Fersen

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Le soir Oscar revint éreintée de sa journée en tant que dame de compagnie de la reine. Toute la journée elle s'était sentie observée, au centre de l'attention et de toutes les discussions. Et elle n'avait pas apprécié, du tout... Elle avait sentie les regards insistants et pleins de désir des hommes, en plus de la gêner cela la dégoutait. Seul André avait le droit de la regarder ainsi ! De plus, les paris avaient déjà commencé : "Avec qui se marirait-elle ?".

Oscar sentit les larmes venir mais se reprit. Elle devait être forte ! Elle repensa à la conversation qu'elle avait eu avec sa mère la veille... Elle retrouva un peu d'espoir, peut-être qu'il y avait une solution...

Lorsqu'André la vit il coura vers elle et la prit dans ses bras.

-Comment ça s'est passé mon amour ? Lui demanda t-il inquiet.

Pour toute réponse elle soupira. André n'avait pas besoin de plus pour comprendre, il la serra plus fort. Oscar se lova contre son torse.

L'arrivée de Grand-Mère les fit se séparer.

-Bon...je vais aller me changer André.

Et elle s'en alla dans sa chambre. Oscar enfila une chemise blanche et un pantalon puis redescendit.

Grand-Mère l'attendait en bas des marches et lui annonca :

-Quelqu'un voudrait te voir ma petite Oscar !

Intriguée elle s'avança dans le salon.

-Qui est...

Elle s'interrompit, inutile de lui demander qui c'était, elle connaissait cette personne...

-Fersen ! Bonjour !

-Bonjour Oscar.

Fersen se leva pour lui faire un baise-main puis se rassit. Oscar vint s'assoir à ses cotés.

-Que me vaut l'honneur de votre visite ? Demanda t'elle par pure politesse. Elle savait pourquoi il était là. Il savait. Il savait qu'elle était l'inconnue du bal...!

-Votre nom est sur toutes les bouches Oscar...je venais vous voir en tant qu'ami. Cela faisait longtemps qu'on ne s'etait pas vus... Comment vous sentez-vous ?

-Bien...

-Tant mieux... Oscar cela faisait longtemps que je voulais venir vous parler... Je suis désolé... Oscar si la décision de Marie-Antoinette vous rend malheureuse je m'en voudrait toute ma vie...!

-Ce n'est rien Fersen. J'avoue qu'au début je ne me sentais pas bien...mais maintenant, ça va mieux...

-Vous m'en voyez rassuré...

Oscar se souvint du temps, pas très lointain, où elle aimait Fersen...comment avait-elle pu être si aveugle et ne pas voir l'amour qu'André lui portait ? Comment avait-elle pu tomber amoureuse de ce gentilshomme suédois, amant de la reine, alors qu'elle savait que cet amour était à sens unique et voué à l'échec ? Oui, pourquoi alors qu'André était là ? Il avait toujours été là...pour elle...

Soudain Fersen lui attrapa le poignet. À ce moment là André passait par là et se cacha derrière la porte pour les écouter.

-Je sais que c'est vous Oscar ! La femme du bal ! J'en suis sûr à présent !

André serra la mâchoire.

-Lâchez-moi ! Elle se dégagea de sa poigne, outrée.

-Oui, vous avez raison. Mais pourquoi réagir ainsi ? Reprit-elle.

-Excusez-moi Oscar. Mais...pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Et pourquoi avoir mis une robe ?

-Je suis une femme, je voulais juste voir...sans que personne ne me reconnaisse. Elle soupira. Fersen, si je ne vous l'ai pas dit c'est parce que...je vais être franche, je vous aimais.

Cela fit mal à André d'entendre cela. Certes, il le savait, mais elle n'avait jamais oser l'avouer...

-Vous m'aimiez ? S'étonna Fersen.

-Oui. Mais ce n'est plus le cas ! S'empressa t-elle d'ajouter.

Fersen fut intrigué.

-Vous m'en voyez rassuré Oscar, vous savez que j'aime la reine... Mais puisque vous ne ressentez plus de sentiment amoureux pour moi nous pouvons continuer à être amis. Je tiens à vous le dire Oscar, vous êtes une très belle femme, une femme merveilleuse, la seule raison pour laquelle je ne suis pas amoureux de vous est que j'en aime une autre. Je suis certain que vous aurez de nombreux prétendants. Votre amitié m'est très chère Oscar. Vous êtes ma meilleure amie.

Oscar fut touché par son discours et lui sourit. Quant à André il était jaloux. Il savait qu'il n'avait pas à l'être car Oscar l'aimait et qu'elle avait elle-même clarifié les choses en disant à Fersen qu'elle ne l'aimait plus...mais il ne put s'en empêcher.

-Ces mots me vont droit au coeur Fersen ! Il en est de même pour moi à propos de notre amitié !

André décida qu'il était temps qu'il s'en aille, après tout ils ne faisaient que parler en tant qu'amis...

-J'en suis heureux. Si je puis me permettre, qu'est-ce qui a fait que vous ne soyez plus amoureuse de moi ? Il y aurait-il un autre homme dans votre coeur Oscar ?

Oscar rougit jusqu'à la racine des cheveux, comment avait-il deviné ? Elle se racla la gorge.

-Hmm...eh bien, oui...

-Qui est-ce ?

-Personne ! Répliqua t-elle.

Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle était amoureuse de son valet tout de même, si ? Non qu'elle en ai honte, mais cela dépassait les convenances ! Pouvait-elle faire confiance à Fersen ? Oui, bien-sûr ! Une idée germa dans son esprit.

-Fersen, écoutez, il faut que je vous parle.

-Je vous écoute.

-J'aime André, et lui aussi m'aime... J'aurais besoin de votre aide pour me soutenir face à Marie-Antoinette afin que je l'épouse.

Fersen en fut surpris. Il savait qu'André aimait Oscar, il l'avait deviné dans ses manières, sa façon de la regarder...mais il ne savait pas que ses sentiments étaient réciproques ! Cela devait être très récent...

-Oscar êtes-vous sûre ?

Il savait que si leur relation venait à se savoir, si Oscar épousait André, les nobles de la Cour leur mèneraient la vie dure...

-Je n'ai jamais été aussi sûre d'une chose dans ma vie Fersen.

-Très bien Oscar, comptez sur moi.

Fanfic Lady Oscar : " Oscar démasquée "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant