Éternels (en réécriture)

Chapitre 11

Leya's P.O.V.

Ils se rendirent compte que je pouvais garder la cadence pendant longtemps, ce qui parut les surprendre vu que j'étais une débutante. Le loup brun foncé pris un air songé, tandis que la louve noire m'obligeait à manger. Je chassai avec elle, et malgré mes réticences pour cette façon de se nourrir, je parvins à attraper un castor et à l'engloutir au complet. J'en déduis vite que ce n'était pas assez, et je dus donc en attraper encore deux autres avant d'être rassasiée, ce qui me découragea. Je n'aimais pas faire de mal aux autres animaux. Ils me répétaient sans cesse le même argument: est-ce que tu as de la peine pour le boeuf avant d'avoir mangé un steak? Je levais les yeux au ciel à chaque fois, m'évertuant à leur répéter que ce n'était pas la même chose, et ils rétorquaient que si, au contraire, ce l'était. Au bout d'un moment, je me fatiguai, me disant que ce n'était pas aujourd'hui que je gagnerais ce combat. Je dus m'entraîner pendant tout l'après-midi. Premièrement, je devais entendre le moindre son. Quand je me concentrais, je percevais tout ce qui se passait dans un rayon d'au moins trois bons kilomètres... Wouah, c'était beaucoup! Deuxièmement, nous reprîmes la séance de lutte -je m'amusais à l'appeler ainsi. À la fin, j'était totalement à l'aise. J'étais plutôt fière de moi, et je sentais qu'eux aussi. Ils voyaient que je n'était pas incompétante et ils commençaient à me respecter, ce que j'appréciais. Nous rentrâmes bien avant l'heure du souper, car ils jugeaient que c'était assez pour aujourd'hui et que j'avais bien travaillé. Oui j'étais contente d'avoir un peu plus de temps libre, mais ça ne changeait rien, car même si nous étions arrivés avant six heures le soir, les autres, et surtout Jasper, n'étaient pas encore rentrés, eux... Je regardai l'heure, et m'apperçu qu'il n'était que quatre heure. Génial! Encore deux heures à attendre qu'il arrive. Peut-être bien qu'il serait fâché contre moi? Non, sûrement pas. Peu importe son humeur, je tenais absolument à m'excuser. J'espérais qu'il me pardonnerait ma saute d'humeur soudaine, et mon accusation vraiment pas fondée pour le moins du monde. Je ne me rappelais de rien, c'est pour ça que j'avais tout de suite jugé que c'était de sa faute. Pauvre lui... J'avais hâte de le voir, même si j'étais quand même nerveuse. Tandis que Thom était occupé à écouter un film de James Bond, Sarah était montée à l'étage, endroit où je n'étais jamais allée. J'allai donc la rejoindre. Elle me salua, et m'invita à m'asseoir à côté d'elle sur les bancs colorés qui étaient en haut de l'escalier.

-C'est joli, les bancs.

-Oui, c'est une idée de Lucy. Elle aime bien décorer.

-Elle est douée, constatai-je en remarquant que les couleurs étaient toutes bien agencées ensemble, que les meubles sortaient de l'ordinaire et que les rideaux de fenêtres assortis aux bancs resplendissaient d'imagination.

-Et puis, comment ça va... avec Jasper?

-Bien.

Elle ne fut pas convaincue.

-D'accord, je te crois. Seulement, ta bouche dit oui, et tes yeux disent que non.

Je ris.

-Ok, ok, c'est vrai. Ça ne va pas super bien.

-Tu veux en parler? me demanda-t-elle, sincèrement curieuse de savoir ce qui n'allait pas. Si tu ne veux pas, je comprend. Elle était honnête quand elle disait ça, je voyais que j'avais vraiment le choix et qu'elle comprendrait si je ne voulais pas. Elle ne me forçait pas du tout. Je décidai quand même de lui en parler, ne pouvant plus me retenir. Elle m'écoutait attentivement.

-Ça va s'arranger, ne t'inquiète pas. Et puis même s'il est fâché, il ne le sera pas éternellement, non?

-Non, tu as raison. Je veux à tout prix m'excuser. Tu vois, c'est pour ça que j'aurais voulu revenir ce midi. J'ai prétexté que je voulais me reposer seulement pour que Thom ne se doute de rien à mon sujet.