Ce n'est qu'un au revoir...

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Bernard et Rosalie étaient arrivés la veille avec Clément, leur charmant enfant maintenant âgé d'un an. Ils s'étaient installés dans la chambre d'amis après avoir longuement discutés avec leurs hôtes. Ce furent de belles retrouvailles. Il avaient fait la connaissance de leur fieulle : Sarah. Elle avait déjà 6 mois et se portait à merveille. Elle avait des fossettes et son rire cristallin emplissait la demeure.

-Elle est tellement mignonne ! S'était exclamée Rosalie les larmes aux yeux.

-Oui, elle vous ressemble tant... Avait ajouté Bernard.

Ils lui avaient offert une belle peluche, un nounours brun que la fillette avait adopté immédiatement.

Comme elle ne savait pas encore parler elle ne put les remercier, mais son sourire parla pour elle. Et elle partit à quatre pattes, emportant son nouveau jouet avec elle.

***

Un an plus tard, Décembre 1795 :

Oscar sautillait gaiement dans le salon en se dirigeant dans la chambre qu'elle partageait avec André.

-André !!?! L'appela t-elle en entrant.

-Oui ma chérie ?

-Regarde !

Elle lui tendit une feuille...c'était une lettre d'Alain !

"Cher André,

Je t'annonce une grande et heureuse nouvelle : vous pouvez tous rentrer en France ! J'ai attendu d'être sûr pour te le dire, je ne voulais pas vous faire de fausse joie ! Mais cela fait maintenant quelques mois qu'il n'y a plus eu aucune persécution. Je suis donc heureux de t'annoncer que vous pourrez fêter Noël en France ! J'ai hâte de te revoir. Salue ta petite femme, ta grand-mère et ta belle famille pour moi ! À la revoyure !

Alain."

Dès qu'ils avaient reçu cette excellente nouvelle ils se mirent à faire leurs bagages, bien décidés à rentrer dans leur pays où ils n'avaient pas mis les pieds depuis deux ans.

***

Quelques temps plus tard, en France :

Ils étaient revenus. Enfin ! Non que l'Autriche ne leur avait pas plu, mais leur pays natale leur manquait et ils étaient heureux de pouvoir fouler à nouveau la terre de France. La petite Sarah avait maintenant un an et demie. Et comme si elle n'attendait qu'à aller en France pour marcher, elle se mit sur ses deux pieds et commença à avancer sous les regards attendris de sa famille et de ses parrains marraines.

La petite alla vers l'homme qui se trouvait en face d'elle et lui dit : "Bonjour !"

-Bonjour toi ! Répondit Alain, attendri. Tu dois être Sarah !

Elle hocha la tête et il la prit dans ses bras.

-Tu ressemble beaucoup à tes parents ! Tu es si mignonne ! S'exclama Alain.

André et Oscar rigola. Ils n'avaient jamais vu Alain aussi joyeux et attendri ! Il faisait le dur mais, en réalité, il avait un coeur de guimauve !

Oscar vint reprendre sa fille dans ses bras en souriant.

-Maman ! S'exclama la petite.

Oscar était émue, sa fille grandissait tellement vite ! Elle faisait déjà ses premiers pas, disaient ses premiers mots ! Elle était tellement heureuse ! André était à ses cotés, avec leurs amis et leur famille, et ils étaient de retour en France !

Elle passa la petite à sa mère pour laisser André l'enlacer.

Ils ne purent rentrer chez eux, les révolutionnaires avaient tout ravagé. Alain proposa alors à André, Oscar, Sarah et Grand-Mère de les héberger et au Général et à sa femme d'aller chez Bernard et Rosalie.

***

Chez Alain, quelques heures plus tard :

Alain leur avait attribué l'ancienne chambre de Diane. Grand-Mère était dans celle de sa mère, qui était morte peu après. Quant à la petite Sarah, elle dormait dans le salon.

-Oscar ?

-Oui ?

-Je suis le plus heureux des hommes.

Il embrassa tendrement ses lèvres.

-Ah oui ?

-Oui, nous nous aimons, c'est la plus merveilleuse chose qui soit, et pour combler encore plus notre bonheur tu a mis au monde notre petite princesse Sarah ! Nous sommes vivants, les hommes sont égaux, et nous sommes de retour dans notre pays ! Je ne peux pas rêver mieux !

-Oui, moi aussi... Je te remercie André, d'avoir toujours été à mes côtés. Je t'aime.

Oscar l'enlaca et André répondit à son étreinte, la serrant dans ses bras et l'embrassant. Elle, la femme qu'il avait toujours aimé, cette femme si forte mais si fragile au fond, si belle, si bonne, si juste et surtout si passionnée...! Elle, sa femme !

Cette nuit-là, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, le sourire aux lèvres, l'air serein et paisible, après avoir fait l'amour passionnément.

Ils s'aimaient. Malgré tous les obstacles qu'ils avaient dû franchir pour être ensemble, malgré les moeurs sociales, elle noble, lui roturier...mais cela n'avait plus d'importance à présent, d'ailleurs, cela n'avait jamais eu d'importance entre eux. Oscar avait toujours considéré André comme son égal, comme un ami d'abord, un frère, puis un amant, et enfin, un mari. Lui n'avait toujours eu de yeux que pour elle. À présent qu'ils étaient réunis, plus rien ne pourraient les séparer. Ils étaient heureux et épanouies, ils s'étaient bien trouvés. Voilà comment notre histoire se termine pour nos héros, après la révolution, en l'année 1795. Bien-sûr, leur histoire ne se termine pas là pour eux, leur vie continue, ensemble. La petite Sarah grandira, les adultes prendront des rides, il y aura des hauts et des bas, le travail, Grand-Mère continuera à veiller sur ses petits enfants et Sarah, les réunions de famille, les moments de bonheur... Et lorsque ils mourront, Oscar et André ne regretteront rien, ils n'auraient rien changé. Pour l'heure, c'était la nuit, après une journée épuisante mais heureuse, des retrouvailles... Tout le monde dormait. Demain ce serait Noël, apportant la promesse d'un avenir radieux.

Fanfic Lady Oscar : " Oscar démasquée "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant