Feuille d'Automne ferma les yeux et s'assit dans son fauteuil. La Lune était déjà haute dans le ciel et la guérisseuse venait de diagnostiquer le trentième malade de la journée. Elle se sentait dépassée. Elle n'en pouvait plus. Mais elle devait garder la tête haute. Comme la Lune. Pour la Grande Prêtresse et pour son peuple, mais aussi pour ses ancêtres et tous les patients qui comptaient sur elle et ses talents pour guérir.
Voilà une semaine que les deux Transferts avaient été bannis et que les autres coupables dont le sort avait été décidé au Jugement purgeaient leur peine dans des cellules humides ou au bout d'une corde. Et depuis une semaine, les cas de maladies semblables à celle dont la petite Saundra avait été victime augmentaient sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter.
On toqua à la porte de la chaumière.
La guérisseuse se leva et d'un pas réticent, s'enquit sur son visiteur.
— Ah c'est toi mon grand, souffla-t-elle soulagée en voyant apparaître Zed par l'encadrement de la porte. Dis-moi, tu n'as pas de symptômes ? s'inquiéta-t-elle alors.
— Non, ne t'en fais pas, je voulais juste voir comment tu allais. Et j'en pouvais plus de mon père et de Jarla, j'avais besoin d'espace.
— D'espace, dis-tu ? Et tu viens dans ma hutte pour cela ? s'amusa la sorcière.
Le jeune homme lui rendit un sourire gêné.
— Prends cela mon garçon, lui offrit-elle alors qu'elle venait de fouiller dans ses placards pour en ressortir une petite fiole violette. Un remède de mon cru contre les pères et les belles-mères insupportables.
Elle lui fit un clin d'œil puis son visage se rembrunit.
— Plus sérieusement, Zed, je crois que cette fiole peut t'aider à tenir à l'écart le Mal qui se propage, au moins de manière temporaire. Prends-le pour moi, pour ta mère, s'il te plaît.
— Et tu en as pour toi ? demanda le jeune homme en fronçant les sourcils.
La guérisseuse lui offrit un demi-sourire.
— Tu sais bien que je ferai toujours passer ceux qui me sont chers avant moi.
— Non Tini, je ne peux pas, garde le, c'est toi qui est au contact de tous ces malades toute la journée, tu en as plus besoin que moi.
— N'essaie pas de jouer aux héros mon petit. Je ne pense pas devoir te rappeler que tu as la même condition que ta mère – thesna a Dorur i erghrer – et que bien que compensé par tes innombrables qualités, tu ne pourras rien contre la maladie. Des temps durs s'annoncent, Zed, crois-moi. Pour notre peuple et pour ce monde. Et avec May dans le Sauvage... Seulement accompagnée de Charly... Pourvu qu'ils arrivent jusque chez Salavenn sans encombre, sinon...
— Sinon quoi ?
La guérisseuse chassa l'air de sa main.
— Mieux vaut ne pas y penser. Et il n'y a pas de raison pour que cela arrive. Je compte sur nos alliés pour nous éviter la catastrophe qui pourrait s'abattre sur nous.
— Quelque chose de pire que la maladie ?
La sorcière hocha la tête. Un courant d'air froid fit grincer la porte restée entrouverte, Zed frissonna.
— Lorsque la Lune se réveille... récita la guérisseuse d'une voix étonnement grave, elle engloutit tout sur son passage.
_____________________
*dernière mise à jour : 20/10/18*
Et ainsi s'achève la deuxième partie du récit de May !
Tadaaaaaaa 🎉😄🤩*trompettes, roulement de tambours*
À partir de maintenant, les chapitres alterneront entre le point de vue de May et un point de vue omniscient... Gros suspens !
J'espère que vous avez pris du plaisir à me lire jusque là, n'hésitez pas à me faire savoir ce que vous en penser, toutes vos remarques m'intéressent ! :)
Je vous souhaite plein de bonnes choses avant le prochain chapitre, moi je suis en vacaaannnnces ! (ce qui signifie en fait bosser bosser bosser, mais ça fait rien, j'aime ça xD))
Prenez soin de vous :3
VOUS LISEZ
Jusqu'à ce que tout disparaisse derrière la Lune
FantasyMay pense être une ado ordinaire. Elle pense que rêver de créatures d'ombre et de poussière est normal. Et elle ne voit pas pourquoi obtenir un score aussi élevé à l'Évaluation, lorsqu'elle atterrit par hasard dans un monde de sorciers, pourrait la...