Chapitre XXXII

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J'arrive dans une vaste prairie. Une horrible impression de malaise m'étreint le ventre. Je tente de me rassurer en me disant que c'est sûrement la téléportation, que je n'y suis pas encore habituée. Mais je sais que je ne fais que me mentir. Après avoir, dans un geste désespéré, essayé de mettre fin à mes jours, je suis maintenant terrorisée à l'idée qu'une Déesse folle à lier s'occupe de le faire pour moi. J'ai encore tellement à accomplir sur cette terre. Je ne permettrais pas qu'une simple divergence d'opinions m'empêche de sauver des milliers de vies. Un tremblement secoue le sol. Les arbres se mettent à frémir. Les oiseaux colorés s'envolent avec un cri de panique générale. Je ne bouge pas. Immobile au milieu de l'agitation. La vérité c'est qu'un pouvoir ancien et horriblement puissant m'a immobilisée. Je déploie mon pouvoir dans le but de frôler celui d'Iris, car c'est bien elle. Je l'ai su dès que ce pouvoir m'a touché. Je sonde sa puissance. Je fronce les sourcils. Je m'attendais à ce qu'elle soit cent fois, mille fois plus puissante qu'elle ne l'est. Cependant, je ne fais rien pour me dégager de son emprise. Je ne veux pas la contrarier en lui montrant que ces pouvoirs ne sont rien par rapport aux miens. Elle me ferait assassiner dans la seconde. Et j'ai besoin de savoir le fin mot de cette histoire.

– Rubis. Reine d'Amurisse. Mon beau Phoenix. Comment se passent ces premiers jours de règne ?

Une femme, plus grande que moi, exaltant la lumière passe le couvert des arbres de la forêt et vient se planter devant moi. Je n'arrive pas à m'incliner, mais je baisse tout de même la tête en signe de respect.

– Très bien votre divinité.

Je sens plus que je vois son sourire ironique à l'évocation de son titre.

– Je suis très heureuse que tu sois venue me rendre visite. Je voulais te féliciter. Pour ton ingénieuse idée et la paix que tu as amenée à toute la planète. J'avais peur que tu n'oses pas venir me voir. Je peux être très intimidante.

Je ne réponds rien. J'ai hésité à venir, mais le devoir a dicté ma décision et pour l'instant je ne la regrette pas. Sans que je ne sache pourquoi elle embraye :

– J'avais donné à ta mère de nombreuses occasions de réaliser sa destinée, mais tout ce qu'elle décidait de faire, elle le faisait pour elle. Pour affermir son pouvoir. Elle m'a énormément déçue.

Elle prend une pause. Puis baissant la pression de son pouvoir sur moi m'indique un salon de jardin apparu un peu plus loin. Je la suis et m'assois dans un vaste fauteuil.

– Je tire mon pouvoir des habitants possédant un lien avec moi, ceux qui sont intimement liés à la magie. Et ces maudites combines m'ont coûté énormément de pouvoir. Et je ne te parle pas de toutes les autres sources de pouvoirs possibles perdues à des milliers de kilomètres delà nourrissant ce maudit Ouranos...

Je ne peux pas m'empêche de l'interrompre :

– Ouranos est aussi une divinité ?

Elle me regarde étrangement.

– Toutes les planètes ont une conscience, la magie est plus qu'un simple fluide que certains êtres sont capables de capter. C'est la source de toute vie dans l'Univers. Je me souviens d'un temps où j'étais la Reine. La Reine de ce même Univers. Tous n'étaient que des fantoches par rapport à moi. Mon peuple était d'une puissance phénoménale. Et il m'adorait. Puis ses salops... Jaloux de mon pouvoir, de mon influence... Ils ont détruit tout ce que j'avais de plus cher. Ce peuple si bon, si pacifique qui était le mien. Tous. Ils ont tous péri et je n'ai rien pu faire pour l'empêcher. Maudit soit Ouranos. Traître que le mari qui poignarde sa femme dans son dos.

Première nouvelle, je ne savais pas que les planètes pouvaient se marier...

– Ouranos et vous étiez... ?

Rubis - I. Renaissance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant