The Fifth Hobbit - LOTR

1.18

La journée passait et bientôt le soleil déclina à l'ouest, laissant place au crépuscule. Les embarcations avaient maintenant quitté le milieu du fleuve et la Communauté suivait sa longue navigation le long des larges et rapides eaux, portée vers le sud.

Ils continuèrent de naviguer un petit moment dans l'obscurité silencieuse. Le voyage devenait lugubre et il faisait froid, si bien que les Hobbits resserraient leurs capes autour d'eux dans l'espoir de conserver un peu de chaleur.

Finalement la jeune Hobbite se laissa bercer par les faibles clapotis du Fleuve passant parmi les racines des arbres qui se jetaient dans son lit. Aussi ne se réveilla-t-elle même pas quand les embarcations furent arrêtées dans un coin de la rive occidentale du Grand Fleuve, ni ne sentit pas qu'on la porta hors de l'embarcation avant de la déposer au creux d'un arbre entre deux racines.

Elle se réveilla alors au beau milieu de la nuit. Devant elle des flammes rougeâtres crépitaient doucement. Elle jeta un regard autour d'elle et aperçut les membres de la Communauté allongés ici et là, endormis. Seul l'Elfe manquait à l'appel mais elle le trouva très vite un peu plus loin, debout, tournant le dos au groupe le regard rivé vers l'Anduin et plus particulièrement en direction des rives orientales.

Son regard dériva ensuite plus près d'elle où elle remarqua que de la nourriture lui avait été mis à disposition. Elle ne savait pas qui avait pu être à l'origine de cette délicate attention mais elle lui en était tout de même reconnaissante car elle ne pouvait ignorer son ventre qui réclamait de quoi se sustenter à cet instant. Ainsi elle n'aurait pas à attendre le lever du jour avant de pouvoir aller explorer les alentours pour trouver de quoi manger, car même s'ils avaient du Lembas ils n'en n'avaient pas non plus en quantité illimitée aussi fut-il décidé qu'ils y auraient recours en cas d'extrême nécessité afin d'en conserver un maximum pour leur voyage.

Quand elle eut fini de manger et constatant que  le jour ne semblait pas encore tout à fait près à pointer le bout de son nez elle se réinstalla à l'endroit où elle s'était réveillée quelques minutes plus tôt et se rendormit.

Elle se réveilla au petit matin et quand tout le monde fut fin prêt ils se remirent en route. Durant les jours qui suivirent ils se laissèrent aller au fil de l'eau, ménageant ainsi leurs forces en vue de la fatigue à venir. Cependant Aragorn avait tenu à ce que les départs soient matinaux et qu'ils naviguent jusqu'à une heure avancée le soir arguant que malgré tout le temps pressait et qu'ils avaient suffisamment perdu de temps en Lórien.

[...]

« Mangez quelque chose Monsieur Frodon, lança Sam au porteur de l'anneau.

- Non Sam, répondit simplement l'autre.

- Vous n'avez rien avalé de la journée et vous ne dormez pas. Croyez pas que je n'ai rien remarqué, exposa le jardinier.

- Sam à raison Frodon, avança Tilla qui se tenait à leurs côtés. Il te faut prendre des forces et te reposer, tu en as grandement besoin. »

Cependant le Hobbit ne semblait pas enclin à recevoir les conseils de ses deux amis. Tilla laissa un long soupir s'échapper de ses lèvres avant de se relever et d'aller faire quelques pas dans le besoin de se dégourdir les jambes.

En marchant elle passa non loin d'Aragorn et Boromir qui semblait en vive discussion qui allait en s'échauffant et des brides de la conversation lui parvinrent à aux oreilles.

« Il n'y a plus de forces en Gondor qui puissent nous être utiles, dit Aragorn.

- Vous avez été prompt à faire confiance aux Elfes, avez-vous si peu foi en votre peuple ? s'indigna Boromir. Oui il y a de la faiblesse, il y a de la fragilité mais il y a aussi le courage et le sens de l'honneur chez les Hommes mais vous ne le voyez pas ! Vous avez peur ! cracha-t-il en agrippant le Rôdeur. Toute votre vie vous vous êtes caché dans l'ombre, effrayé par ce que vous êtes, qui vous êtes, argua le Gondorien.