GIRL STORY - NINA

CHAPITRE 59

Jean reprend mon casque et m'accompagne jusqu'à ma moto. Je lui fais un dernier calin avant de remonter sur ma bécane. Le tout toujours sous le regard du type bizarre.. Son beau père.
“Au fait Nina!
-Quoi?, je dis alors que j'allais baisser ma visière.
- Je peux être ton cavalier pour le bal?
-Quel bal?
-Le bal masqué Nina!
- OH MON DIEU ! Ce bal là! Oui bien-sûr!! Mais j'ai pas de vêtements encore pour l'occasion et j'ai aucune idée, faudrait que tu m'aides à trouver une robe!
- Non!
- Pourquoi?
- Surprends moi.
- Ok.
- Maintenant tu vas rentrer parce qu'il est tard et que Lucas doit s'inquiéter pour toi!
- Ou pas…”
Il me suit du regard. Je plonge mes yeux dans les siens et j'y vois une lueur qui ne trompe pas : il m'aime un peu. Ou beaucoup même.  Et puis, je baisse la visière d'un coup de main de manière à être badass. En même temps je nous fait un démarrage canon qui me surprends moi même. Jean me bouffait du regard.

Je profite de ce tête-à-tête avec le vent pour réfléchir à ma vie. Je me dis que Jean est vraiment parfait mais je suis aussi honteuse de penser parfois à Mathieu. Sarah a raison. Matt n'est rien de plus qu'un ami. Et c'est Jean que je dois aimer. C'est Jean que tu dois aimer Nina. Aime Jean, il est parfait et il chante ET joue du piano. Ça tourne en boucle dans ma tête. Jean Jean Jean c'est lui qui doit être ton centre d'attention.

Durant ces quelques secondes d'inattention, je me rends compte que je rattrape une autre moto. Arrivée à un feu rouge, je me retrouve à côté d'elle. Je zieute l'engin et l'autre conducteur donne un coup d'accélérateur court, puis un second un peu plus long. Il me nargue. Ok, à celui qui arrivera le premier au prochain feu. C'est dangereux mais j'aime d'adrénaline.
À mon tour, je m'amuse à faire rugir par accoups mon moteur, nos deux moteurs créés une drôle de musique. Je fixe le feu. J'ai l'impression que ce moment dure depuis 10 minutes. Et, enfin, le vert nous éclaire et nous faisons un démarrage canon. Il est devant moi. Je dépasse les 130 km/h dans cette grande avenue toute droite. Puis, alors que je continues d'accélérer, j'ai peur. Qu'est ce que je suis entrain de faire? C'est illégal et je pourrais avoir un accident. Mais il est trop tard. Je vois le prochain feu. J'y arrive très vite puis je me rends compte que mon adversaire n'est plus là. Finalement,  quand je tourne la tête, il arrive. J'en reviens pas ! J'ai gagné! Je suis arrivée avant lui! On se fait signe et je reprends mon chemin pour rentrer à la maison comme si de rien n'était.
Je rentre et passe ma tête par la porte de la chambre des parents. J'y vois Bailey. Il y a élu domicile depuis quelques jours. Je suis triste qu'il se détache de moi mais je suis heureuse qu'il ait encore plus d'amour qu'avant. Eh oui! Il s'est bien intégré à la famille lui aussi !
Je l'appelle doucement et lui demande si il veut dormir avec moi.  Je sais qu'il ne répondra pas mais j'adore lui parler.
Après avoir pris ma douche, je me réfugie dans mon lit et câline Bailey. Mais j'ai une drôle de sensation.

J'ai déjà vu cette moto avec qui j'ai fait la course.
Je connais aussi très bien son propriétaire : Mathieu.
Pourquoi ça ne m'a pas fait tilt ?