Chapitre 5

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(Pdv Roxane)

Une semaine déjà que je suis revenue en France. Je n'ai pas mis les pieds dehors, en même temps je ne peux pas marcher, mais je préfère rester à l'intérieur «recluse» comme dit ma mère qui d'ailleurs fait tout pour essayer de me faire sortir de l'appartement mais je n'arrive déjà pas à sortir de ma chambre, alors il ne faut pas trop m'en demander. Aujourd'hui j'ai décidé de faire tourner une machine par ce que j'en ai ras-le-bol de mettre sans cesse ce jogging. Je récupère quelques affaires dans ma valises et d'autres qui traînent par terre je vais à la machine. Je ne me serais jamais douté à quel point il est difficile de circuler dans un appartement avec un fauteuil roulant. En plus à chaque mouvement mes côtes me font horriblement souffrir mais je veux me prouver à moi même que je peux redevenir indépendante, de toute manière ma mère a repris le travail aujourd'hui elle ne peut plus s'occuper de moi.

J'esquive le canapé, puis après cinq tentatives j'arrive à ouvrir la porte. J'ouvre la machine puis j'y mets mes vêtements. Je vide les poches d'un jean puis le jette dans la machine je réitère l'opération mais cette fois je trouve le post-it bleu de l'autre fois. Je ne sais pas si je suis prête à le lire mais en tout cas je ne suis pas prête à le jeter. Avant il me donnait tout le temps plein de post-it et j'aimais ça mais maintenant c'est différent je ne les aimes plus comme avant il sont synonyme du temps où je croyais qu'il y avait quelque chose entre nous.

Je secoue la tête pour m'enlever ces pensées j'arrive à ne pas penser à lui grâce à cet espèce de vide qui m'envahit. J'ai l'impression d'être un trou noir, le néant. Je ne suis pas heureuse mais au moins je ne suis pas triste.

J'essaie de ressortir de la pièce mais je galère avec la porte et ma patience est mise à rude épreuve. Je décide de tenter de me lever pour pousser le fauteuil hors de la petite buanderie. Je pose une jambe par terre puis la deuxième. Très bien, je n'ai pas très mal pour l'instant ça commence bien. Je me soulève légèrement mais une grosse douleur à mes côtés m'oblige à me rassoir. Je ne peux pas laisser cette douleur me vaincre, je veux être capable de revivre comme tout le monde, de pouvoir laver mes vêtements comme tout le monde alors il faut que je réessaie je vais y arriver.

Je pose un pied, puis l'autre, j'agrippe les accoudoirs puis j'essaye d'utiliser toute la force qu'il me reste et je tente de me mettre debout. Mes côtes me font souffrir j'ai l'impression que je pourrais en mourir. Je pousse un cri qui résonne dans tout l'appartement et je m'écroule par terre a bout de force. Je hurle de douleur et d'impuissance avant de tomber dans les pommes.

***

J'ouvre les yeux.
Encore.
Toujours ces mêmes lumières blanches aveuglantes.

-Ma chérie tu es réveillée? Demande ma mère en se levant de son fauteuil.

-Oui.

-Ne me refais plus jamais ça, qu'est ce que qui t'as prit?

-Je ne sais pas, maman.

En réalité je sais très bien, j'en ai marre j'en peu plus et peut-être que j'avais envie de ressentir cette douleur pour me rappeler que j'ai encore des sentiments derrière ce masque qui commence à s'incruster peu à peu en moi. Je ne ressens rien du tout, je suis retournée en France mon pire cauchemar et je m'en fou, Zoey n'est pas avec moi et oui elle me manque mais je ne pleure pas, et enfin...Justin. Il m'a brisé, j'ai le cœur brisé pour la première fois j'arrive à me l'avouer je me suis convaincue que je l'aimais et que lui non mais ça ne me fait rien du tout. A part le vide totale.

-Tu veux que j'appelle les médecins ?

-Non, je regarde l'heure il est déjà trois heures du matin, tu devrais rentrer te reposer maman tu en as déjà fais assez toi aussi il faut que tu dormes.

-Tu es sûr?

-Certaine.

Elle m'embrasse sur le front et s'en va.

Moi je passe une nuit de plus dans un hôpital, à tourner en rond dans mon lit par ce que la douleur me garde éveillée. Et quel meilleur moment que la nuit et seule pour penser à sa vie?

Je pense surtout à cette...chose dans mon ventre, comment ça a pu arriver? On oubliait jamais de mettre un préservatif et évidemment dans le feu de l'action nous n'y avons pas pensé et un mois plus tard je suis enceinte. Mais je n'ai que 19 ans et j'avais pleins de rêves de choses à faire avant de fonder une famille. Peut-être que je ne devrais pas le garder...
Je ne sais pas je suis totalement perdue, quand j'avais des choix difficiles à faire Justin était toujours là avec moi, enfin une partie de lui était là l'autre était encore avec Sofia, c'est pour ça que je devrais faire l'opposé de ce que lui ferais, et lui il le garderai. Il garderait l'enfant il veut tellement fonder une famille que ce serait un magnifique cadeau pour lui même si ce n'est pas la femme de ses rêves qui mettra son enfant au monde. Je dois avorter, je dois le faire pour cet enfant, pour Justin et pour moi. Personne ne sera heureux dans l'histoire et c'est la meilleure chose à faire.

Je sonne les infirmières qui arrivent quelques secondes après en courant.

-Tout va bien?!

-Oui, je veux avorter. Maintenant. Dis-je.

-Enfin mademoiselle, ça ne se fait pas comme ça, et le bouton est fait pour les urgences.

-C'est une urgence je n'ai bientôt plus de temps je suis enceinte de cinq semaines.

-Très bien nous allons prendre un rendez-vous.

-Le plus vite possible s'il vous plaît.

-Nous allons faire aussi vite que l'on peut.

-Merci.

Elles repartent, et je suis satisfaite. Je crois. Ça semble être la meilleure décision à prendre, que ça plaise ou nous. De toute manière personne n'est là pour me conseiller et personne n'est au courant à part Zoey mais elle m'a bien dit qu'elle n'influencerait en aucun cas mon choix donc elle ne me donnerait pas son avis et me soutiendra quoi que je fasse.

Fall For You 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant