(LISEZ LE TOME 1 AVANT !!)
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue.
Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité... Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de...
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Nous n'avons pas compris.
Quand mon petit Gero est revenu en courant des champs alentours en criant que des géants piétinaient tout sur leur passage, nous n'avons pas compris.
Quand le sol a commencé à trembler au point que la margelle du puits a chuté dans l'eau, nous ne comprenions toujours pas.
Quand les silhouettes gigantesques, lentes et terrifiantes, se sont avancées dans les plaines dans notre direction, même si nous n'avions jamais vu un seul de ces monstres, nous avons fini par comprendre.
Les titans existent réellement. Et même si rien n'expliquait leur présence dans les Murs, ils fondaient sur nous.
Les troupeaux ont remonté les routes puis se sont perdus au loin. J'ai jeté mon livre quand une vache beuglante est venue briser une de mes fenêtres. Gero s'est réfugié dans mes bras et nous sommes sortis à l'extérieur. Tous les habitants hurlaient, pleuraient ou priaient. Je me souvint alors du prêche de ce révérend passé l'autre jour par chez nous, et qui nous prédisait de sombres jours à venir.
Avons-nous péché ? Ces monstres sont-ils notre punition ?
Je ne perd pas une minute. La surprise et la frayeur passées, je ne pense plus qu'à mon fils. Son père et lui étaient partis au champs, mais il est le seul à être revenu... Je ne dois pas y penser. Je dois nous sauver. Mais comment ? Les titans avancent si vite !
La charrette, Gero ! Attelle le cheval, vite ! Nous devons nous éloigner d'ici, et emmener le plus de gens possible avec nous ! Les vieillards, les plus petits... Ceux qui ne peuvent marcher ! Il cesse de pleurer et ses membres retrouvent d'un coup leur automatisme sous les ordres de sa mère.
Tout le monde est rassemblé sur la place ; une troupe a déjà commencé à remonter vers le Mur Rose, mais que valent nos petites jambes face à ces monstres ?! Il seront sur nous en un rien de temps ! Je me retourne une dernière fois sur ma maison. Toute ma vie est ici. Je suis née dans ce village, et je comptais y mourir. Paisiblement. Pas comme ça... Je repense à mes livres, à mes chapeaux de paille que je prenais tant de plaisir à tresser... Dans un dernier sursaut, surmontant ma peur, je prends la peine de fermer ma porte. C'est inutile, je le sais, mais... j'ai eu besoin de le faire...
Gero amène la charrette, tirée par notre vieux canasson, qui n'en a plus pour longtemps. Une grappe d'individus y a déjà pris place, et un autre chariot monte déjà la colline plus loin, tout aussi chargé. Monte dedans, mon petit. Si cette carne doit rendre les armes, nous n'aurons plus qu'à courir.
Je me retourne. Sainte Rose, ils sont déjà presque sur nous ! Je distingue leurs bouches dégoulinantes, leurs sourires figés... C'est donc vrai ce qu'on raconte ?! Ils ne parlent pas, ne ressentent rien ? J'aimerai tant leur dire de s'arrêter, les supplier...
Je tire la bride et le cheval se met à souffler. La pente est trop rude pour lui, avec un tel fardeau de vies. Allez, je t'en prie ! Un effort ! J'entends un formidable vacarme ; les premières maisons sont déjà piétinées. Ce sera bientôt notre tour ! Certains sont déjà descendus et montent la colline par leurs propres moyens. Je m'apprête à saisir Gero contre moi et à tenter vainement de lui faire un rempart de mon corps. Je sens leur haleine brûlante chauffer la moelle de mes os...
Un sifflement sourd retentit au-dessus de ma tête et un hennissement de cheval devant moi. Je lève les yeux et distingue sur le bord de la colline une compagnie montée. Je reconnais les uniformes ; ce sont des soldats ! Ils viennent nous sauver ! Je me remets à respirer...
Tandis que j'aide Gero à grimper le long de la pente, je jette un oeil en contrebas. Un des titans est tombé à terre et commence à s'évaporer. Le temps d'un éclair, j'aperçois une petite silhouette virevoltante s'abattre sur la nuque d'un second qui tombe en avant sans un cri. Je suis hypnotisée par ce ballet aérien.
D'autres monstres se ruent sur les habitations et le mur de devant de ma maison s'effondre. Le soldat qui tient la dragée haute à ces géants retourne à la charge - je l'ai à peine vu, posé sur un toit - et se transforme de nouveau en couperet mortel. Comment peut-on bouger ainsi, ce n'est pas humain !
Est-il un ange, ou un démon !?
Une main secourable m'aide à me hisser sur un chariot. Une jeune fille aux cheveux bruns et aux yeux déterminés coordonne la fuite. Je vois l'écusson sur sa veste ; c'est une exploratrice. Je comprends, celui qui se bat en bas, c'est sans doute un explorateur ! Je lui demande s'il sont tous aussi forts et elle me répond avec un sourire en coin que celui-ci est bien plus fort que les autres.
Les titans se présentent en nombre, mais tombent comme des mouches fauchées par un torchon mouillé. Gero ouvre de grands yeux ; j'essaie de les lui cacher pour qu'il ne voit pas les gerbes de sang, mais nous finissons par nous éloigner. On a attelé à la charrette l'un des puissants chevaux militaires et nous décollons en un rien de temps.
La jeune femme me déclare que nous sommes le premier village qu'ils croisent à avoir été atteint par les titans. Que se passe-t-il ? Pourquoi les titans sont-ils ici ?! Elle ne me donne pas de réponse. Et votre ami, le vaillant soldat qui est en train de se battre, il ne vient pas avec nous ? Elle me dit qu'il va les retenir le temps que nous prenions de l'avance ; ensuite, nous serons escortés par deux membres de la garnison jusqu'à Trost, tandis que le reste de la troupe continuera sa route vers le sud-est à la recherche d'autres citoyens à sauver. Vous ne restez pas avec nous alors ?
Elle me sourit et s'éloigne de la charrette avec les autres soldats. Attendez, dites-moi, comment il s'appelle ? Cet explorateur si fort et si rapide qu'on ne peut espérer l'apercevoir ? Juste un nom !
Livaï. Livaï tout court. C'est le nom d'un ange, sans doute ! Dites-lui que Helma Kerstin et son fils lui doivent la vie et le remercient ! Vous lui direz ?