(Im)prévu [Terminé ✅]

Chapitre 28

Je ne pouvais pas rester dans cette rue avec tous ses regards sur moi, surtout ceux de mes amis inquiets et de lui. Qu'est-ce qu'il foutait là d'ailleurs ?

Je ne connaissais qu'un endroit proche d'ici qui avait le don de me calmer et de me recentrer. Je m'installais au pied d'un arbre et fermai les yeux quelques secondes pour apprécier la nature qui m'entourait et les douces odeurs qui en dégageait.

Je rouvris doucement les yeux déjà apaisés et regardai l'eau du lac crépiter devant moi et refléter la douce lueur de la lune, à quelques pas de moi. Je me perdais doucement dans cette douce eau et mon cœur recommençait à battre régulièrement. Je sentais un léger liquide froid couler le long de mes tempes mais je n'en fis rien.

Je sursautai lorsqu'un craquement se fit entendre derrière-moi. Je tournais la tête brusquement sous la surprise. C'était peut-être un écureuil ou bien un lapin. Il faisait sombre toutefois je pus distinguer une silhouette qui se détachait des troncs et s'avançait lentement. La silhouette était musclée et tout de suite je me crus dans un de ces films d'horreur.

Je restai figée de peur, et si c'était un tueur ? Ou encore pire un psychopathe ? Mes yeux étaient rivés sur cette silhouette s'approchant de plus en plus de moi et il m'était toujours impossible de bouger.

Je soupirai de soulagement quand je reconnus la personne qui se dressait en face de moi. Je reconnus ses yeux sombres, son sourire en coin et sa façon confiante de marcher.

- Tu m'as fait peur ! m'exclamai-je en reprenant ma respiration.

- J'ai fait peur à Jade Hooligan ? rigola-t-il en s'installant à côté de moi.

- Ne te fous pas de ma gueule. Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je perplexe par sa présence.

- Je voulais savoir comment tu allais, répondit-il simplement en observant la vue devant lui.

- Je veux dire en ville, ajoutai-je en tournant le regard vers lui.

- J'avais des affaires à régler ici, dit-il en se tournant vers moi de nouveau.

Un blanc s'immisça, je ne savais pas quoi dire. Cela faisait tout de même deux mois que nous ne nous étions pas vus. Moi qui pensais ne plus jamais le revoir, j'avais tout faux. Il n'avait pas vraiment changé et sa présence me procurait quelques frissons. Ça m'avait suffi pour me rappeler nos baisers et notre proximité à Los Angeles.

- Tu t'es bien battue contre ce mec, je ne t'avais jamais vu te battre comme ça, déclara-t-il en me scrutant du regard.

Tu devrais faire soigner cette plaie, ajouta-t-il en passant délicatement son pouce au niveau de mon arcade.

Je fermis les yeux quelques secondes sous son contact. Lorsque je les rouvris, il me regardait droit dans les yeux puis il se leva et me tendit sa main.

- Viens avec moi, fut la seule chose qu'il me dit.

Je pris sa main et me relevais. Sans briser le contact, on remonta l'allée entre tous les arbres qui ne sont plus que des ombres dans la pénombre. La fatigue commençait à se faire ressentir et mes muscles endoloris me donnaient du mal pour marcher. Mes mains étaient ensanglantées et je crois bien que le plus gros n'est pas mon sang. Mes jointures étaient abîmées par les coups que j'avais portés.

Il s'arrêta devant une voiture grise, sa Lamborghini et m'ouvrit la porte du siège passager. Je ne me fis pas attendre et m'assis. Je soufflai d'aise une fois assise, mes muscles endoloris me faisaient un mal de chien et s'étaient encore plus désagréable lorsqu'un violent mal de tête me prit.

La portière du côté chauffeur s'ouvrit et se referma dans un bruit sourd. Je posai mes mains sur ma tête pour essayer de calmer ce mal de tête, on aurait dit que des marteaux-piqueurs défonçaient mon crâne de l'intérieur. Il ne m'avait pas loupé le con.

Je sentis une main se poser sur mon épaule, celle d'Hayden. J'enlevais mes mains doucement de ma tête en prenant de petites inspirations pour atténuer la douleur. Je tournai le regard et vis de l'inquiétude dans son regard.

- Tout va bien ? me demanda-t-il en caressant doucement mon épaule pour m'apaiser.

- Oui... Juste une migraine..., répondis-je en reposant ma tête sur le siège.

- Ok, je te ramène à mon hôtel, déclara-t-il en s'écartant et tournant le contact.

Je ne dis rien et me contentais de regarder dans le vide à travers la vitre. Je commençais à m'endormir mais je luttais pour ne pas sombrer dans le monde de Morphée.

Je sentis une main se déposer sur ma cuisse et la secouer légèrement. J'ouvris les yeux difficilement et passais mes mains dans mes cheveux décoiffés à cause du combat. Je m'étais endormie finalement, pendant dix minutes à peine à en croire l'heure.

Hayden sortit de la voiture et vint m'ouvrir puis il me prit la main pour me conduire dans le grand immeuble en face de nous. Il salua d'un signe de tête le vigile puis la femme à l'accueil avant de se diriger vers l'ascenseur et d'appuyer sur le bouton d'étage sept.

Nos mains étaient toujours liées l'une dans l'autre. Il ne me lâchait pas et je ne le faisais pas non plus. Nos regards étaient rivés sur la porte d'ascenseur attendant qu'elle s'ouvre.

Il me dirigea vers sa chambre d'hôtel ou je devrais dire vers sa suite. J'oubliais parfois qu'il était riche et pouvait se payer ce qu'il voulait. La pièce était dans le noir complet, seule la faible intensité de la lune éclairait la pièce. Il ne prit pas la peine d'allumer et m'emmena vers la salle de bain plutôt luxueuse en passant par sa chambre.

Il me déposa délicatement sur le plan du lavabo et fouilla dans les placards à la recherche d'une trousse à pharmacie. Je ne disais rien et suivais du regard chacun de ses mouvements avec précision. J'observais silencieusement chaque trait que je n'avais plus vu depuis deux mois, ça peut paraître court mais j'avais l'impression que ça faisait une éternité.

Il revint vers moi avec une trousse rouge et y sortant un désinfectant avec des compresses. Il nettoyait avec précaution ma plaie sur mon arcade tandis que je le fixai sans pouvoir détourner le regard. Il arrêta ce qu'il faisait et passa à mes mains. J'avais l'impression d'être une poupée, je ne bougeais pas et le laissait faire sans rien dire. Je repensais soudainement à notre première rencontre où je faisais exactement la même chose pour lui...

Une fois mes plaies désinfectées, il jeta les compresses pleines de sang à la poubelle et me fis descendre. Il me dirigea vers sa chambre, sa main dans mon dos. Il me laissa devant le lit et fouilla dans une commode en face du lit. Il en sortit une chemise blanche et me la tendis. Je le regardais dans l'incompréhension.

- Change-toi, tu seras plus confortable. Tu restes dormir et je te ramène chez toi dans la matinée. Tu ne voudrais pas que ton frère te voit dans cet état, si ? demanda-t-il de façon rhétorique.

- Non, soufflai-je en lui prenant la chemise des mains.

- Je te laisse te changer dans la salle de bain, je t'attends là, déclara-t-il calmement et j'acquiesçai.

Je repartis dans la salle de bain et me déshabillai avec difficulté. Je gardais mes sous-vêtements bien sûr et enfilais la chemise blanche qu'Hayden m'a prêtée. Je jetais un rapide coup d'œil au miroir et lorsque je vis mon reflet je ne pus m'empêcher de faire une grimace. Je détachai mes cheveux et les secouais pour les remettre en place.

Je ressortis de la salle de bain avec mes affaires dans les mains et les déposais sur la commode avant de rejoindre Hayden qui était posé sur le lit. Il avait seulement un short de pyjama sur lui, je pouvais clairement distinguer ses abdominaux et son corps musclé.

Il me sortit vite de mes pensées en souriant lorsqu'il vit que je l'observais attentivement. Le rouge me montait vite aux joues et je détournais le regard pour qu'il ne le voit pas. Il m'invita à m'allonger dans le lit, ce que je fis et il déposa son portable sur la table de chevet avant de me rejoindre sous la couette.

Je sentis son corps chaud à côté du mien, son parfum m'arriva dans les narines. Il sentait tellement bon, j'aimais cette odeur qu'il dégageait. Je sentis ses bras m'enrouler la taille et me serrer contre son torse. Je m'endormis rapidement enivré par son odeur.