Les Conquérants du Cercle T2 - La princesse Oubliée. (Terminé)

Chapitre 37

- Je ne peux pas ! Je hurle alors que je suis devant la porte ouverte du vaisseau qui s'écrase.

Tout se passe à une allure impressionnante. Ce n'est qu'une question de minutes avant que le vaisseau rencontre le sol. Inwgé m'a attaché mon parachute à la va-vite et à ouvert la porte. Ardalôn est toujours aux commandes essayant d'empêcher l'inévitable.

Le vent fait claquer mes cheveux contre mes joues. J'ai l'impression que quelqu'un est en train de me gifler. Les larmes viennent me monter aux yeux. J'ai tellement peur de sauter. Je m'agrippe à la barre de sécurité si fort que j'en ai mal aux doigts. Je vais vomir. Je tremble de tous mes membres. Nous allons mourir...

- Ecoute moi, Elwing. Si tu ne sautes pas maintenant, on a aucune chance ! Crie Ingwé en lançant le parachute à Ardalôn qui le prend au vol.

J'ai du mal à respirer. Je n'ai jamais redouté quelque chose aussi fortement. Mon cœur est sur le point de me lâcher. Je vais mourir avant de sauter. En réalité, ce serait tellement plus simple si Ingwé me poussait. Mais ma stupide fierté m'empêche de lui demander.

- Elwing ?! Supplie Ingwé.

Alors en fermant les yeux si fort que des éclairs blancs viennent éclairer mon esprit, je fais un pas en avant.

Je saute.

Je me jette.

Et je hurle.

Je compte jusqu'à trois et je tire sur la ficelle de mon parachute en priant pour qu'il s'ouvre. Je suis alors projetée en arrière si brusquement que la sangle du sac, m'étrangle.

Je ne vois rien, il fait tellement sombre. J'ai l'impression de tomber dans un trou noir. De plonger dans un abîme épais dont je ne ressortirais jamais.

Le silence m'envahit. Il n'y a plus aucun bruit. Je suis de nouveau confronté à ma peur sans personne pour me réconforter. Sans Nathaniel pour blaguer, sans Daerôn pour regarder si je vais bien. Sans Lindorie pour me consoler.

Dans le ciel noir de Larn, je me retrouve à nouveau seule. Mais je sais que ce n'est que temporaire. Enfin, c'est ce que je me dis pour me persuader que tout va bien... Je ne me trouve pas très convaincante.

J'entends au loin, Ingwé qui ouvre son parachute et un autre bruit quelques secondes plus tard. J'en conclu qu'Ardalôn à également sauté.

Soudain, une explosion jaillit à mes côtés, en bas. Le vaisseau est foutu.

Le sol se rapproche de plus en plus vite. Ingwé ne m'a pas expliqué comment atterrir. Qu'est-ce que je dois faire ?! Mes jambes vont se briser.

Ce n'est pas du tout comme cela que je m'imaginais commencer ma journée.

J'atterris avec un bruit sourd, dans une sorte de marais plein de vase. Je me dépêche d'enlever le parachute et je cours en silence pour me mettre à l'abri d'un danger potentiel. Au cas ou, un Larnien m'aurait repéré. Je suis certaine qu'Ingwé fera la même chose et j'ai toujours l'oreillette qui me permet de communiquer avec Ardalôn.

« Je suis dans une sorte de bois près des marécages ». Dis-je d'une voix tremblante espérant qu'il me réponde rapidement et qu'il n'a pas perdu le gadget.

« Je te rejoins ». Me réponds aussitôt Ardalôn.

Je pousse un soupir de soulagement. Je n'ai qu'a attendre une dizaine de minutes pour entendre des bruits de pas feutrés qui se rapprochent. 600 secondes, qui me paraissent être des heures. Je le distingue à peine lorsqu'il s'approche. Je prie pour que ce ne soit pas un Larnien qui se promène dans le coin.