Chapitre 28

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J'ai laissé tomber Olivia dès que j'ai vu qu'elle n'attendait plus rien de moi. A présent, je suis habillé de mon uniforme blanc de stagiaire infirmière. Il est composé d'un pantalon qui ressemble plus à un legging tellement il me colle à la peau, d'une longue tunique qui m'arrive aux genoux et d'une ceinture rempli d'objets dont je ne connais pas du tout l'utilité. Sauf un scalpel, que j'espère ne jamais avoir à utilisé. J'ai toujours utilisé les armes pour blesser, pas pour soigner. Je ne saurais pas comment faire.

A chaque fois que j'ai tenu dans mes mains mon boomerang, je n'avais que des ennemis autour de moi. Pas des vies à sauver, à soigner, a réconforter.

Je me sens soudain vulnérable. Laissée à moi-même dans un milieu qui m'est inconnu ou je ne peux utiliser mes capacités, ou je dois me renier moi-même pour redevenir une jeune fille banale.

Je relève la tête en me mordant la lèvre. Non. Pas banale. Personne ne l'est. J'ai une force en moi que je peux ressentir sans mes capacités. Que j'ai ressenti des centaines de fois avant de savoir qui j'étais. Mon moteur, ma prière. L'espoir. J'ai encore l'espoir avec moi.

*

Je suis dans le bureau des stagiaire à éplucher tout un tas de dossier ou est inscrit le règlement intérieur de l'hôpital, la charte de l'école et mon planning. Je suis censée m'occuper des blessures mineures, mais je peux être appelé en cas d'urgence.

Je ne travaille que le matin, l'après-midi est consacré à la rédaction des rapports. Le soir est libre. J'en profiterais pour explorer les couloirs vides, les salles de classe, les sous-sols. Tout ce qui pourrait m'aider à trouver où l'école stocke les armes, comment y accéder et surtout comment en sortir sans attirer l'attention.

J'ai appris par Mike que les armes ne sont là qu'en cas de force majeure, si les Kalisses décidaient d'attaquer les Delliens autrement que par les menaces. Elles sont donc cachées pour que les étudiants ne prennent pas d'initiatives trop zélées pour leur peuple. Ils s'en servent que lors de leurs leçons, les exercices de terrain. Mais elles ne sont équipés que de billes paralysantes. Je dois trouver où sont les véritables armes...

Je sors de mon bureau, l'esprit trop embrouillé pour continuer à lire toutes ces informations futiles. Je dois repérer les lieux avant d'être trop occupée par le rôle que j'aurais à jouer. Je passe devant la salle de réception des patients en espérant ne pas recroiser Olivia. Puis je passe une multitude de chambres occupés par toutes sortes de personnes attendant une chirurgie, une anesthésie ou bien des soins post-opératoires. J'arrive finalement en face de la salle de pause. L'endroit que je voulais éviter, mais que je dois endurer en tant que « nouvelle ».

- Je te l'ai déjà dit Reed ! Il a besoin de soin, il est toujours fatigué. Dit une voix fluette désespérée.

- Il dort mal la nuit et on ne peut que l'endormir avec des somnifères. Une dose trop forte pourrait être dangereuse et le déconcentrer lors de ses missions.

C'est un étudiant qui vient de s'exprimer de sa voix de baryton. Sa peau pâle contraste avec son uniforme bleu nuit semblable au mien qui est blanc. Je perçois cependant une multitude de petites lignes dorées sur son épaule gauche. Le mien n'en possède que deux. Il s'agit sans doute de la seule différence entre ma blouse de stagiaire et l'uniforme de ce soldat.

- Il suffit de lui donner une cuillère de miel avec une goutte de menthe poivrée. Je réponds instinctivement.

Je m'arrête au moment ou les deux étudiants se tournent vers moi, surpris. Je n'aurais, peut-être, pas dû m'exprimer sans me présenter. C'est un peu prétentieux de ma part.

Les Conquérants du Cercle T2 - La princesse Oubliée. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant