Le plus grand bien

Chapitre 1: Secrets - Ariana

1892.

Deux ans c'étaient écoulés depuis l'aménagement des Dumbledore dans le village de Godric's Hollow. Le jeune Albus, maintenant âgé de onze ans, était entré dans l'école dont il rêvait tant étant plus jeune : Poudlard. Et pour le combler un peu plus, il était membre de la maison Gryffondor. Sa mère Kendra s'était occupée de tout seule, bien que l'école de renom ai généreusement accepté d'aider à l'admission d'Albus. On ne pouvait pas vraiment parler de charité car il est vrai qu'Albus présentait des aptitudes en magie qui ne pouvait qu'apporter meilleure réputation à l'établissement. En effet, dès les premiers cours, il avait fait ses preuves en réussissant sorts, potions et manipulation d'objets au premier essai.

Bien que le reste de sa famille eurent du mal à retrouver le sourire après la mort du père de famille, Albus lui était vite passé à autre chose. Un deuil d'abord pensé irréalisable, mais avec le recul et le temps passé, le jeune homme ne voyait plus en son père défunt un héros. Son image s'était dégradée en un lâche et impuissant sorcier. Pour sûr, il ne voulait pas devenir comme lui.

C'est de là que son attirance pour le pouvoir pris feu. Il voulait, au début, seulement faire ses preuves et faire bonne figure, mais l'admiration des autres élèves et les compliments de ses professeurs lui ont fait comprendre qu'il pouvait être bien plus.

Le climat familial n'avait pas beaucoup changé depuis que l'aîné avait découvert l'horrible vérité que sa famille avait osée lui cacher. Kendra regrettait son choix. Elle pensait bien faire mais elle se rendit vite compte que c'était en fait purement égoïste. En réalité, elle ne voulait pas affronter le chagrin de son fils qui n'avait pas pu dire adieu à son père. Ce fut en effet moins dur pour les deux autres, bien qu'ils soient plus jeunes. Kendra expliquait le rejet d'Albus envers sa figure paternelle par sa jalousie envers Ariana et Abelforth. Peut-être était-ce vrai. Il faut dire que son fils avait beaucoup changé et qu'il pensait à autre chose maintenant. Les seuls rares moments qu'ils partageaient étaient lorsqu'elle lui coupait ses cheveux boisés pour qu'il reste court et qu'elle puisse encore voir en lui son petit garçon, et lors des grands évènements comme les anniversaires.

Mais ce qui inquiétait le plus Kendra, c'était les crises d'angoisse qu'Ariana développaient depuis quelques temps. Ce n'était pas dû à son père, mais à son agression. Elle multipliait les cauchemars et lorsque le ton montait, ce qui arrivait plus fréquemment entre l'aîné et la mère puisque cette dernière avait du mal à gérer les situations critiques, Ariana se mettait à crier et l'atmosphère devenait angoissante, étouffante. Les deux frères en ignoraient encore la raison, mais la jeune mère devinait que c'était cette chose cachée en elle qui profitait des sentiments négatifs de la jeune fille pour tenter de s'échapper. Elle en déduit que, vu que sa fille ignorait sa propre nature, elle devait faire une sorte de rejet.

Elle hésitait. Elle ne savait pas si elle devait tout révéler à ses enfants. La réponse aurait pu paraitre évidente vu ce que ses secrets avaient fait à sa famille ces dernières années. Mais c'était une personne indécise, peu sûre d'elle. En général, c'était son mari qui prenait les choses en main. Heureusement, Abelforth savait calmer sa petite sœur et aidait souvent à apaiser les esprits lors des disputes. En ces circonstances, elle prit la décision de se rapprocher du voisinage pour que la situation de Terre-en-Lande ne se reproduise pas. C'est ainsi qu'elle fit la connaissance de Bathilda Tourdesac, habitant une maison certes un peu plus éloignée, mais il faut dire que c'était la seule personne du village qui la conseillait le mieux.

Kendra avait pris la décision de faire une pierre deux coups : présenter Bathilda à ses enfants lors d'un dîner et révéler l'identité d'Ariana. Ainsi peut-être que sa nouvelle amie pourrait l'aider.

Ce fut chose dite chose faite. Un soir du mois d'Août, elle lui demanda de venir chez eux pour l'anniversaire d'Albus. Il n'aimait pas cela, mais elle était sûre qu'il allait beaucoup aimer Bathilda. Elle adorait les enfants et les écouter parler était un délice pour ses oreilles. Cela ne pouvait que mieux tomber, puisqu'Albus venait de terminer sa première année. Il devait avoir un tas de choses à conter.