Chapitre 6

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Chapitre 6 : Un réveil radieux

KALLY

Malgré cet horrible matelas, j'avais passé une très belle nuit. La meilleure depuis des années. Je m'étirai dans mon lit et poussai un petit cri de contentement.

En me levant, je tirais les vieux rideaux : un magnifique soleil me saluait de tous ses rayons. Pas un nuage à l'horizon. La journée s'annonçait magnifique.

Je pris quelques affaires pour me préparer et filer en direction de la douche !

HARPS

Je m'extirpai de mon lit péniblement. J'avais un mal de crâne terrible !

Je me traînai jusqu'au miroir collé derrière ma porte et je me regardai. Putain, je ne me reconnaissais pas... J'avais des poches sous les yeux, mon teint bronzé avait perdu de sa couleur.

Je touchai la plaie sur mon crâne avec douceur. Je n'étais pas une chochotte mais franchement, j'aurais bien versé une larme.

Puis je tentai de voir le tatouage dans mon dos en me contorsionnant. Pas facile, à moins de me péter une cervicale. Je fouillai dans le tiroir de ma commode et j'en sortis un petit miroir. Je le plaçai derrière moi et je vis l'horreur. Je ne sais pas encore comment mais la démone me le paierait. J'allais consacrer mes jours, voire mes semaines à trouver le moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce. Je me faisais un point d'honneur à venger sa petite farce.

Soudain, je sursautai. C'était quoi ce grognement de bête ? J'ouvris la porte avec précaution. Ça venait de la chambre d'en face. Je vous jure, elle n'était pas claire cette gonzesse.

Je décidais de prendre des rechanges et je sortis en boitillant, en sentant que cette journée serait pourrie.

JEX

Assis sur le bord de mon plumard, je fis une nouvelle recherche sur mon téléphone. Je tapai :
Anesthésiant pour cheval.
Kétamine ... Anesthésiant, hallucinogène.... Manquerait plus que la princesse délire... utilisée dans la chirurgie de guerre. J'hésitais... J'étais en pleine guerre justement.

Nouvelle recherche :
Pensionnat pour adultes
Internat... Internat pour parents désemparés.
Trop nul.

Je tapai encore.
Comment faire disparaître un corps.
Franchement, aucun remord.
Euh.. temps pour dissoudre un corps dans l'acide... J'y vais un peu fort quand même. On parle de ma princesse là.

Prendre des vacances.
Ah ! Ça me plaisait bien ! Mouais, mais qui garderait tête de pioche ?

J'entendis un cri de Yéti provenant de la chambre de ma sœur. La journée s'annonçait horrible. Je tapais de nouveau :
trouvait de l'acide en grande quantité ?
Je me levai et sortit, bien décidé à éviter l'enclume de bon matin.

KALLY

J'ouvris la porte, un sourire rayonnant sur le visage. Je tombai face à face avec mon frère et Harps qui semblaient être sortis tout droit d'un film d'épouvante. Quelles horribles têtes !

Ils sursautèrent et firent un pas en arrière, en me fixant avec effroi.

Je tentai de masquer ma gêne en serrant fort ma serviette contre moi et regardai mes pieds. Un lourd silence s'installa où je devais être scannée au peigne fin.

Je leur jetai un rapide regard. Harps donnait l'impression d'être tombé dans le tambour d'une machine à laver et d'avoir été essoré à deux mille tours par minute. Il avait une mine affreuse avec ses cernes sous les yeux.

Quant à Jex... Il faisait vraiment pitié. Il manquait la moitié de ses cheveux. Hier soir, Lan l'avait attrapé puis il lui avait plaqué la tête sur le plan de travail de la cuisine. Il avait sorti une tondeuse dans sa poche de jean arrière et l'avait tondu comme un mouton.

Mon frère s'était débattu et avait crié comme un cochon qu'on égorgeait. Cela avait été un moment insoutenable. Mais son pote Lan n'avait eu aucune compassion.

Finalement, Harps avait dû ceinturer Lan et réunir ses dernières forces pour arracher son pote de la tête de mon pauvre frère. J'avais la certitude qu'à l'avenir, Jex respecterait un peu mieux les fleurs du ranch maintenant qu'il ressemblait au professeur Tournesol : dégarni du dessus et une touffe de cheveux sur le pourtour du crâne.

Pour rompre cette situation embarrassante, je me râclai la gorge et décidai de faire un premier pas vers la réconciliation.

- Salut ! lançai-je avec bonne humeur. Je pense que nous sommes partis du mauvais pied tous les trois. Nous pourrions peut-être tout reprendre à zéro ?

Les deux mâles ne bougeaient pas d'un centimètre et continuaient à me fixer dans un silence glaçant.

- On pourrait passer une journée ensemble ! C'est dimanche ! tentai-je.

Il y eut alors comme un déclic et ils s'avancèrent jusqu'à me toucher. Qu'étaient-ils en train d'essayer de faire ? Je devais me contorsionner pour voir leur sombre visage.

Pas de doute, ils ne comptaient pas profiter de cette journée avec moi. Il semblait qu'ils étaient en lutte avec leur conscience pour ne pas m'étriper.

Finalement, Harps sortit de son mutisme le premier.

- Je vais me doucher.

- Moi, je me casse. J'ai une commande à passer, répondit Jex.

Chacun parti dans des directions opposées, me laissant seule dans le couloir, sans un salut. Je retournais dans ma chambre et je regardai par la fenêtre. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire ?

A pretty calamityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant