33 : Aveux & Action

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La nuit était tombée sur le campement des flamands et des français. Les deux camps avaient décidés de camper à quelques mètres pour faciliter les négociations. Marie se réveilla en haletant. Gaucher de Châtillon était-il vraiment présent sur le lieu ? Etait-il chargé par le roy de France de les attaquer ? En entendant une respiration elle tourna la tête vers le côté et vit son mari tranquillement en train de dormir.
Elle devait prévenir l'archidiacre du danger de Châtillon. Elle se leva et après avoir embrassé délicatement son mari, elle sortit de la tente pour se diriger vers celle de Guillaume de Juliers.
Les gardes devant la tente s'inclinèrent et la laissèrent passer après l'avoir annoncée.

- Marie de Lantagnac. Comment vous sentez-vous ?

- Beaucoup mieux, je vous remercie Guillaume. J'ai une question à vous poser.

- Allez-y je vous écoute, répondit Guillaume en servant deux coupes de vin.


Elle prit le verre et but d'une traite son contenu pour prendre du courage. Une fois le verre reposé, elle inspira et demanda :

- Qui sont ces hommes qui étaient avec vous tout à l'heure ?

- Des français. Leur chef de troupe est Gaucher de Châtillon, un noble aimé par le roy.

- Que voulaient-ils ?

- Seulement passer sans être attaqué. Ils disent que c'est pour aider les populations des villes qui subissent la famine. Je dois avouer que j'ai eu du mal à le croire mais il m'a prouvé ses dires. De plus, leur armée est supérieure à la nôtre. Si nous les attaquons maintenant, nous sommes sûrs de p...

- Il vous ment, l'interrompit avec vigueur Marie. Pourquoi aurait-il une si grande armée alors ?

- Marie, pourquoi cette vigueur contre cet homme ?

- Je n'oublie pas que ce sont des français qui ont rasé mon village et brûlé ma maison.

- Vous n'avez jamais réagi de telle manière avec les autres messagers et diplomates français. Marie, connaissez-vous cet homme ?

- Non mon Père.

- Le jurez vous sur la Bible ?

La respiration de Marie s'accéléra en réfléchissant à un moyen de répondre.

- Marie, comment connaissez-vous cet homme ?

- Je vous l'ai dit mon Père, les français ont tué, saccagés, pillés et...

- Violés... Cet homme vous a-t-il fait du mal Marie ? Il devra répondre de ses actes.

- Non Guillaume ! En aucun cas nous ne devons compromettre cette discussion. Vous venez de dire que leur armée était supérieure à la nôtre. Je réglerai le différend par moi-même.

- Que comptez-vous faire ?

- Rien. Je prendrai sur moi et éviterai de le croiser.

- Votre mari est-il au courant ?

- Non. Et il ne doit pas.

- Pendant tout ce temps vous avez porté ce fardeau seule ? Demanda doucement l'archidiacre.

Marie baissa la tête et repensa à Guillaume, le frère de Pierre, qui était venu la chercher dans la maison en feu alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps. C'était lui qui l'avait soutenue jusqu'à ce que Pierre revienne. Les larmes coulèrent et elle ressentit l'absence de Guillaume. Encore plus à cet instant.

- Je n'était pas seule. Guillaume de Lantagnac était auprès de moi. Il nous a sauvé. Pierre et moi. Il a donné sa vie pour préserver la notre.

La Revanche de LantagnacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant