Chapitre XVII

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La porte reste ouverte. Ce mec est vraiment un mystère. Je me dirige calmement vers la sortie, je ne sais pas ce qu'il s'imagine, mais je n'ai aucune envie de passer les prochaines années à croupir ici. J'ai clairement autre chose à faire. Un grognement sourd résonne tout autour de moi. Je me fige. Je regarde prudemment dans les couloirs, mais ne vois rien. Fronçant les sourcils je laisse mon pouvoir se déployer violemment. Tout n'est à nouveau plus qu'énergie et le feu qui glisse dans mes veines m'arrache un sourire de satisfaction. Les prisons sont plutôt calmes, il n'y a presque personne et ceux qui sont là ne possèdent pas le pouvoir de m'inquiéter. Alors que l'Holiar réintègre mon corps, je frissonne. Et le sol aussi. Brutalement tout se met à trembler avec un grondement sourd. Je me rattrape au mur en manquant de peu de me casser la figure. Allons bon, c'est quoi cette histoire encore ? Quelqu'un soupire derrière moi. Brusquement je me tourne. Une jeune femme d'une beauté époustouflante est assise sur le lit que j'occupais il y a quelques secondes.

- Tu Les as contrariées...

Je secoue la tête avec affliction.

- Qui ? Qui est-ce que j'ai contrarié ?

La rousseur émouvante de ses cheveux capte un moment la noirceur profonde de l'endroit et s'y reflète avec délectation. Elle se lève dans un doux bruissement de tissus vaporeux.

- Tu as contrarié les Ténèbres. Tu ne peux plus fuir maintenant mon enfant, tu dois te battre. Car même moi je n'ai pas le pouvoir de te protéger d'Elles.

Soudain l'évidence me frappe.

- Aliam ? C'est... C'est vraiment toi ?

Elle me sourit doucement et sa chaleur se déploie en même temps que le Feu l'enveloppe. Sa puissance m'éblouit et un sourire irrépressible prend place sur mes lèvres. Je m'approche d'elle à toute vitesse et lui attrape les mains avec délicatesse.

- S'il te plaît, ne pars pas. J'ai besoin que tu m'aides. Je ne me suis jamais, enfin je n'ai jamais rien combattu et encore moins rien de tel que ce que tu appelles les Ténèbres. Aide-moi, parce que je n'y arriverais jamais seule.

Elle me regarde calmement et avec une affection toute maternelle qui me fait frissonner.

- Oh ma petite fille. Si seulement tu savais tout ce que sans même t'en rendre compte tu as déjà affronté. Tu es la chair de ma chair et je sais que tu vas y arriver. Pas parce que quelconque écriture le dit, mais parce que ton sang chante d'un pouvoir tel que même à moi il fait peur par moment. Tu es le Phoenix, l'avenir de tout un peuple, mais tu es aussi une jeune femme extraordinaire, et tu n'as pas besoin de moi pour faire ce qui est juste. Je le sais, car parmi toutes c'est toi que le Pouvoir a choisi. Je le sais parce que tes cœurs recèlent tellement d'amour que même moi ça me paraît incompréhensible. Et enfin je le sais, car jamais le Pouvoir ne te laissera échouer, Re Horian n'est pas seulement un outil, Rubis, c'est aussi une partie de ton âme. Il est cependant vrai que tu ne sais pas te battre. Très bien, je vais arranger ce détail, après tout, je ne suis pas une déesse pour rien.

Un vent immense envahit la cellule dans laquelle je me tiens et un tremblement secoue à nouveau le sol. Plus violemment. Aliam fronce les sourcils, mais ne se laisse pas déconcentrer et commence à marmonner des paroles dans la même langue ancienne avec laquelle j'ai invoqué le tourbillon de Feu lors de mon enlèvement. Encore une fois sa chaleur divine m'encercle, me réconforte, réchauffe mon âme d'une manière presque gênante. Puis, je sens une caresse délicate parcourir mes membres. Mes muscles se contractent et tout mon corps frissonne.

- Voilà qui est fait. Je t'ai accordé le don de la bataille. Tu sais à présent te battre de manière plutôt honorable. Hmm... Il ne manque qu'un détail...

Rubis - I. Renaissance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant