Tristesse

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André retrouva Oscar dans sa chambre. Elle était encore en train de surveiller St Just qui était toujours assoupi.

-Bonsoir ma chérie !

-Bonsoir André. Alors ?

-Je n'ai pas pu en parler à ses Majestés Oscar, excuses-moi, mais ce n'était pas le bon moment...

-Comment ?

Oscar commençait à s'inquiéter.

-Le petit Dauphin...est mort...

André connaissait l'affection qu'elle portait à cet enfant, et ne s'étonna pas lorsqu'elle s'effondra en larmes.

-Oh non ! Non ! Dis-moi que ce n'est pas vrai ! (Sanglots)

André la prit dans ses bras pour la consoler, hélas il était impuissant. Cet enfant était condamné, la médecine d'aujourd'hui était incapable de le soigner et il était mort jeune, beaucoup trop jeune, mais il n'était plus et personne ne pouvait rien y faire car personne ne pouvait ramener les morts à la vie.

Oscar s'en voulait de ne pas avoir pu le voir avant... Il était si jeune, si gentil, il était un futur roi prometteur qui s'occupait du devenir du peuple... Et elle lui avait promit qu'elle reviendrait, qu'ils pourraient chevaucher ensemble, et il était mort avant qu'elle puisse tenir sa promesse. Elle savait que cela allait arriver, que sa maladie était incurable, mais comment était-on censé l'accepter ? Et se faire à l'idée qu'il était partit pour de bon, qu'elle ne verrait plus son beau sourire...! Elle avait pris soin de lui, l'avait aimé comme l'enfant qu'elle pensait, à l'époque, ne jamais avoir. Maintenant qu'elle vivait en tant que femme et qu'elle allait bientôt épouser André elle aurait sûrement des enfants, mais aucun ne remplacerait le petit Louis-Joseph. Elle les aimeraient tous autant, voir plus, puisqu'ils seraient les fruits de son amour, mais cela n'enlèverait pas son chagrin pour le petit Dauphin au coeur noble. Il fallait juste laisser le temps faire son uvre et espérer que jour après jour la souffrance s'atténue...

Avant de se coucher, Oscar alla à son balcon, leva son regard vers le ciel et les étoiles et pria pour que le petit Dauphin puisse reposer en paix et pour ses parents à qui il devait cruellement manquer. Elle en profita pour honorer la mémoire de l'enfant du peuple, l'ancien voisin de Rosalie, qui avait été tué par le duc de Germain il y a de cela quelques temps. Lui aussi était mort beaucoup trop jeune, et cela par la faute d'un noble cruel et ignoble au cur de pierre. Elle implora le ciel de venger les innocents afin que justice soit faite. Oscar était révoltée et triste et parvint difficilement à s'endormir cette nuit là.

La cour était en deuil, la reine ne parvenait pas à s'arrêter de pleurer, le roi était désemparé, Oscar gardait le silence après avoir tant versé de larmes et André, moins démonstratif, n'était pas moins triste.

***

Le duc de Germain était une de ces vipères qui, lorsque tout le monde pleurait la mort du petit Dauphin, se réjouissait et trinquait pour le futur roi. Cet homme était imbu de lui-même, déloyal et excellent tireur, il complotait avec le Duc d'Orléans. Notamment la fois où, pour se sortir d'affaire face à Oscar qui l'avait provoqué en duel suite à ses propos odieux sur le peuple, il avait triché. Heureusement, même en trichant, il avait manqué Oscar au pistolet et s'était même blessé à la main ! Il était certes très bon tireur, mais personne ne battait Oscar, foi de Jarjayes !

Sur de son rang et de sa valeur, il n'hésitait pas à donner son avis à leurs Majestés quant à la façon dont elles devaient agir. Il prenait tout le monde de haut de haut et méprisait le peuple. S'il avait pu, cela aurait fait longtemps que l'audience qui lui était accordée aurait été supprimée.

Il n'était ni plus ni moins le symbole d'une aristocratie de haut rang hautaine qui se croyait vraiment noble de manières et de pensées, intouchable et parfaite, ayant reçu à la naissance le droit de commander et d'être obéi et admiré.  En fait il était grande bouche mais peureux, faible, déloyal, méprisant et vil. (On a que de la haine pour se personnage n'est ce pas ?)

Et comme pour le punir de sa méchanceté et exaucer le voeu d'Oscar, il avala de travers, s'étouffa avec son verre de vin, tomba, se cogna la tête et mourra.

L'enfant qu'il avait lâchement tué (lorsqu'il avait tenté de voler sa bourse parce qu'il n'avait rien mangé depuis des jours) se retrouva ainsi vengé.

Le monde ne s'en portera que mieux sans lui.

Fanfic Lady Oscar : " Oscar démasquée "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant