Chapitre 3

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Lorsque je me lève, le lendemain matin, Ardalôn est toujours endormi a même le sol. Hier soir, il m'a laissé dormir dans son lit en me disant que de toutes façons, il était tellement épuisé qu'il ne ferait pas la différence entre le plancher et son matelas. Je n'ai pas bronché parce que j'étais sûre qu'il ne changerait pas d'avis.

Je le contourne en espérant ne faire grincer aucune latte du plancher en bois. Je ne sais pas quelle heure il est, mais j'ai très faim. Je ne sais pas quels sont les usages ici, mais j'ai bien l'intention de me remplir l'estomac. Je décide de fouiller discrètement dans les placards. Je ne trouve, malheureusement qu'une bouteille d'eau, des graines et de la farine. Mon ventre se serre comme s'il savait que ça n'allait pas lui suffire.

J'ouvre doucement la porte d'entrée. Une brise fraîche vient emmêler mes cheveux que je n'ai pas coiffés depuis la veille.

Je marche rapidement vers l'herbe pleine de rosée matinale, me rendant compte que Titan n'est pas encore levé. Le ciel est encore sombre et des nuages rosés vont et viennent au-dessus des arbres.

Je chausse les petites chaussures en tissu qu'Ardalôn à trouver pour moi et marche plus tranquillement dans le sol doux et moelleux d'Hauméa. L'aube colore le paysage d'une lumière douce et paisible. Une légère brume se forme aux pieds des immenses arbres et ajoute une atmosphère mystérieuse au village encore endormi. J'ai l'impression d'avancer dans un rêve comme si la végétation venait à peine de se réveiller. De petites lucioles virevoltent encore dans les airs allant rejoindre leurs abris pour s'endormir avant la levée complète du jour.

Finalement, la brume vient s'élever jusqu'à la cime des arbres et me laissent entrevoir le paysage verdoyant d'Hauméa. C'est un magnifique camaïeu de verts qui s'offre à ma vue. Je m'aventure dans une forêt un peu plus dense, appelée par la sérénité des arbres. Je ne distingue plus le ciel lorsque je lève la tête pour contempler les plus hautes branches. Celles-ci sont fascinantes. Elles sont tellement éloignés qu'aucune personne n'arriveraient à les atteindre et pourtant elles protègent leurs maîtres de la lumière trop vive à leur croissance. Certaines d'entre elles offrent un feuillage impénétrable et d'autres plus clairsemés. Je veux être comme elles, intouchable mais protectrice.

Je cherche le soleil des yeux et finis pas apercevoir un cercle lumineux entre deux troncs. Pourtant, je n'arrive pas à discerner s'il s'agit de la lune d'Hauméa, Bel'o'kan ou Titan. Je souris, envahis par un sentiment apaisant. C'est si agréable de savoir qu'on se trouve entre le jour et la nuit, comme si le temps s'était stoppé.

Occupée à admirer le ciel et les arbres, je trébuche sur un obstacle et tombe sur un sol mousseux près d'une écorce. Une voix bougonne à mes oreilles, juste à côté de moi.

- Encore toi ! Tu ne fais que cela, n'est ce pas ? Me tomber dessus.

Je me relève doucement en prenant soin de ne pas me prendre les pieds dans ma longue robe de nuit. Je me frotte la tête et regarde a qui appartient cette voix maussade.

J'aurais dû m'en douter.

- Bonjour à toi aussi, Orest.

Il tourne la tête en soupirant et en levant les yeux au ciel.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demande-t-il d'un ton agacé.

- Je pourrais te poser la même question. Tu es insomniaque ? Dis-je en croisant les bras.

- Ce que tu peux être agaçante. Réplique-t-il en s'éloignant.

- Attends, s'il te plaît !

Je décide de le suivre parce que je n'ai pas d'autres choix que de lui demander ou je peux trouver de la nourriture. Cependant, je n'arrive pas à bouger. Ma robe s'est coincée dans le morceau d'écorce qui dépasse de la mousse végétale. A force de tirer pour enlever le tissu, celui ci se déchire jusqu'à mon genou. Je ferme les yeux pour rester calme. Quand je les rouvre, Orest est penché au-dessus de l'écorce et enlève le bout de ma robe qui est resté coincé.

Les Conquérants du Cercle T2 - La princesse Oubliée. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant