Adieu ma reine...

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Dans la cellule de Marie-Antoinette, à la conciergerie servant de prison à Paris :

L'ancien roi était mort. Oscar avait appris la prochaine exécution de Marie-Antoinette et s'était empressée d'aller lui rendre visite. Elle aurait aimé pouvoir la réconforter, l'aider...mais comment pouvait-on réconforter une personne qui était aussi triste, qui savait qu'elle allait bientôt mourir et qui avait été séparée de tous ceux qu'elle aimait ? Elle se sentait tellement seule sans son époux, Monsieur de Fersen, et ses enfants ! Rosalie, qui elle aussi avait de la compassion pour l'ancienne reine, venait souvent la voir pour la coiffer, lui parler et prendre soin d'elle et Oscar l'accompagnait. Cette fois-ci, elles savaient que c'était la dernière fois qu'elles venaient et qu'elles verraient leur amie... Lorsqu'elles durent s'en aller elles ne purent s'empêcher de pleurer et s'en allèrent le coeur lourd et les larmes aux yeux.

Le jour de l'exécution, Oscar et Rosalie faisaient parti du public pour la soutenir, pour ne pas qu'elle soit seule face à ces gens remplis de haine. Marie-Antoinette croisa leur regard et esquissa un sourire, comme pour les remercier silencieusement d'être venues. Elle ne les quitta pas des yeux, se raccrochant à ces visages familiers et aimés. Elles tressaillirent lorsque la lame tranchante de la guillotine s'abattit sur le frêle cou de leur amie. Et alors que la foule festoyait, elle partirent pleurer à l'abri des regards.

Un an plus tard : ANNEE 1794

Il y a maintenant un an, Oscar et André avaient quitté la France, regrettant déjà ses paysages, ceux de leur enfance, et leurs proches : Alain, Bernard, Rosalie... Ils avaient emmené toute la famille Jarjayes, ils avaient même réussi à convaincre le général de les accompagner, les soeurs étaient venus aussi et bien-sûr Grand-Mère, qui ne pouvait pas abandonner ses petits ! Ils s'en étaient donc allés, le coeur lourd, l'inquiétude et l'incertitude qui ne les quittaient pas. Pourront-ils un jour revenir dans leur chère France ? Ils l'espéraient et priaient pour que la situation se calme. Ils avaient emménagé en Autriche, dans le pays natal de Marie-Antoinette. Et très vite ils s'étaient faits à leur nouvelle vie. Mais la France leur manquait...

Ils avaient acheté un manoir avec leurs économies restantes et, mis à part cela, ils vivaient moins aisément qu'avant, ayant utilisé presque tout ce qu'il leur restait pour pouvoir acheter cette demeure. Ainsi ils n'avaient plus de domestiques, Grand-Mère cuisinait (elle était bien obligée s'ils ne voulaient pas mourir de faim ! Et puis cela ne la dérangeait pas outre-mesure puisqu'elle avait fait cela presque toute sa vie). Elle était aidée par Oscar qui avait à coeur de devenir une fée du logis, et André se proposait gentiment pour entretenir la demeure et les chevaux. Le général et sa femme mettaient aussi la main à la pâte en les aidant comme ils le pouvaient, en général la comptesse de Jarjaye passait le balai et son époux faisait la vaisselle (en bougonnant !).

Et 6 mois après leur arrivée en Autriche, Oscar, après des cris de douleurs et d'épuisement, avait donné naissance à un magnifique bébé. C'était une petite fille qui avait les yeux bleus de sa mère et les cheveux noirs de jais de son père. Elle était adorable. Ses efforts étaient récompensés ! André était soulagé qu'Oscar n'ait pas eu de problème pendant l'accouchement et pouvait maintenant porter toute son attention sur son bébé. Il était papa !

-Comment s'appelle t-elle ? Demanda Grand-Mère, sous le charme.

-Père, mère, grand-mère, je vous présente Sarah ! Notre petite princesse !

Lorsqu'Oscar prit la petite fille dans ses bras, celle-ci sembla reconnaître sa mère et lui offrit un grand sourire. Elle passa de bras en bras et réussi même à faire craquer le général qui lui porta un regard inhabituellement doux.

Grand-Mère pleura d'émotion. Il ne manquait que les parrains/marraines du bébé et le meilleur ami d'André : Alain.

***

Quelques mois plus tard :

-Oscar ! Nous avons reçu une lettre de Bernard !

-Oh, fais voir !

Ils lurent tous deux ce qui était écrit et leur visage se ferma, toujours aucune bonne nouvelle... Bernard écrivait que Rosalie et lui allaient venir les voir, ici en Autriche, mais ce n'était pas pour la raison qu'ils espéraient : Robespierre avait été guillotiné et Bernard craignait pour sa vie.

Oscar soupira.

-Eh bien, après avoir tué les royalistes et les nobles, ils s'en prennent maintenant à ceux qui ont dirigé la révolution ! Pourquoi tuer tous ces innocents ? C'est inconcevable !

-Et c'est pour cela que nous devons encore rester ma chérie, tant que la situation ne se calmera pas...

-Oui, je sais... Répondons à Bernard. Je vais voir ma princesse, dis-lui qu'ils sont les bienvenus !

Et Oscar sortit pour aller passer du temps avec sa fille, laissant à André le soin de rédiger une réponse à Bernard. André sourit de bonheur, il trouvait son Oscar tellement épanouie !

Fanfic Lady Oscar : " Oscar démasquée "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant