36 : La Bataille Décisive

190 25 2
                                    

Mons-En-Pévèle, 18 août 1304

- Notre Père, qui êtes aux cieux, que Votre Nom soit sanctifié, que Votre règne arrive, que Votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel,...

- Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés et ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Amen.

Après cette prière, Guillaume de Juliers bénit les soldats qui se relevèrent en se signant. Cela faisait plusieurs jours que les flamands avaient monté le campement près de Mons en Pévèle. Il y avait eu de nombreuses négociations entre le roy de France et les chefs des troupes flamandes. Elles avaient toutes échouées. Et c'est sous une chaleur caniculaire, que les soldats se positionnèrent tandis que les commandants discutaient une dernière fois de la stratégie à mener. Les hommes attendaient en ligne, les cavaliers nobles derrière eux ainsi que les archers.

Du côté français, environ 7 500 hommes étaient prêts à se battre. Des trébuchets avaient été installés et les pierres étaient parées pour causer le plus de dégâts dans les rangs ennemis. Le roy était près de ses chevaliers, prêt à donner l'ordre de l'assaut. Il dégaina son épée et la tendit en direction de l'ennemi. Le son des cors résonnèrent dans la plaine et les fantassin français avancèrent lentement. Les lances étaient tendues pour pourfendre plus facilement l'ennemi.
Les flamands n'hésitèrent pas un instant et les archers tendirent leurs arcs, et les frondeurs leurs frondes. Pierre dégaina son épée et hurla de tirer. Les projectiles atteignirent plusieurs français et beaucoup tombèrent à terre. Le roy et les généraux français voyant cela se concertèrent et décidèrent d'envoyer la cavalerie en contournant le front pour atteindre le sommet du mont. Ils voulaient ainsi éliminer les archers flamands qui se trouvaient à l'arrière. Deux groupes de cavaliers se scindèrent et galopèrent en direction du haut de la colline pour prendre à revers les flamands. Arrivés au sommet, ils tailladèrent les archers, saccagèrent toutes les provisions -nourriture et eau pour éviter le ravitaillement des troupes.
Pendant ce temps, les trébuchets lançaient leurs pierres, n'épargnant personne. Les servants s'activaient à recharger aussi vite que possible l'arme.

Tandis que les fantassins flamands couraient en direction des français. Les généraux flamands entendant des cris provenant de l'arrière ordonnèrent aux derniers soldats d'aller secourir leurs camarades. Guillaume de Juliers regarda ses compatriotes, sortit son épée et dit :

- S'il faut mourir, autant que je sois à vos côtés. Pour la Flandre !

Et tous reprirent haut et fort cette phrase. Pierre se tourna vers son écuyer et le dépêcha de transmettre un message à sa femme. Il ne pouvait combattre en sachant qu'il devait la protéger des soldats français qui ne feraient pas de quartiers.. Sans que personne ne le voit, l'écuyer partit vers l'arrière.
Les nobles se séparèrent en deux. Le premier groupe dirigé par Jean de Namur et Pierre de Lantagnac, le deuxième par Guillaume de Juliers et d'autres généraux.
De Juliers n'hésita pas à lancer son cheval au galop pour porter secours à ses hommes à pied. Il s'engagea corps et âme pour tuer le plus possible de français. Malgré tout, une lance se ficha dans le poitrail de son destrier et il tomba lourdement à terre. Il réussit à se débloquer et continua la bataille. Son épée pourfendant beaucoup d'hommes.

Le deuxième groupe chargea vers les soldats qui entouraient le roy. Ils avaient remarqués qu'il ne restait avec le souverain, qu'une cinquantaine d'hommes. Avec un grand sourire, Pierre augmenta l'allure de son cheval. Il se voyait déjà, tuant le roy de France pour venger sa famille. Les armes s'entrechoquèrent lorsque les deux camps se rencontrèrent. Plusieurs chevaux tombèrent, blessés. Les cris se faisaient entendre : ceux des mourants et ceux des combattants. Le roy se battait comme un forcené pour éviter d'être capturé ou pire, être tué. Pierre et lui arrivèrent enfin au face à face. Le roy de France contre le comte Gascon. Philippe le Bel ne l'avait reconnu car il ne l'avait jamais vu.

- Votre majesté, sachez que c'est une joie pour moi que de vous affronter. Ma famille va pouvoir être vengée. Honneur et vaillance forgent les Lantagnac, dit Pierre d'un ton plein de hargne.

- Lantagnac ? Vous êtes un traître à votre pays. Mais je ferai de vous un exemple.

Le roy attaqua de son épée pour atteindre le visage de Pierre mais celui-ci para le coup. Une longue bataille s'ensuivit où les cris de rage faisaient place aux soufflements d'efforts. Pierre pensa alors au coup que son père lui avait enseigné plus jeune. Le roy ne devait sûrement pas le connaître aussi entreprit-il par son habileté à arriver à un moment pour pouvoir réaliser facilement cette parade. Pierre allait atteindre son but lorsqu'un hennissement profond et des cris de joies se firent entendre. Il tourna sa tête vers le premier groupe dirigé par son ami et vit plusieurs cavaliers français les encercler. Aussitôt les battements de coeur du jeune homme s'accélérèrent tout comme son souffle. Il ne vit pas le roy sortir sa dague et lacérer la gueule du cheval. Ce dernier se cabra et fit tomber son maître sur le dos, au sol.

- Je crois que ton père a oublié de t'apprendre à te battre félon. Cela ne m'étonne guère venant d'une famille de traître.

Le roy de France faisait tourner son cheval autour de Pierre qui se trouvait à terre. Il ne savait ce qui se passait pour son ami et confesseur : Guillaume de Juliers. Mais il savait une chose. La défaite était leur.

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
La Revanche de LantagnacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant