– Tiens ! Et qui va là ? Ne serait-ce pas la petite Terrienne ?
Mon cœur, cette enflure cosmique, rate un battement en entendant la voix grave du jeune homme qui vient de parler. Cette même voix qui m'a accueilli à mon arrivée sur Iris dans ce bureau brun à l'image de son propriétaire. Naïa le foudroie du regard avant de lui réprimander sèchement :
– Yale ! Apprends donc à te tenir et à être agréable auprès des autres ! Tu ne te rends pas compte d'à quel point tes remarques peuvent être blessantes !
Bien décidée à ne pas laisser Naïa prendre ma défense seule, je ferme les yeux et laisse le calme m'envahir. Je ne veux pas risquer de tuer quelqu'un dès le premier jour, il faut au moins attendre trois jours pour oser franchir le pas, enfin, c'est ce qu'on dit pour les rencards... Un léger sourire se pose sur mes lèvres pendant que je prends une longue inspiration pour répondre au dénommé Yale :
– Ne t'inquiète pas pour moi Naïa, je ne suis pas vexée le moins du monde, je comprends au contraire. Vois-tu, il y a des personnes qui, pour montrer qu'ils sont attirés par quelqu'un, sont obligées de provoquer cette personne. Le but caché étant de voir dans la manière de répondre à l'attaque de l'autre si celle-ci est intéressée. Si c'est le cas, cela donne en général naissance à de très belles relations passionnées...
Le petit groupe qui a assisté à ma déclaration semble retenir son souffle pendant que Yale, lui, semble totalement outré par ma réplique. J'attends un moment avant d'exploser littéralement de rire.
– Par les déesses ! Vous auriez dû voir vos têtes !
Naïa est la première à comprendre que c'était une plaisanterie et à rigoler avec moi, bientôt suivie par tous les autres, même ce boutentrain d'Yale. Une fois l'hilarité générale passée, Naïa se met en devoir de me présenter à tous ceux qui font partie de son groupe d'amis.
– Donc à droite, le grand blond beau gosse avec la grande tresse et les yeux super clairs c'est Kahanu, un Air. La fille rousse au look un peu excentrique là-bas à côté d'Yale c'est Celo, c'est la seule Feu, à part toi bien sûr, et l'une des plus formidables guerrières que je n'ai jamais vues combattre. La jeune femme aux cheveux blancs courts qui discute avec Kahanu c'est Fubuki, une Glace, j'avoue que son regard est assez froid par moment pour ne pas qu'on oublie ses origines, mais dans l'ensemble c'est une fille vraiment sympa. Le grand brun qui cause avec ce cher Yale et qui a des yeux verts à tomber par terre s'appelle Oihan, c'est le plus doué des Végétales ici. Il y a aussi Haï qui fait partie de notre cercle, si l'on peut appeler ça comme ça. C'est un Eau comme moi. Je ne sais pas où il est, c'est étrange, il savait pourtant qu'on avait une soirée ce soir...
Je tente de mémoriser toutes les personnes qu'elle me désigne. En espérant secrètement ne pas en confondre un avec un autre ou que sais-je comme bêtises encore. Je m'en sais capable et en plus ce ne serait pas la première fois... Je regarde tout le beau monde que Naïa m'a désigné en faisant à chaque fois l'effort de les nommer par leur prénom dans ma tête. Une fois satisfaite du résultat je me tourne vers ma nouvelle alliée et lui demande calmement, un brin curieuse et angoissée :
– Qu'est-ce que vous étudiez précisément ici ?
La jeune femme prend le temps de saluer un jeune homme qui passe tout près et qui la dévore littéralement du regard.
– De tout. En première année, la nôtre, on étudie surtout les rites de passages et autres banalités, les planètes, l'herboristerie, l'organisation de la société, les Ymna... Le plus intéressant c'est les cours de maîtrise élémentaires, c'est dans ces cours-là qu'on apprend à contrôler nos pouvoirs. Les autres cours drôles sont la potiologie, bien que nous n'ayons pratiquement jamais recours à ce genre de procédés, et les cours d'Eryane.
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Rubis - I. Renaissance
ParanormalLe destin. Quelle belle connerie. Sérieusement, qui croit à ce foutoir ? Moi, en tout cas je n'y croyais pas. Je n'y ai jamais cru. Je suis une orpheline, abandonnée par ses parents. Mais ça on s'en fout. Parce que le problème c'est que, même s'ils...