contenance lorsque je m'approche de lui, suite à sa demande. Je suis heureuse et libérée dès lors que je suis dans ses bras. Je sais pertinemment qu'il nous reste des tas de choses à régler, des montagnes de questions restées sans réponse, mais je savoure le moment présent sans me poser plus de questions. Bien que je ne le connaisse pas depuis longtemps, j'ai bien compris qu'il ne voulait pas que je l'interroge sur les raisons qui l'ont poussé à dormir dehors et je reviendrai sur le sujet plus tard, mais pour l'instant je profite de cet instant et de la tendresse qu'il m'offre. J'ai comme l'impression que dès lors que nous sommes dans les bras l'un de l'autre, plus rien n'existe autour de nous. Nous ne formons qu'un et nous sommes invincibles face au monde extérieur. Il se pose d'ailleurs la question de savoir si l'échange actuel entre nous est bien réel car il semble rêver mais je le fais revenir à la réalité en lui prouvant que nous sommes bien tous les deux en train de nous câliner. Il se laisse faire et je prends alors les commandes. De toutes mes forces je le repousse pour pouvoir être au-dessus de lui mais ma tac tic échoue lamentablement et nous nous retrouvons à rouler par terre (aussi gracieusement que je puisse en être capable), lui toujours positionné au-dessus de moi
- Tu ne pourras pas me dominer ma belle me lance-t-il avec un sourire à faire fondre mon petit cœur de guimauve
- C'est ce qu'on va voir !
Je remonte mes mains sous son tee shirt et les positionnent au niveau de ses côtes. Il se met à se tortiller dans tous les sens et à rire à gorge déployée. Je n'avais encore jamais entendu ce son magique. Un rire si pur d'enfant innocent. Pendant mon assaut, il se décale sur le côté ce qui me permet d'accrocher ma jambe autour de la sienne et de faire basculer mon poids sur corps sur la droite pour le renverser et me positionner à califourchon sur lui. Même si je l'ai désarçonné avec mon attaque furtive, j'ai bien senti qu'il me laissait gagner. Evidemment qu'avec la taille qu'il fait face à mon petit mètre soixante-dix, je n'aurais pu rivaliser. Je me retrouve donc à cheval sur lui en tenant ses mains de chaque côté de sa tête.
- Et qu'est-ce que tu fais de plus maintenant ? me renvoi-t-il taquin
- J'ai les pleins pouvoir monsieur !
- Et moi une vue directe sur ta poitrine !
Oups j'avais oublié ce détail ! En effet, avec la position que j'ai, penchée en avant pour lui tenir les mains, il est à environ dix centimètres de pouvoir embrasser mes seins. Rien que d'y penser, les papillons que je tenais encore enfermés jusqu'à maintenant commencent à se frayer un chemin jusqu'à mon bas ventre. Je rougis immédiatement.
- Vous êtes facilement atteignable Mademoiselle !
- Pas du tout vous vous trompez ! c'est vous qui allez avoir du mal à ne pas bouger lui répondis-je en me frottant gentiment sur son torse.
La tension monte entre nous. Et pas que la tension Alice si tu continues comme ça ! m'intime ma conscience, bien plus consciente que moi à cet instant. Je l'envoie balader et continue mon petit manège.
- Vous n'avez pas le droit d'user de vos charmes !
- Et qu'est ce qui m'en empêche ?
- Vous êtes coquine !
- Vous n'avez pas idée !
Il est espiègle et j'adore ça. Il semble détendu, hormis une partie de son anatomie qui est plutôt en alerte à ce moment-là. Nous nous embrassons de nouveau et il se relève doucement pour que nous nous retrouvions en position assise. Au bout de quelques minutes de coquineries, mes lèvres sont en feu et gonflées par ses baisers incessants. Je ne m'en plains pas. Il s'arrête alors, prend mon visage entre ses mains et me regarde. Il respire rapidement sans me quitter des yeux. Un éclair de lucidité, ou de prise de conscience traverse son regard.
- Alice, je suis tellement bien avec toi. J'ai besoin d'être avec toi mais je ne peux pas. Je ne veux pas que tu penses que je me sers de toi mais tu es la seule capable de m'apaiser. J'ai fait une connerie, je suis un lâche, une merde et toi tu es si pure, si droite. Si tu restes proche de moi, tu vas devenir comme moi et je ne veux pas !
- Mais qu'est-ce que tu dis Yann...tu n'es pas quelqu'un de mauvais et je ne suis pas parfaite non plus !
Bien que ses propos soient durs, il ne s'énerve pas. Il est comme résigné, faisant un triste constat sur sa personne. Je ne peux pas le laisser dire des choses pareilles. Je sais qu'il est brisé et je ne sais pour quelles raisons, le peu qui lui restait de dignité s'est évaporé mais je me dois de le réconforter et de lui apporter un soutien sans faille. Je ne peux plus le laisser régler ses problèmes seul. Je vois bien ce que ça a donné. Encore une de tes bonnes idées ! la prochaine fois tu t'abstiendras ! Si Pierre ne m'avait pas indiqué ou il se trouvait, je n'aurai peut-être jamais eu de nouvelles de lui mais maintenant qu'il est là, avec moi, je vais me battre à ses côtés et je veux qu'il le comprenne.
- Yann tu n'es plus tout seul, je suis là !
- Mais tu ne peux pas m'aider...
- Si je le peux, fais-moi confiance, je ne te laisserai plus partir !
Il soupire mais ne répond pas. Je ne me hasarde pas à lui demander les raisons de son comportement. La communication non verbale étant plus efficace pour le moment, je lui fais comprendre ce que je souhaite par des gestes. Je me lève et le prend par la main. En silence, il me suit. Je n'ai encore jamais fait ce que je m'apprête à faire mais je suis poussée comme par enchantement. D'ordinaire pudique, je ne me dévoile que difficilement et toujours dans la pénombre mais lorsque nous arrivons à la salle de bain, je le déshabille doucement sans le quitter des yeux. Il se laisse faire et fais de même avec mes vêtements. Et en lumière s'il vous plait ! Nous nous retrouvons nus l'un en face de l'autre. Pour les complexes on repassera !
- Qu'est-ce qu'on fait ? me demande-t-il
- Chut ! me contenté-je de lui répondre pour ne pas perdre ma motivation.
Nous sommes dans le plus simple appareil et je le guide jusqu'à la douche. Lorsque je l'allume, l'eau est gelée. Je sursaute et je sens Yann sourire derrière moi. Il m'enveloppe de ses bras, comme pour me réchauffer mais je frissonne. Est-ce lui ou l'eau froide qui me fait cette effet ? Arrête de te poser des questions absurdes bon sang ! dès lors qu'elle se réchauffe, je me retourne pour me retrouver face à lui tandis que l'eau dégouline sur mes cheveux. Je ferme les yeux et penche la tête en arrière, mais je sens sa main se positionner sur ma nuque et des tout petits baisers descendent le long de ma pomme d'Adam. Son torse musclé est collé contre ma poitrine et je me redresse jusqu'à poser ma joue sur ses pectoraux fermes. Je serre mes bras autour de sa taille et il me caresse doucement les cheveux sous l'eau ruisselante. Quel moment intime ! je n'ai jamais vécu ça. Même avec Pierre, avec qui je suis restée presque deux ans. Il ne supportait pas que l'on entre dans son intimité et j'étais pareil à l'époque. Pas si lointaine que ça finalement. Mais une telle proximité avec Yann éveille tous mes sens. Les papillons sont maintenant au niveau de mes jambes qui se ramollissent doucement. Ce qui semble étrange, c'est que nous nous retrouvions dans cette posture alors que nous ne sommes jamais allés plus loin que des bisous. Pourquoi ? y-a-t-il un ordre d'étapes à respecter ? je me surprends à penser comme ma sœur. Florence sort de ce corps et laisse toi guider.
Yann tend son bras pour attraper le gel douche et commence à me frotter le dos. Ses mains sont douces et je savoure l'odeur de l'amande douce qui se répand dans la douche. Je me recule et il passe ses mains sur ma poitrine puis sur mon ventre. Il me donne ensuite le savon et je fais de même promenant mes mains de ses épaules larges jusqu'à son nombril. Aucun de nous deux ne passe en dessous de la ceinture et je lui suis intimement reconnaissant de ne pas dépasser cette limite sans me demander mon autorisation. Je prends le shampoing et m'active à lui nettoyer les cheveux. Je masse son crâne ce qui lui fait fermer les yeux et gémir de plaisir. Assez satisfaite, je lui dépose un bisou sur le nez pour le faire revenir à la réalité. Alors qu'il pose mes mains sur fesses, il m'attire à lui. En effet, le perchoir qui servirait aux papillons de plus en plus insistant est fièrement dressé.
- Je n'irais pas plus loin ma belle, même si l'envie ne manque pas !
Je me contente de lui sourire en guise d'approbation. Nous terminons par nous rincer et sortîmes de la douche.
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Bad Trip - Tome 2
RomanceAlice a enfin compris qui était celui qui se cachait derrière tous ces indices et commence à comprendre les motifs de cette attitude. Elle est cependant loin de s'imaginer dans quel capharnaüm familial elle a mis les pieds malgré elle. Yann vient d...