Je n'ai pas envie d'être patiente. Je suis épuisée de devoir tout déchiffrer au fur et à mesure et par moi-même. Je veux savoir. Je veux comprendre pourquoi on m'a sauvé alors que je n'avais rien demandé, pourquoi j'ai un rôle à jouer et lequel. J'ai l'impression d'être une enfant a qui on promet une chose qui n'arrivera jamais. On m'a arraché à tout ce que je connaissais. Ma famille, ma planète, ma détermination.
Mais en voyant, le regard d'Ardalôn chargé de tristesse et de bienveillance, je veux bien faire un effort.
Je soupire en le regardant.
- Très bien. J'attendrai.
Ardalôn sourit, satisfait de ma réponse. Il enlève les racines qui entourent mes chevilles d'un geste de la main. Je ne bouge pas pour autant. Je croise les bras sur ma poitrine.
- Quand serais-je prête à aller chercher Daerôn ?
- Il n'y a que toi qui peux le savoir. Dit-il en posant ses gants sur la table.
- Je dois être prête à quoi au juste ?
Il ne répond pas à ma question mais, je vois Inti fleurir en une fleur noire, à son poignet. Je dois être en train de l'énerver avec toutes mes questions. Il me lance un regard agacé mettant fin à mes interrogations.
- Twig, fait lui visiter le village et assure-toi qu'elle ne touche à rien ni à personne.
Le petit garçon qui s'était fait discret jusqu'alors, hoche la tête et me regarde.
- Pourquoi je ne dois rien toucher ?
- Il en va de ta sécurité et de la nôtre. Me répond Ardalôn.
Voyant, ma frustration, il commence à rire doucement. Puis il prend ses gants et me les lance avec un clin d'œil.
- Mets mes gants ! On ne sait jamais !
Je les enfile en lui souriant. Il a compris que ce serait impossible, pour un gamin de huit ans, de m'empêcher de faire ce que je voulais.
- Ils sont trop grands. Dis-je en faisant la moue.
- Tu devras t'en contenter ! Me lance Ardalôn en quittant la maison.
Twig me prend alors la main et m'emmène à l'extérieur. Ce qui se dresse devant moi est loin de tout ce que j'aurai pu imaginer. Je me stoppe pour admirer ce nouveau paysage
Je vois de la végétation à perte de vue. Je ne sais même plus où regarder. Il y a des arbres, des buissons par milliers et des centaines de petites maisons identiques à celle d'Ardalôn. Des milliers de personnes s'affairent ensemble. Elles sont habillées différemment. Certaines avec des branches, d'autres des feuilles et d'autre encore avec de la mousse végétale. Les femmes sont en robe et les hommes en pantalon rehaussé d'un haut avec une seule manche. Ils sont tous pieds nus. Les enfants quant à eux, porte des tuniques similaires à celles de Twig et à la mienne.
Je marche encore sur les graviers qui mène à l'entrée du domicile d'Ardalôn. Je grimace parce que je n'ai pas de chaussures puis lorsque mes pieds se posent sur l'herbe verte douce et chaude, je soupire de soulagement. Je ferme les yeux pour écouter les bruits. J'entends le vent murmurer aux arbres en faisant tinter leurs feuilles, j'entends les pas des Hauméas sur la terre, le chant des oiseaux. Je respire l'air frais et pure parfumé. Je n'ose même plus expirer de peur de perdre cette odeur apaisante.
Ceux qui sont habillés de brindilles s'affairent à construire des maisons en faisant pousser des arbres et des branches qu'ils coupent par la suite. Ils contrôlent la terre avec des gestes délicats, la caresse comme pour la remercier. Ils sont concentrés sur leurs tâches. Certains sont occupés à planter des graines et d'autres à récolter des fruits. Leurs gestes lents me font penser à une chorégraphie compliquée mais, tellement simple pour eux.
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Les Conquérants du Cercle T2 - La princesse Oubliée. (Terminé)
FantasyATTENTION SPOILER !!! La trahison d'Arwen et l'emprisonnement de Daerôn ont mis fin aux Jeux du Cercle. Elwing, en danger, à été contrainte de fuir, sous la protection d'Ardalôn. Pour renverser la dictature d'Aegnor, cruel roi Kalis, elle devra d'a...