Éternels (en réécriture)

Chapitre 9

Jasper's P.O.V.

　

　

J'avais envie de l'écouter et de la réconforter, et je réprimai mes envies de l'enlacer. Juste l'idée de la prendre dans mes bras me hantait à un tel point, ça aidait surement à me rendre fou. Heureusement qu'elle ne le savait pas! Elle me repousserait, je n'en doutais pas une seconde! Elle n'était pas agressive, mais elle se défendait lorsqu'on faisait un geste qu'elle n'appréciait pas, disons. C'est alors qu'elle me raconta tout... Parler de son père lui fit mal sur le coup, ça lui faisait revivre la douleur du passé. Je supportais mal qu'elle souffre devant mes yeux, mais je me rassurai tout de même en me disant que ça lui ferait du bien, peut-être pas tout de suite, mais éventuellement... Ça lui pris un peu de temps avant de relâcher sa garde, et lorsqu'elle fut convaincue de mes bonnes intentions, elle s'ouvrit à moi. Elle n'avait pas eu une enfance facile, et aux premiers abords, ça ne paraît même pas, elle sait cacher ses émotions. Ou c'est peut-être dû au fait qu'elle s'est fait une carapace au fil des ans. Oui, c'était surement ça. On apprend bien des choses, avec le temps. Même moi, j'ai appris beaucoup. On change, on évolue, c'est normal. Avant, je m'amusais avec les filles, je jouais avec leur sentiments. Je me servais de mon charme et de mon pouvoir de séduction pour les faire craquer, je flirtais avec elles, nous faisions des activitées, tout allait super bien et quand j'était tanné, je les laissais. Comme ça, sans raison. Les gars étaient jaloux de moi, et les filles étaient à mes pieds. Mais ce temps là est révolu. J'ai compris que les filles avaient des sentiments, et que j'étais plus capable de les jeter comme des ordures quand j'en avais assez d'elles. Je n'étais plus capable de les blesser, parce qu'un jour j'ai ressenti des remords par rapport à tout ça, et je ne voulais plus jamais en avoir... C'est vraiment désagréable comme expérience. Aujourd'hui, je me trouve tellement idiot d'avoir fait subir ça à des filles, la plupart si fragiles. Mais je n'avais jamais réellement tombé en amour avec l'une d'elles. C'est vraiment la première fois que je ressens quelque chose de si intense, et je trouve ça bizarre. J'ai toujours cru que le vrai amour n'existait pas, et voilà que je rencontre cette fille, Leya, qui me rend dingue. Avec elle, je ne suis pas capable de me servir de mon don en séduction, ça ne marche juste pas. J'essaye, et je fige sur place. Je perd mes moyens en sa présence, je ne suis plus capable de penser clairement. Elle va finir par me rendre complètement fou, un jour! Je commence déjà à l'être un petit peu plus chaque jour... Mais pas seulement fou, fou d'elle aussi! De son regard, tantôt en colère, tantôt doux. De ses cheveux, rouges excentriques, qui reflètent aussi bien sa personnalité. De sa manière d'agir avec moi, parfois avec frustration, parfois avec une hilarité bien cachée. On aurait dit qu'elle s'amusait à mes dépens! Elle interrompis mes pensées:

-Merci de m'avoir écoutée, chuchota-elle. J'ai conscience de m'avoir appitoyée sur mon sort à plusieurs reprises, et je m'excuse si je t'ai ennuyé, tu n'as pas à écouter mes problèmes, et...

-Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit! Tu ne m'ennuies pas, au contraire! Je suis juste content de pouvoir t'aider. Le simple fait de t'écouter, de savoir que tu me fais assez confiance pour me dire de telles choses, ça me comble.

J'attendis qu'elle réagisse, mais elle n'en fit rien.

-C'est vraiment gentil de ta part, dit-elle au bout d'un moment. Je me perd dans les bois, tu me retrouves et m'emmène vers une nouvelle vie, et tu viens me tenir compagnie pour pas que je sois seule... Et là, tu me proposes de m'écouter raconter ce que j'ai enduré pendant ces années si sombres... Elle eut les yeux plein d'eau. Tu me sauves la vie, tu t'en rend compte? me demanda-t-elle.

J'eus une autre envie de la prendre dans mes bras, mais cette fois je ne pus réprimer mon désir plus longtemps. Elle commença à pleurer sur mon épaule, et elle m'étreignit d'une façon qui voulait dire: je t'en prie, ne pars pas, j'ai besoin de toi... Pas besoin de mots pour deviner ça, je le ressentais. Je lui frottais le dos, et une fois de plus, mes pensées n'arrivaient pas à s'éclaircir, une réaction qui était due à cette proximité nouvelle entre elle et moi, je n'en doutais pas. Après quelques minutes, ses larmes s'arrêtèrent, mais nous ne bougeâmes pas de cette position.