✨Chapitre 20,5 - De questions et de chagrin

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Oui, c'est un demi-chapitre... ^^" et le premier d'un point de vue externe aussi... J'espère que vous saurez l'apprécier :) Bonne lecture !

Maître Gorigann souffla. Un poids étouffant semblait s'être abattu sur ses épaules. Il s'assit à côté de Zed qui avait le regard dans le vide, comme s'il méditait ce qui venait de se passer.

— Tu n'as pas tort mon garçon, tu y es allé un peu fort, délivra enfin Maître Gorigann. Tu nous l'as fabuleusement brisée. Bravo. Elle va te détester maintenant.

— Que voulais-tu que je fasse ? se défendit Zed. Il serait temps qu'elle se rende compte de qui elle est et de la force qu'elle a. Ça  fait six mois qu'elle porte le pouvoir le plus puissant des Transferts du C.I.S.I depuis Mike et elle agit comme si on lui avait donné un jouet dont elle aime pas la couleur. Fallait bien qu'elle ouvre les yeux un jour ou l'autre ! Et arrête de lire dans mes pensées quand je fais pas gaffe, sermonna-t-il le maître.

— On ne sait pas qui elle est... reprit Gorigann, ignorant l'ordre du jeune sorcier.

Zed tourna soudain sa tête vers son mentor, piqué à vif.

— Et tu penses quoi alors ? demanda-t-il.

— Je partage l'avis de Feuille d'Automne, lui répondit le vieil homme les sourcils froncés, en pleine réflexion. Ses parents ne peuvent pas être humains. Il y a trop de faits la concernant qui ne peuvent pas se résumer à de simples coïncidences... Et neuf à l'Évaluation ! Aucun Transfert n'a jamais eu un score aussi fabuleux.

— Sauf Mike, objecta le garçon.

— Veux-tu que je te rappelle ce qui s'est passé avec Mike ?

— Je m'en passerai merci. Qu'est-ce qu'on peut en conclure ? voulut savoir le garçon.

— Je ne sais pas, admit le Maître en soupirant. Mais il faut que nous soyons vigilants. En plus, tu deviens proche de May. Enfin, tu le redeviendras si elle te pardonne. Et je sais ce que tu en penses... ajouta le maître avec un sourire en coin, sautant du coq à l'âne.

— Gorigann... Tu es incorrigible, souffla Zed, à la fois exaspéré et embarrassé, le rouge lui montant aux joues malgré lui.

— Mais il va falloir que tu prennes tes distances.

— Pourquoi ?! s'offusqua le garçon.

— Ne pose pas de questions auxquelles tu connais déjà les réponses, le coupa Maître Gorigann.

Zed souffla. Un poids étouffant semblait s'être à son tour abattu sur ses épaules.

— Ça  va durer combien de temps tout ça ? Combien de temps va-t-elle pouvoir vivre ici ?

— Ce qu'il y a, c'est que...

Le sorcier dont la contrariété rendait ses rides plus apparentes se releva en fronçant les sourcils et huma l'air. La forêt était silencieuse, seuls résonnaient quelques bruits d'oiseaux timides et la mélodie du vent dans les branches étincelantes des arbres. Une larme coulait le long de la joue de Zed qui avait renoncé à la contenir plus longtemps. Gorigann, ne détectant rien qui puisse le contrarier, se retourna vers son apprenti :

— J'allais oublier le plus important.

— Qu'est-ce qui y'a ? bougonna le grand brun.

— Il y a bien un moyen de protéger May et d'apprendre qui elle est vraiment.

— Et c'est quoi ?

— Rien qui puisse te réjouir... mais j'ai peur que les arbres nous espionnent alors je vais être obligé de m'insinuer dans ton esprit pour te livrer le plan, s'excusa Le Maître.

— Vas-y, soupira Zed à contrecœur.

Au fur et à mesure que les pensées de Gorigann parvenaient à Zed, ce dernier fronçait de plus en plus les sourcils et les larmes redoublèrent leur course silencieuse le long de ses joues rougies par le froid de la nuit.

Jusqu'à ce que tout disparaisse derrière la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant