25 : Force & Honneur

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Pierre le regardait, de la haine dans ses yeux. Il descendit de cheval et s'approcha lentement avant de s'arrêter à quelques mètres d'eux.

- Lâche-la immédiatement.

Robert d'Artois fit mine de réfléchir avant de regarder de nouveau son adversaire. Il prit par le bras Marie et la maintint contre son torse, une dague contre sa gorge. Son acolyte était près de lui, un sourire sur son visage.

- Serait-ce ta femme Lantagnac ? La rumeur était donc vraie ? Tu aurais-tu épousé une servante ? Quel déshonneur pour tes parents et ton comté. Encore plus en la rendant grosse.

En disant cela, d'Artois posa une main sur le ventre de Marie et le caressa brutalement tout en sentant ses cheveux. Il fit ensuite un signe de tête à son camarade qui dégaina son épée.

- Pendant que tu te bats, je vais m'amuser avec ta femme. Tu verras ainsi ce qu'est perdre son fils. Si tu attends un héritier bien entendu.

- Si tu touches à un seul cheveu d'elle, je t'emmènerai tant tôt près de ton fils. En Enfer !

D'Artois, en entendant cela, contracta la mâchoire et poussa la fille dans les bras du soldat français. Il dégaina ensuite son épée et la pointa vers son adversaire. 

- Retire tes paroles Lantagnac ou tu en paieras de ta vie !

- Laisse-la partir. Elle n'a rien à voir dans la mort de ton fils. C'est moi et moi seul qui l'ait tué.

A ces mots, le comte d'Artois fit un signe à son second qui lâcha la jeune fille. Marie tomba sur le sol, toussant pour essayer de reprendre sa respiration. Robert d'Artois s'avança de quelques pas et dit : 

- Tu as raison, je vais verser ton sang sur cette terre flamande et après je vais m'occuper de ta femme !

Après avoir dit cela, les deux adversaires coururent l'un vers l'autre en hurlant. A leur rencontre, les épées s'entrechoquèrent et les visages n'étaient séparés que par les lames. 

- Rends-toi et j'épargnerais celle que tu aimes !

Pierre fronça les sourcils et poussa de toutes ses forces son épée contre celle de son adversaire. Ce dernier recula en titubant. Il parvint à reprendre son équilibre et se dirigea de nouveau vers Lantagnac. Il l'abreuvait d'injures, voulant lui faire commettre des erreurs. Robert fit une ouverture, faisant mine de trébucher à nouveau. Pierre se précipita sur lui, pointe en avant, mais tomba en avant sous la vitesse. d'Artois s'était en effet poussé sur le côté pour éviter de se faire embrocher et il donna un coup de pommeau dans le dos de Pierre. Ce dernier tomba le souffle coupé, ventre contre terre.
En voyant cela, Marie hurla et se releva pour pouvoir courir vers lui. Mais l'homme derrière elle posa sa main sur son épaule et la retint. 

- Relève-toi Pierre. Je t'en supplie, murmurait-elle les larmes aux yeux. 

Pendant ce temps, d'Artois tourna autour de son ennemi, un rictus sur les lèvres. Pierre tendit la main pour attraper son épée mais un coup de pied le fit se recroqueviller. 

- Vois-tu Lantagnac, tu es peut-être français d'origine mais tu te bats comme ces flamands ! Comme une bourse molle. Comment as-tu pu être adoubé ?

- Chiabrena1 !

- Ainsi donc tu as appris le langage de ces pourceaux de révolutionnaires, dit Robert d'Artois avec un rire froid.

Pierre continuait de ramper vers son arme tandis que d'Artois parlait de lui-même, de sa vengeance qui arrivait, du roy et autres sujets. De temps en temps, voyant que son ennemi s'approchait trop près de l'épée, il lui donnait un coup de pied dans l'abdomen. A chaque coup, Pierre gémissait et Marie sanglotait un peu plus.
Autour d'eux, les tentes s'écroulaient, rongées par les flammes. Les français s'amusaient avec les femmes, assassinaient les blessés. Certains cavaliers, après avoir fini ce qu'ils faisaient, remontaient sur les chevaux, prêts à rejoindre le champ de bataille. 

La Revanche de LantagnacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant